Durcir les lois ou permettre l’achat de caméras aux taxis

2 weeks, 1 day ago - 16 April 2024, lexpress.mu
Durcir les lois ou permettre l’achat de caméras aux taxis
La protection de la communauté des chauffeurs de taxi, surtout après la récente agression survenue en pleine journée dans les faubourgs de Port-Louis, est une préoccupation légitime.

Les chauffeurs de taxi sont souvent exposés et accueillent quotidiennement une variété de passagers. Bien sûr, comme ils le soulignent, ils ne peuvent se permettre de refuser des courses car c’est leur gagne-pain. Cependant, ils ne seraient pas opposés à quelques changements et améliorations qui pourraient garantir leur sécurité lors de leurs déplacements.

Nadeem Jaunbacus, président de la Blue Lagoon Taxi Owners Association, a exprimé une requête spécifique en faveur de l’installation de caméras de surveillance dans les véhicules. Cette mesure est d’autant plus importante étant donné qu’il a lui-même été victime de menaces et de vol. «En utilisant ces caméras, nous pouvons filmer non seulement vers l’avant, mais aussi les passagers à l’arrière», explique-t-il.

Toutefois, il demande également aux autorités de lever la taxe sur l’achat de ces appareils. «Cela permettrait à chacun de les acheter à des prix raisonnables.» Cette initiative contribuerait à rendre les caméras de surveillance plus accessibles aux chauffeurs de taxi, renforçant ainsi leur sécurité et celle de leurs passagers.

D’autres chauffeurs soutiennent également la création de points de rencontre sécurisés, des formations sur la gestion des situations dangereuses, et un renforcement de la coopération avec les forces de l’ordre pour assurer une réponse rapide en cas d’incident. De plus, des campagnes de sensibilisation pourraient être lancées pour informer les passagers sur le respect dû aux conducteurs et sur l’importance de maintenir un comportement approprié pendant le trajet.

Cependant, pour Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors Union, il est nécessaire d’adopter une approche plus rigoureuse en matière de législation. Tout comme cela a été le cas pour protéger les infirmiers dans les hôpitaux. «Il ne faut pas considérer ces actes comme de simples délits mineurs. Il faut que la loi soit spécifique pour protéger notre communauté. Il ne suffit pas de qualifier ces incidents de simples agressions ou d’actes de violence.» En durcissant les lois et en les adaptant spécifiquement aux défis rencontrés par les chauffeurs de taxi, il serait possible de mieux protéger cette communauté essentielle et de dissuader les actes de violence à leur encontre.

Raffick Bahadoor souligne l’importance de reconnaître que ces actes sont prémédités. «Ces individus viennent armés de couteaux ou d’autres outils dans le but de nous dépouiller et de nous agresser. Il s’agit de circonstances aggravantes. Plutôt que de parler de six mois d’emprisonnement, il faudrait envisager des peines de six ans, ce qui dissuaderait davantage les auteurs.» Il insiste sur le fait qu’il ne faut pas simplement adopter des lois pour satisfaire l’électorat, mais plutôt réfléchir sérieusement à la manière d’aider cette communauté. En collaborant étroitement, les autorités locales, les compagnies de taxi et les chauffeurs individuels peuvent trouver des solutions efficaces pour assurer la sécurité de tous ceux qui utilisent et fournissent ce service essentiel.