À moins de 19 000 €, cette voiture électrique n’est que le début de l’offensive. Voici comment BYD veut conquérir l’Europe

il y a 2 mois, 3 semaines - 11 Septembre 2025, automobile-magazine
À moins de 19 000 €, cette voiture électrique n’est que le début de l’offensive. Voici comment BYD veut conquérir l’Europe
BYD a profité du salon IAA de Munich pour dévoiler les prochaines étapes de son offensive européenne. Avec désormais 13 modèles disponibles, dont le nouveau break SEAL 6 DM-i Touring, la marque chinoise confirme sa volonté de croissance rapide et veut diversifier son offre sur le Vieux Continent.

Mais plus qu'une question d'élargissement de catalogue , BYD veut surtout miser sur une expansion industrielle et technologique.

Parmi les vedettes du stand BYD à Munich, la Dolphin Surf occupe une place à part, et ce n'est pas un hasard. Véhicule de conquête, ce modèle urbain, déjà l’un des plus abordables du marché avec un prix d’appel à 18 990 €, va être le premier véhicule BYD assemblé dans la future usine du groupe à Szeged, en Hongrie. Un choix stratégique qui va permettre à la marque de contourner les droits de douane européens – qui atteignent aujourd’hui 27% pour la marque – et de rendre le modèle encore plus compétitif face aux citadines locales.

Pour rappel, la gamme Dolphin Surf est déjà très bien placée. Elle couvre trois finitions (Active, Boost et Comfort) et deux types de batteries LFP : 30 kWh pour 220 km d’autonomie WLTP en finition Active et 43,2 kWh pour 322 km WLTP en finition Boost. Au delà de ces chiffres, nous avions été séduits par sa conduite sans mauvaise surprise, son confort acceptable et surtout ses nombreux équipements : écran multimédia de 10,1 pouces, compatibilité Apple CarPlay/Android Auto, systèmes avancés d’aide à la conduite, airbags, V2L 3,3 kW, chargeur smartphone par induction, sellerie en similicuir ou encore climatisation automatique. Bref, cette Surf est une sérieuse concurrente aux Renault R5 E-Tech, Citroën ë-C3 et Dacia Spring. Mais, pour la marque, la Surf n'est qu'un début.

Production locale : enjeux industriels et économiques pour l’Europe
BYD a en effet officialisé l'accélération de son implantation industrielle sur le continent européen, avec comme objectif une production totalement localisée de ses voitures électriques d’ici à 2028. Selon Stella Li, vice-présidente exécutive du groupe, le démarrage opérationnel des usines va être échelonné : l’usine de Szeged, en Hongrie, va d'abord accueillir la production de la Surf et de l'Atto 2 fin 2025, avec une montée en cadence en 2026. Si la production débutera à quelques dizaines de milliers d’unités par an, elle est censée grimper jusqu’à 300 000 à moyen terme. Et le site devrait permettre d’adapter rapidement la production sur 12 modèles différents.

Dans le même temps, BYD finalise l’implantation de son site industriel à Manisa, en Turquie, qui devrait entrer en service à partir de 2026 et atteindre un rythme de 150 000 unités annuelles plus rapidement, pour non seulement alimenter l’Europe, mais aussi les marchés périphériques comme la Turquie, Israël ou les Balkans. Ce choix industriel devrait permettre de moduler la logistique et de rationaliser les coûts de main-d’œuvre. En plus, BYD annonce qu’une décision concernant un troisième site européen devrait être prise d’ici à 18 mois, tout en préparant aussi la production locale de batteries, et ce, indépendamment du ralentissement conjoncturel du marché électrique en Europe, selon la vice-présidente.

Cette implantation européenne répond à plusieurs objectifs : s’affranchir des droits de douane européens, réduire les coûts logistiques, bénéficier des incitations nationales (bonus écologique, leasing social) et rassurer les clients européens sensibles à la souveraineté industrielle. Mais, pour les clients, c'est surtout l'implantation du réseau qui sera un aspect primordial. Ainsi, BYD annonce accélérer le développement du réseau avec un objectif de 1 000 points de vente dans 32 pays d’ici à la fin 2025 et la constitution d’un tissu de partenaires et sous-traitants locaux. Enfin, alors même que la demande européenne ralentit, BYD prépare la montée en puissance de ses modèles PHEV, qui deviendront le cœur de son offre dans la région à court terme : trois à quatre nouveaux modèles hybrides rechargeables seront lancés d’ici à mi-2026. Aujourd'hui, la gamme compte dix modèles chez nous, dont la nouvelle Seal 6 DM-i Touring, forte d’une autonomie combinée de 1 455 km WLTP, dont 105 km de full électrique. En attendant nos mesures, bien sûr.