Retards en série, modifications d’horaires, défaut d’informations et autobus bondés sont à l’origine de l’indescriptible pagaille qui y prévaut depuis plusieurs semaines. Le constat est tel qu’il n’est pas rare de rencontrer des passagers invectivant les receveurs d’autobus de la compagnie Triolet Bus Service (TBS), lesquels ne savent plus à quel saint se vouer pour apaiser les tensions.
« Je suis désormais un abonné aux retards chroniques au travail », dénonce Pascal, qui prend l’autobus tous les matins depuis 20 ans à Débarcadère. Il figure parmi ceux qui ont tiré la sonnette d’alarme sur les réseaux sociaux quant aux retards répétitifs des autobus de la compagnie TBS. En effet, il ne se passe pas un jour sans que les voyageurs ne se plaignent de ce problème qui est illustré par les longues files d’attente dès 7h30. La tension était palpable, jeudi. Piqués au vif par le retard de l’autobus devant les transporter à Port-Louis, des passagers ont tenté, en vain, d’appeler la hotline de la compagnie pour dire leurs quatre vérités. « Bizin arete sa monopol-la. Zot fer seki zot anvi », martèle une passagère.
Ils sont nombreux à décrier la surcharge et la promiscuité à bord des autobus. « Quand le bus arrive enfin, on est obligés de s’agglutiner à nos risques et périls durant cette période de pandémie. C’est du n’importe quoi ! Mo patron pa konn tou sa la, li », nous confie un employé d’une usine à Saint-Antoine, après avoir tiré une longue bouffée sur sa cigarette. Pire, on a assité à une scène où des passagers, qui avaient attendu pendant 45 minutes sous un abri de fortune, ont vu passer un autobus qui ne s’est pas arrêté au motif qu’il était plein à craquer. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
D’autres usagers pointent du doigt la vétusté de certains autobus,. Avec la crise économique qui ébranle le pays, cet épisode plonge un peu plus les familles dans la crise de nerfs. « Inn ariv 2022 la do. Problem finans, transport ek manze inn monte, bizin avoy zanfan lekol e a la fin kapav met ou deor akoz bis an retar. Selma metro tamam », s’insurge une maman, visiblement au bout du rouleau, accompagnée de ses deux enfants. Nos tentatives pour joindre au téléphone un des officiers de TBS se sont avérées vaines.