À Quatre-Bornes : Les stationnements sauvages prolifèrent à la route Saint-Jean

il y a 2 années, 3 mois - 19 Juillet 2022, Le Mauricien
Stationnements sauvages prolifèrent,  route Saint-Jean, Quatre-Bornes
Stationnements sauvages prolifèrent, route Saint-Jean, Quatre-Bornes
Ce qui oblige les piétons à se déporter sur l’étroite chaussée avec le risque de se faire renverser par des véhicules

L’heure du bilan a sonné à la route Saint-Jean, Quatre-Bornes, deux mois après le lancement du métro, synonyme d’une nouvelle configuration de ladite route, réduite à deux voies, et de répercussions sur le trafic. Si les élus de mairie semblent déterminés à trouver des alternatives afin d’atténuer les embouteillages aux heures de pointe (voir plus loin), par contre,  l’incivilité règne en maître sur les trottoirs où les stationnements sauvages, au nez et à la barbe des policiers, ne cessent de s’amplifier, causant énormément de désagréments aux piétons et aux automobilistes. Le maire Nagen Mootoosamy (MSM) et la conseillère du PMSD Myrella Sevathiane-Dansant lancent un appel à la police pour qu’elle resserre la vis aux contrevenants face au danger que représentent ces infractions.

Les mauvaises habitudes ont la vie dure et ce n’est pas le chamboulement lié au retour des lignes ferroviaires au cœur des villes qui arrangeront les choses. Après avoir réussi, au bout de longues années de lutte, à endiguer le fléau des stationnements anarchiques à la cybercité d’Ébène, les membres des forces de l’ordre ont intérêt à prendre très vite le taureau par les cornes à Quatre-Bornes, sous peine que cette pratique s’installe de manière pérenne à la route Saint-Jean et ne soit assimilée par les auteurs de ces infractions à un droit acquis et à une liberté. Certes, le rétrécissement de la largeur de la route, des trottoirs et des places de parking disponibles devant les bâtiments commerciaux ne facilite pas la tâche des automobilistes, mais faut-il pour cela faire fi de la loi et mettre en danger la vie d’autrui ?

On a arpenté lesdits trottoirs au cours de la semaine écoulée en compagnie de la conseillère bleue Myrella Sevathiane-Dansant, en se heurtant à maintes reprises à des voitures stationnées de manière anarchique qui obligent les passants à se déporter sur la chaussée, au risque de se faire renverser par des véhicules circulant à pleine vitesse. Pourtant, pas un policier n’a pris l’initiative de mettre un frein à ces incivilités en passant d’abord par la prévention, avant la répression à coups de verbalisations. Las, des habitants et des commerçants ont décidé de s’attaquer à ce phénomène. « Les voitures se garent n’importe où sur les trottoirs, souvent avec une roue gênant la circulation routière. J’ai déjà vu des gens pressés et une nuée d’écoliers insouciants du danger, frôler des véhicules à pleine allure sur la voie, tellement ils avaient par-dessus la tête de constater qu’ils ne pouvaient pas marcher librement, compte tenu du blocage du passage piéton », raconte une commerçante, dont la clientèle se réduit comme peau de chagrin, et qui ajoute : « Hormis la baisse de la clientèle, je me retrouve dans l’impossibilité de sortir mon véhicule de mon garage, en raison de ces infractions. »

« Faut-il y avoir mort d’homme avant… ? »
Le maire Nagen Mootoosamy se dit conscient de ce phénomène. Ce n’est pas faute d’avoir fait aménager quelque 80 aires de stationnement gratuites sur les quatre terrains que la municipalité a acquis le long de la route Saint-Jean et des rues adjacentes : « Faute d’un nombre de places de parkings suffisant à proximité des commerces longeant la route, la mairie a installé 80 places de stationnement qui sont faciles d’accès, mais il est regrettable qu’un bon nombre d’automobilistes continuent à  squatter les passages réservés pour piétons. Ils auront beau dire que ces places trouvent preneurs bien avant la mi-journée, toujours est-il qu’elles ont doublé comparativement à deux ans de cela, malgré tout. Un peu de patience : 1,400 autres parkings seront aménagés dans le futur Urban Terminal. J’ai plusieurs fois fait remonter ces problèmes aux hauts gradés de la police, en vain. »

Myrella Sevathiane-Dansant analyse sévèrement les agissements de la police : « Faut-il y avoir mort d’homme avant que les autorités ne se décident à resserrer la vis aux contrevenants ? Au lieu d’avoir constamment les yeux rivés sur leurs smartphones, les policiers ne feraient-ils pas mieux de traquer ceux qui font fi des lois ? » Les interdictions, notamment signalées par des panneaux spécifiques ou marquage au sol, n’ont pas l’air de refroidir les ardeurs des auteurs de ces comportements répréhensibles. Tout en exhortant la police à faire preuve de plus de fermeté, la conseillère PMSD exige de leur part la mise en place d’obstacles matériels plus dissuasifs tels que des plots ou arceaux.