Accident au Morne – Une route glissante fait deux morts

il y a 13 années, 4 mois - 17 Juin 2011
Accident au Morne – Une route glissante fait deux morts
« De l’eau lor chemin ine faire chauffeur perdu contrôle », lâche avec difficulté Baliram Ramma, 38 ans, un des rescapés du terrible accident qui s’est produit tôt mardi matin dans le village du Morne. Conséquences : deux morts et trois blessés après qu’une fourgonnette eut fait une sortie de route dans ce village du Sud-Ouest de l’île.

La route a encore une fois été meurtrière. La route glissante aurait probablement fait Cheong Fon Youn Cheong Liong Kin, alias Picou, perdre le contrôle de son véhicule. Ce dernier, âgé de 39 ans, qui travaille dans un snack, à Chemin-Grenier, a été tué sur le coup, tout comme Louis Richard Desiré, 26 ans.

Santaram Luximon, 41 ans, et Steeve Labonne ont, eux, été grièvement blessés. Leur état de santé inspire de vives inquiétudes, alors que Baliram Ramma, 38 ans, s’en est sorti avec une fracture à l’estomac. Son état de santé est jugé stable. Ces quatre maçons, originaires de Baie-du-Cap, qui rentraient d'un chantier à Pointe-aux-Sables, sont parmi les victimes.

En ce mardi noir, vers 9hrs, la fourgonnette de Picou, une Nissan immatriculée 1238ZT03, a fait une violente sortie de route pour terminer sa course contre un arbre. C'était à la hauteur du village du Morne. Il semblerait que Picou ait perdu le contrôle de son véhicule en raison de la route glissante. Les grosses averses de la veille dans l'île ont occasionné des accumulations d’eau sur cette route serpentée. Et selon la Météo, la région du Morne a enregistré le plus fort taux de pluviométrie avec 100 mm de pluie en 24 heures. 

La partie avant où était assis le conducteur témoigne de l’impact du choc. Les roues du véhicule étaient encastrées dans la boue. Le pare-brise de la fourgonnette avait volé en éclats et le rétroviseur avait atterri sur une branche de l’arbre. C'était une véritable scène d’horreur avec du sang partout. Les badauds avaient tenté de porter secours aux survivants avant l'arrivée des pompiers et des policiers. Les blessés ont été transportés d’urgence à l’hôpital Victoria, à Candos, dans un véhicule de SAMU.  

Il est 10h lorsque les pompiers de St-Aubin débarquent. Il leur a fallu une heure pour extraire le corps de Picou, coincé dans son véhicule. Les limiers du Scene of Crime Office (SOCO) de la Western Division et le photographe de la police ont été mandés sur les lieux. Le véhicule accidenté a ensuite été enlevé par le remorqueur de la police.  Les quelques proches de Picou, venus sur place pour un constat de la situation, ne peuvent s'empêcher de fondre en larmes. Picou avait préféré ramener les quatre hommes chez eux en raison du temps pluvieux. Picou avait employé ces quatre maçons qui travaillaient pour lui à Pointe-aux-Sables.  

À l’hôpital de Candos, l’épouse de Picou était complètement anéantie. « Je dormais lorsqu’il avait quitté la maison vers 6h du matin. Vers 10h, je l’ai appelé sur son portable, en vain. Plusieurs fois, mo sonné, li pas pe répone. Mo ti pé attane li pou ale dans snack. Lerla kikaine dir moi mo missié in gagne ène accident. Mone vine l’hôpital de suite », relate-t-elle. Picou laisse derrière lui deux enfants qui sont en CPE et en Form 4. 

Quelques heures plus tard, Michelin Desiré, le père de Richard, la deuxième victime de cet accident tragique, est arrivé à l’hôpital. Encore sous le choc, il nous confie qu’il travaillait dans la localité lorsqu’un ami est venu l’avertir que la fourgonnette dans laquelle voyageait son fils avait eu un accident. « Mo ale la-bàs immédiatement. Ti éna ène grand lattroupement. Mone costé pli devant, mais zot empêche moi allé. Mone dire la police éna enn mo garçon la-dans. 

Li dire moi vine guetté si li la. Mone remarque so jacket. Ler avance drap, mone trouve li même. Pas facile ça », témoigne Michelin Desiré, écrasé de tristesse. 

Santaram Luximon, grièvement blessé à la tête, a été admis à l’hôpital de Candos, ainsi que Baliram Ramma. Sur son lit d’hôpital, Baliram Ramma souffre atrocement à l’estomac et peut à peine parler.  « Mone gagne coup dans mo l’estomac. Mo ceinture in bloque moi kan noun tapé. De l’eau lor chemin ine faire chauffeur perdu contrôle », a-t-il raconté avec difficulté. 

Quand à Steeve Labonne, il a été transféré à l’hopital SSRN de Pamplemousses. Son état de santé est jugé préoccupant.  L’autopsie pratiquée par le numéro 2 du service medico-légal de la police, le Dr Monvoisin, et le Dr Chamane a attribué le décès des victimes à leurs multiples blessures.

La fourgonnette a été examinée par les experts de la police. L’enquête est menée par la police de Rivière-Noire, placée sous la supervision de l’inspecteur Tajoo.