
L’autopsie pratiquée mercredi par le Dr Sudesh Kumar Gungadin du département médicolégal a révélé qu’elle est décédée de septicémie. En visite à Maurice depuis le 29 octobre avec son époux, Max Meder, le couple devait séjourner à Trou-aux-Biches jusqu’au 10 novembre.
L’accident a eu lieu le 8 novembre vers 16 heures. Un contract bus transportant des employés de l’hôtel RIU et circulant vers Baie du-Cap, aurait percuté l’arrière d’une voiture. Le bus était conduit par Jean Denis Labeaute, un habitant du Morne, qui ne possédait pas de permis de conduire. L’impact a provoqué une perte de contrôle des deux véhicules, qui ont terminé partiellement hors de la chaussée. Le bus a fini sa course contre un arbre sur le côté droit de la route. Seize passagers du bus avaient été blessés et transportés d’urgence à l’hôpital de Souillac par des volontaires avant d’être transférés à l’hôpital de Rose-Belle.
Dans la voiture percutée, se trouvaient le couple allemand, qui a été transporté à l’hôpital Victoria, Candos puis transféré à l’hôpital de Rose-Belle où Alina Steiner avait été opérée et admise en salle de réveil à JNH dans un état jugé sérieux. Cet accident avait causé un autre décès. Laeticia Philibert Ramkalawon, 25ans, employée de l’hôtel RIU et passagère du contract bus, qui rentrait chez elle près du village du Morne, n’a pas survécu. Une enquête policière est en cours pour établir les circonstances exactes de cet accident mortel.
L’état de Max Meder, hospitalisé en soins intensifs sous ventilation artificielle dans une clinique, est considéré comme sérieux.
Indignation et incompréhension
L’indignation de la famille et des collègues de Laeticia Ramkhelawon, mère d’un bébé de huit mois, est toujours de mise. Selon sa belle-sœur Daminee Atchamah, elle rentrait du travail à bord d’un véhicule sous contrat avec l’hôtel où elle était employée. Selon des témoins et des sources internes, le bus roulait à vive allure au moment de l’accident, un comportement qui, selon plusieurs employés, n’était pas inhabituel.
Depuis des mois, des travailleurs affirment avoir signalé à plusieurs reprises au département des ressources humaines (RH) que les transports fournis par certains sous-contractants posaient problème. Plusieurs disent même avoir fait remonter leurs inquiétudes directement aux RH, espérant que des mesures seraient prises pour renforcer la sécurité. De notre côté, nous avons essayé d’avoir la version du département RH de l’hôtel, mais sans succès.
Selon la famille de la victime et des employés interrogés, les RH avaient été mises «au parfum» de ces préoccupations, mais aucune action concrète n’aurait suivi. La question de due diligence – vérification obligatoire du sérieux et de la conformité du sous-traitant – est aujourd’hui au cœur des interrogations. Comment se fait-il qu’un conducteur sans permis de conduire valide ait pu être auto- risé à conduire quotidiennement des salariés ? Comment un hôtel de renom, habitué aux audits internes et aux standards internationaux, n’a-t-il pas procédé à des contrôles élémentaires avant de confier la sécurité de son personnel à un prestataire externe ?
Pour la famille de Laeticia, cette défaillance est incompréhensible et inacceptable. «C’est la vie de nos enfants, de nos sœurs, de nos frères qui dépend de ces transports. Comment personne n’a pu vérifier ?» s’interroge une proche, toujours bouleversée. À cette douleur s’ajoute un profond sentiment de regret : depuis l’accident, aucun responsable de l’hôtel RIU ne s’est déplacé pour rencontrer la famille, présenter des condoléances ou un soutien, même symbolique. Une indifférence qui choque et renforce la colère des proches. Pour eux, cette absence de compassion est aussi difficile à accepter que les manquements ayant permis à un conducteur non qualifié de prendre le volant.
En signe de protestation contre cette injustice et pour honorer la mémoire de Laeticia, la famille invite le public à venir en grand nombre à une marche pacifique le samedi 22 novembre à 10 h 30, au Plaza. Cette marche se veut un moment de solidarité, mais aussi un appel à la vérité, à la responsabilité et au respect de chaque vie humaine. Pour la famille, Laeticia ne doit ni être oubliée ni être une victime de plus d’un système défaillant. Sa mémoire mérite justice.
Le Mouvement pour la Sécurité et la Justice (Routière) a organisé une conférence de presse ce mercredi 19 novembre au St Georges Hotel pour dénoncer l’insécurité routière à Maurice et appeler à des mesures concrètes afin de prévenir de nouvelles tragédies.
Lors de cette conférence, plusieurs familles endeuillées ont pris la parole pour exprimer leur douleur et réclamer justice. Parmi elles, la sœur de Laeticia Philibert Ramkalawon, Beverly Philibert a livré un témoignage émouvant, la voix tremblante de tristesse.
Pour rappel, Laeticia Philibert Ramkalawon, résidente de St-Martin près de Baie-du-Cap, est décédée le 8 novembre dans un accident sur Black River Road. Une collision impliquant un autobus contractuel transportant des employés d’un hôtel et une voiture a coûté la vie à la jeune femme. Il a été révélé que le chauffeur de l’autobus ne possédait pas de permis de conduire.
Nouvelles connexes