Accident de Wooton : un quinquagénaire affirme avoir aidé les policiers

il y a 4 années, 3 mois - 20 Décembre 2019, Le Mauricien
Accident de Wooton : un quinquagénaire affirme avoir aidé les policiers
La CID de Vacoas et celle de Phoenix ont entendu Rajivsing Imrit Jankee, âgé de 51 ans, qui a confirmé être l’homme en t-shirt noir qui a aidé le constable Ashfaar Domun et son collègue après l’accident survenu à la station-service d’Indian Oil de Wooton le 26 novembre.

Au cours de son interrogatoire hier, il a déclaré qu'il descendait vers Phoenix dans sa voiture quand il a remarqué qu'un 4×4 de la police a fait un accident. « Monn gar mo lote ek monn sot semin pou vinn lor "filling". Monn trouv sa de polisie-la ti tromatize », dit ce chauffeur. Et d'ajouter que des personnes ont commencé à entrer dans la station-service et qu'elles étaient remontées. « Monn amenn zot deryer pou ki piblik pa agres zot », dit-il.

Le quinquagénaire avance que c'est lui qui a téléphoné à l'ambulance pour emmener les pompistes à l'hôpital. À l'arrivée d'une voiture appartenant à une Woman Chief Inspector, le témoin dit avoir accompagné les deux constables « pour qu'ils ne se fassent pas agresser ».

Rajivsingh Jankee a également soutenu qu'il n'a pas tenté d'aider les pompistes Rohit Gobin et Daniel Lamarque, car il n'a « aucune expérience médicale ». Il a également indiqué qu'il n'a pas interféré dans le périmètre de l'accident, ni toucher au 4×4 accidenté.

Après avoir donné sa version des faits, il a été autorisé à rentrer chez lui.

Cependant, un proche de Rohit Gobin, joint au téléphone ce matin, trouve « étrange » les agissements de ce témoin. « Kouma li rant dan "filling", li pa gagn traka dimounn ki blese a ter ? Li pli interese ar lasante bann polisie », affirme-t-il. Et se demande aussi pour quelle raison un policier « a pris des instructions auprès d'un citoyen ». Il ajoute : « Kifer kouma sa dimounn la fini eskort bann polisie dan loto, li kit "filling" li ale ? Si vre mem li ti gagn traka bann viktim, li ti pou reste. »

Par ailleurs, les proches de Rohit Gobin lancent un appel « pour que justice soit rendue à un homme innocent qui a perdu la vie ». De son côté, le CCID dit suivre les différentes enquêtes de près avec toutes les informations qui sont canalisées vers la "special cell". Pour rappel, un 4×4 de la police d'Eau-Coulée, faisant route vers Ste Hélène, a subitement quitté l'autoroute pour entrer dans la station-service pour percuter deux pompistes.

Peu après l'accident, les deux policiers dans le 4×4 ont quitté le lieu dans une voiture privée alors que Rohit Gobin et Daniel Lamarque étaient à terre attendant l'arrivée du SAMU.

D'ailleurs, les urgentistes sont arrivés plus de 40 minutes après l'accident. Après quelques heures passées à l'hôpital Nehru, Rohit Gobin, âgé de 58 ans, a rendu l'âme. Le constable Ashfaar Domun, au volant du 4×4 accidenté, a été arrêté et inculpé pour homicide involontaire. Il n'a pas été suspendu car, selon les Casernes centrales, « l'enquête est toujours en cours ». Le CCID a démarré une autre enquête pour non-assistance à personne en danger.

Accident fatal à Wooton : le CCID ne prévoit pas d’arrestation sur l’heure

Le Central CID ne prévoit pas d’arrestation pour le moment dans le sillage de l’enquête sur un possible cas de non-assistance à personne en danger après l’accident impliquant un 4×4 de la police d’Eau Coulée à la station de service d’Indian Oil survenu le 26 novembre.

Une source proche de l’enquête avance que le dossier sera transmis au Directeur des poursuites publiques. « Nous attendrons les recommandations du DPP et s’il faut inculper tout suspect, nous le ferons », indique un haut gradé, qui précise toutefois que l’enquête ne se rapporte pas qu’au cas d’homicide involontaire auquel fait face le constable Ashfaar Domun (31 ans).

« Il y a deux enquêtes distinctes dans cette affaire. La première concerne les circonstances de cet accident, et la deuxième est en relation avec l’après-accident », précise le CCID.

D’ailleurs, une « special cell » au sein de cette unité travaille sur ce qui s’est passé après que le 4×4 de la police a heurté les pompistes Rohit Gobin et Daniel Lamarque. Cette équipe est déjà en possession de la bande-vidéo des caméras de la station-service d’Indian Oil.

Dans un premier temps, elle s’intéresse à ce qu’ont fait le constable Domun et son collègue car après l’impact, ils sont restés dans le véhicule de police pendant quelques minutes. Ils ont passé des coups de fil avant de sortir. Le CCID compte solliciter un ordre judiciaire pour savoir avec qui ces deux policiers ont pris contact.

Une source aux Casernes centrales avance que les enquêteurs sont dans l’attente de cette information. Dans sa version des faits, le constable Ashfaar Domun avait déclaré avoir pris contact avec un supérieur pour le mettre au courant de l’accident.

Alors que les pompistes gisaient par terre, un homme vêtu d’un t-shirt noir a arrêté la voiture dans laquelle il se trouvait sur l’autoroute en direction de Phoenix. Il a traversé celle-ci pour venir parler avec les deux policiers et les a emmenés à l’arrière de la station-service.

Le CCID dit avoir déjà identifié cet homme, qui serait un inspecteur de police. Ce dernier a attendu l’arrivée d’une voiture Toyota appartenant à une woman chief inspector pour ensuite inviter les deux policiers à prendre place à l’intérieur. Puis, l’homme en noir a quitté la station-service. Ses agissements intéressent les enquêteurs car il n’était pas en service. Les deux constables ont déclaré qu’ils ont été emmenés au poste de police d’Eau Coulée avant d’être transportés à l’hôpital Nehru pour des soins.

Or, la procédure veut qu’en cas d’accident, ce sont des policiers en service qui prennent en charge les protagonistes, et non un policier en civil. En plus, ils doivent être emmenés dans un véhicule de police ou dans une ambulance en cas de blessure, et non dans une voiture privée.

Sauf que les premières informations recueillies par le CCID laissent comprendre qu’il n’y avait aucun véhicule de police disponible car tous étaient pris par une marche organisée à Eau-Coulée dans le cadre de la journée contre la violence à l’égard de la femme.

« Nous enquêtons pour savoir pour quelle raison aucun véhicule de la DSU ou ERS n’est venu prêter main-forte dans ce cas en particulier », indique notre source au CCID. Des développements au niveau de cette enquête devraient intervenir prochainement.