Accident Mortel Du Tram À Vacoas: Pas de charge provisoire pour le «train captain»

il y a 4 mois, 2 semaines - 17 Juin 2024, lexpress.mu
Accident Mortel Du Tram À Vacoas: Pas de charge provisoire pour le «train captain»
Le train captain de Metro Express Ltd (MEL), 45 ans et résidant à Lallmatie, dont la police de Floréal a enregistré la déclaration jeudi, ne sera pas arrêté sous une charge provisoire d’homicide involontaire.

La police a préféré référer le dossier au bureau du DPP afin d’obtenir son avis sur cette affaire. Cela fait suite à l’accident impliquant un tram à Sadally, Vacoas, qui a causé la mort de Chandra Lutchmee Bhowaneedin, 43 ans et habitant Allée-Brillant.

Le conducteur du tram a expliqué qu’il était 6 h 34 quand il est est arrivé à l’avenue Sivananda, à Floréal, en direction de Curepipe. Il a entendu un bruit sur le côté droit de la voie ferrée. Il a arrêté le tram et a vu une personne sur la voie qui saignait abondamment. Il a immédiatement contacté la salle de contrôle de MEL pour obtenir de l’aide. La police a pris des photos, notes et mesures en sa présence pour montrer l’impact de la collision. Un médecin du Samu a certifié le décès de Chandra Lutchmee Bhowaneedin sur place. Les officiers du SOCO étaient aussi présents et les opérations ont été arrêtées. Un test d’alcoolémie sur le conducteur s’est révélé négatif.

Qu’en est-il des autres qui ont percuté trois autres victimes ? Le 6 mai 2023, Henashma Beehary Ramtohul, le 23 février 2020, Yannick Permal, et le 7 juillet 2023, Gilbert Christopher Soobhee. Le conducteur du tram qui a causé la mort de Henashma Beehary-Ramtohul a été inculpé provisoirement d’homicide involontaire au tribunal de Curepipe. Le conducteur, âgé de 27 ans, a été remis en liberté contre une caution de Rs 20 000. Il a déclaré avoir suivi la procédure et que la jeune femme de 31 ans est passée devant le tram. Il a soutenu qu’il était impossible d’éviter la collision.

Après l’accident tragique survenu à Barkly le dimanche 23 février 2020, le train captain a comparu au tribunal de Rose-Hill sous une accusation provisoire d’homicide involontaire. Gowtum Bhoobun, 37 ans, a été libéré après avoir fourni une caution de Rs 10 000. Quant au train captain qui conduisait le tram ayant causé la mort de Gilbert Christopher Soobhee, il a été relâché sous caution.

Questions à Metro Express : «Les “train captains” sont encadrés psychologiquement après un drame»

Est-ce que les «train captains» impliqués dans un accident mortel sont toujours en poste ?

Comme vous le savez, ces accidents sont malheureusement liés au comportement imprudent et au non-respect des règles de sécurité des personnes impliquées. Pour chaque accident, une enquête de la police est réalisée. Selon nos procédures à MEL, nous attendons les retours de l’enquête et autres procédures administratives avant de réintégrer le train captain à son poste. En attendant, il est affecté à d’autres tâches dans l’organisation. Cela est plus ou moins rapide suivant les cas. Il est aussi aidé par un suivi psychologique et une préparation interne pour reprendre la conduite. Donc il est bien encadré.

De plus, nous continuons à investir chaque année dans la sécurité avec des mesures additionnelles de sensibilisation et de sécurisation sur le réseau. Nous améliorons là où le besoin se fait sentir, pour la sécurité de nos passagers et des usagers en général. Nous avons installé des panneaux d’information additionnels, des barrières supplémentaires, des marquages au sol avec des bandes jaunes et noires très visibles, entre autres.

S’ils ne le sont pas, pourquoi ?

Sur les quatre cas d’accident, trois train captains sont toujours à leur poste et l’autre a choisi de quitter la compagnie et de retourner dans son travail précédent où il avait pris un leave without pay.

Est-ce qu’il y a une procédure établie pour les encadrer ou un «close monitoring» sur leur façon de conduire ?

Il y a effectivement une procédure établie qui vise à apporter un soutien psychologique à nos conducteurs et assurer qu’ils soient prêts à reprendre le travail dans les meilleures conditions. Nous appliquons les standards internationaux mis en place par SMRT (Singapore Mass Rapid Transit) lors de la formation de nos conducteurs. Un close monitoring est effectué avec des mesures internes et des formations continues avec les autres unités ainsi qu’un soutien permanent du management.

Est-ce qu’ils bénéficient du service d’un psychologue ?

MEL engage les services d’un psychologue spécialisé pour aider le train captain dans sa préparation à retourner au travail. Ce soutien s’est avéré bénéfique. D’autre part, ceux impliqués dans un accident reçoivent le soutien du management et de leurs camarades car la solidarité est l’une valeurs promues par la compagnie.

Accident Mortel De Métro À Sadally, Vacoas: La sœur de la victime : «Il voulait se faire soigner au centre de désintoxication»

Une terrible tragédie s’est abattue chez les Bhowaneedin à Allée-Brillant, jeudi. Aucun des membres de la famille ne s’attendait à ce que Prasad Lutchmee Bhowaneedin, âgé de 42 ans, perde la vie dans un accident de métro. Il a été mortellement percuté à Sadally, Vacoas, jeudi matin. Les circonstances de cet incident tragique restent à élucider.

Dans un communiqué diffusé jeudi matin, Metro Express Limited a annoncé l’interruption du service entre Curepipe et Phœnix à la suite de cet accident. Les voyageurs ont été priés de recourir à des moyens de transport alternatif. Quant au Train Captain, une charge provisoire d’homicide involontaire sera retenue contre lui. La police de Curepipe l’a interrogé pour connaître les circonstances de l’accident.

Kamini Bhowaneedin, la sœur aînée de Prasad Lutchmee Bhowaneedin, ne sait pas comment il a été percuté par le métro et où se rendait aussi tôt. La maison où la sœur nous a accueillis est celle où habitait la victime. De nombreuses personnes du quartier et plusieurs membres de la famille s’étaient réunis pour préparer l’enterrement et pour lui rendre un dernier hommage.

La sœur est choquée à l’idée qu’une telle chose soit arrivée à son petit frère et, pour elle, la vie est injuste. «Mon frère avait décidé de sortir de l’enfer de la drogue. Il m’a appelée il y a deux semaines et je croyais qu’il allait me demander de l’argent. Avant même qu’il ne dise un mot, je lui ai dit que je n’avais plus un sou. Il m’a répliqué qu’il ne me téléphonait pas pour me soutirer de l’argent. Il m’a dit qu’il était prêt à se faire soigner dans un centre de désintoxication car il voudrait aller mieux.»

Cette nouvelle a rendu la sœur heureuse. «Il m’a même avoué qu’il voulait être entrepreneur pour des maisons. Sa spécialité était les faux plafonds. J’étais soulagée à l’idée qu’il avait la ferme intention de changer de vie et d’être stable. Je l’ai encouragé dans cette voie et je lui avais promis que j’allais entamer des démarches afin qu’il ait des traitements adéquats. Il avait aussi ma bénédiction pour qu’il commence à faire un travail décent pour gagner sa vie. Mais le destin en a décidé autrement et je n’ai pas pu aider mon frère. J’ai un gros chagrin au cœur car nous avions prévu de débuter les traitements au mois de juillet. Mais son rêve ne sera pas réalisé. Il n’était pas marié et vivait seul dans sa maison.»