L’accident qui s’est produit mardi vers 19h30 après qu’une voiture, conduite par un homme de 75 ans, a percuté une balustrade et d’autres infrastructures de MEL à l’intersection de St-Jean, donne froid dans le dos, démontrant à quel point certains automobilistes échappent parfois de très peu au pire.
L’erreur humaine paraît être le facteur de risque d’accident impliquant les trams et d’autres véhicules. Qui n’a jamais vu un usager s’emmêler les pinceaux à l’approche des intersections, selon leurs intentions de virer à gauche, à droite, ou continuer tout droit ? Les interminables lignes en zigzag jaunes s’avèrent une source d’anxiété pour beaucoup de conducteurs qui ont du mal à se retrouver face à ces changements de configuration routière. D’aucuns pointent du doigt le manque d’éclairage autour de certaines zones ferroviaires, dotées de nombreuses intersections, pour expliquer ce constat.
Que s’est-il passé, mardi soir, pour que ce conducteur de 75 ans perde ainsi le contrôle de son véhicule avant de percuter deux piliers en béton des voies de métro séparant la route royale St-Jean, le feu de signalisation le long de l’avenue Draper et un transformateur électrique ? La question demeure sur toutes les lèvres. Le conducteur, qui a été blessé à la tête et au visage, a été extirpé de sa voiture par les pompiers, a été transporté d’urgence à l’hôpital, où il serait toujours en observation.
Si l’enquête policière déterminera l’origine de cet accident, toujours est-il que certains comportements d’usagers et de piétons laissent vraiment à désirer si on se fie à la nature des accidents, ne se comptant plus sur les doigts de la main, qui ont eu lieu depuis la mise en opération du service commercial du métro en 2020. Sans compter les accidents qui ont été évités de justesse sur les rails et autour du réseau ferroviaire.
On roule sur les rails
Ce sont bien les automobilistes, les motocyclistes et les piétons qui sont majoritairement en cause dans l’accidentologie. Feu rouge ou stop non respectés, changement brusque de direction, traversée de voie sans regarder, circulation sur la voie du métro, conduite sous l’effet de l’alcool, port des écouteurs dans les oreilles, etc.
Il ne se passe plus une semaine sans que les réseaux sociaux ne relayent des vidéos de véhicules ayant terminé leur course sur les rails. Elles ont pu paraître risibles aux yeux d’un bon nombre internautes, mais que serait-il passé si des trams avait déboulés à ces instants précis ? Parmi les automobilistes ayant atterri sur les rails, ils sont nombreux à avoir été soumis à un test d’alcoolémie qui s’est révélé positif. Il y a ceux qui ont été pris d’un malaise, et il est même arrivé une situation où en utilisant l’application Google Maps, un ressortissant chinois a atterri sur les rails du métro à Rose-Hill !
Un document du ministère du Transport sous la responsabilité d’Alan Ganoo juge la situation actuelle alarmante quant au nombre d’accidents fatals sur les routes. Cette préoccupation s’inscrit dans le cadre d’un appel à dossiers pour retenir les services d’une firme de consultants avec pour principale attribution de « study and design of a photographic and video camera detection system for enforcement of road traffic violations in Mauritius. » Oui, la situation est alarmante et l’accident survenu, mardi, à l’intersection de la route St-Jean doit, une bonne fois pour toutes, ouvrir la porte à une prise de conscience collective, sous peine qu’un quatrième nom ne s’ajoute à la liste des personnes ayant perdu la vie dans un accident ferroviaire.
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