Cela, alors qu'il a un antécédent pour une affaire de drogue et que les demandes d'autres habitants ont été rejetées.
Un membre du Mouvement socialiste militant (MSM) de CaseNoyale aurait-il bénéficié d'un passe-droit dans l'obtention d'un permis de taxi ? C'est en tout cas ce qu'affirme l'auteur d'une lettre de dénonciation qu'a reçue la commission anti-corruption (ICAC). Selon la correspondance, cet habitant de l'Ouest a eu un soutien politique pour décrocher son permis alors que sa demande avait, à la base, été rejetée par le board de la National Land Transport Authority (NLTA).
Le secrétaire général de la General Taxi Owners' Union, Asraf Ali Ramdin, soutient qu'en dépit du fait que le chauffeur a été condamné à payer une amende de Rs 90 000, il a pu avoir son permis. Ce, alors que d'autres personnes ont été sanctionnées dans le passé faute d'avoir pu produire un certificat de moralité. «En 2019, la NLTA avait demandé aux habitants de la région de postuler pour obtenir un permis de taxi ayant comme lieu d'opération le village de CaseNoyale. Or, il n'y avait que deux postulants. L'un a eu son permis alors que la seconde demande a été rejetée. Selon nos informations, le board avait mis de côté son dossier en raison d'une condamnation, mais en allant voir un ministre, il a eu son permis», relate-t-il.
Ce membre de la General Taxi Owners' Union est révolté, jugeant que c'est une injustice envers les autres aspirants chauffeurs de taxi. «Il y a des personnes qui ont vu leur demande d'application rejetée uniquement parce qu'elles ont été verbalisées pour des affaires moins graves. Comme une personne que je connais qui a payé Rs 1 000 pour avoir jeté un mégot de cigarette dans la rue. Alors que dans ce cas présent, c'est pour une affaire de drogue. Il ne faut pas qu'il y ait une politique de deux poids deux mesures», déplore-t-il.
Par ailleurs, même si la lettre a été envoyée anonymement à l'ICAC, elle a été écrite par un avocat à l'intention de son client, apprend-on. L'auteur affirme que les habitants de Case-Noyale ont, à plusieurs reprises, postulé pour une licence de taxi, mais leurs demandes ont été rejetées bien qu'ils aient fait appel. Le dénonciateur allègue aussi que l'épouse de l'activiste du MSM a obtenu un emploi dans un bâtiment public de la région.
L'express a interrogé quelques personnes de la localité. L'une d'entre elles fait ressortir qu'effectivement, ce chauffeur est proche du MSM. «Nous n'avons rien contre le fait qu'il ait eu une licence de taxi malgré sa condamnation car il y a vraiment un manque de taxis dans la localité et tout le monde mérite une deuxième chance, mais les habitants déplorent qu'ils n'ont pas eu leur licence alors que ce monsieur n'a pas eu trop de difficulté malgré son passé. Il faut être juste», déclare notre interlocuteur.
Nous avons contacté le bureau d'Alan Ganoo, le ministre du Transport et le député de la circonscription pour avoir sa version, mais on nous a fait comprendre que, prochainement, il nous fera part de sa position sur toute cette affaire.
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