« Difficile, très difficile, de circuler le matin, pendant la journée et l’après-midi, surtout avec la rentrée scolaire. C’est l’anarchie », explique un chauffeur de taxi.
« Les automobilistes se garent n’importe où. Il n’y a pas de discipline. Les dimanches, quand il y avait la messe avant le confinement, c’était infernal. Et depuis la troisième phase du déconfinement le 1er juillet, les marchands de légumes ont commencé à opérer sur les deux côtés de la route. Ils exposent les légumes carrément devant un arrêt d’autobus, bloquant ainsi la circulation. Difficile de réguler le flux de clients qui viennent plus nombreux acheter des légumes et sans respecter les mesures sanitaires », reprend Mamoud, qui fait le va-et-vient avec son taxi entre Bel-Air et Flacq.
Un autre riverain, Ramesh, abonde dans le même sens. Il blâme les officiers de police de la localité dont le poste se trouve à moins de cinq minutes de l’église et qui se déplacent très rarement sur place pour régler la situation. « Zot pe atan kan enn zour ena plizir mor lerla zot pou reazir. »
Samantha habite Pont-Lardier qui se trouve à environ un kilomètre du village de Bel-Air. Elle se rend régulièrement dans le centre du village pour dire des prières en l’église Saint-Esprit. Cette mère de deux enfants (10 et 13 ans) ne sent pas en sécurité à chaque fois qu’elle vient dans le centre du village. « Ou gagn linpresion ki enn veikil pou tap avek ou, sirtou kan klaksone. Je comprends les conducteurs qui éprouvent eux aussi des difficultés pour circuler dans de telles conditions. Les véhicules viennent dans tous les sens, surtout les après-midi. Chacun est pressé de rentrer chez soi. Cela crée un bouchon énorme qui, très souvent, se prolonge sur une longue distance », fait part Samantha. Elle est d’avis qu’il faut interdire aux marchands de légumes de s’installer devant cet arrêt d’autobus situé à quelques mètres de l’église. « La circulation était déjà bloquée avant. Les autorités doivent trouver un autre endroit pour les caser. Pas question de les tolérer plus longtemps. Ils vont bouger une fois que leurs clients vont s’habituer. Bizin fer zot ale », insiste-t-elle.
Sunil, un marchand de dholl puris qui s’est installé depuis plusieurs années à côté d’une banque commerciale, est témoin chaque jour de disputes et d’injures entre conducteurs lorsque les esprits sont surchauffés. « Faut-il attendre que ce problème s’aggrave pour que des mesures correctives soient prises ? » se demande-t-il.
Gérard, un habitant de La Lucie, est employé dans un restaurant à Flacq qui était resté fermé durant la deuxième phase de confinement. Il a repris le travail le 1er juillet. Il doit prendre sa voiture tous les jours pour passer par Bel-Air et se rendre sur son lieu de travail. Comme d’autres automobilistes, l’embouteillage est l’un des principaux problèmes auxquels il est confronté « Kouma ou kit ou lakaz, ou komans strese. Ou diman ou ki bizin fer pou travers Bel-Air avan ou rant dan travay. »
Le dimanche, a-t-il observé, est devenu pire avant et après la messe à cause de la présence de marchands de légumes. Les automobilistes ne savent plus où donner de la tête avec le nombre de voitures qui a considérablement augmenté et le nombre croissant d’usagers de la route. « Il faut impérativement construire de nouvelles routes pour désenclaver le centre du village de Bel-Air. Il n’y a pas le choix », suggère-t-il.
Elan Damry, le président du village de Bel-Air, demande aux habitants de la localité « d’avoir un peu de patience et qu’une solution sera bientôt trouvée pour caser les marchands de légumes installés à proximité d’un arrêt d’autobus et sur les trottoirs car le problème sera vite réglé. ».
Pour rappel, la pose de la première pierre pour la construction d’un nouveau marché par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, avait eu lieu en 2020 sur un terrain entre Bel-Air et Trou-d’Eau-Douce. « Ce nouveau marché de 200 étals avec un grand food court pourra accueillir une quinzaine de marchands sur un terrain de cinq arpents. Sont également prévus une gare routière, un vaste espace pour le stationnement des véhicules, un espace pour les entrepreneurs et en face du site de construction, une médiclinique. J’espère que le problème d’embouteillage ne va plus se poser dès que le nouveau marché sera opérationnel », dira Elan Damry.
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