Camp-de-Masque : Saoud Khadim s’estime victime d’injustice

il y a 7 années, 7 mois - 3 Mai 2017, lexpress.mu
Un beau bateau de Rs 12 millions mais qui n’a pris la mer qu’à six reprises
Un beau bateau de Rs 12 millions mais qui n’a pris la mer qu’à six reprises par lexpress.mu
Voulant être plaisancier, il investit Rs 12 millions. Mais depuis 2013, il n’est sorti qu’en six occasions.

Cela fait quatre ans qu'il attend toujours un permis pour une nouvelle base d'opération.

Saoud Khadim a fait fabriquer, depuis 2013, un grand bateau qui lui a coûté Rs 12 millions. Avec cette réalisation, il croyait pouvoir se lancer à plein-temps dans le secteur touristique après avoir soumis une demande auprès de la Tourism Authority (TA) pour être un plaisancier, opérateur de bateau. Malheureusement, tout ne s'est pas déroulé comme il l'avait prévu.

Ayant eu Bras-d'Eau comme base d'opération, Saoud Khadim n'a pu sortir son bateau qu'en six occasions vu que, selon lui, les conditions de la mer à Bras-d'Eau sont dangereuses. En conséquence, après 2013, il a demandé à la Tourism Authority de changer sa base d'opération. Depuis, il attend toujours.

Habitant Bel-Etang, Saoud Khadim est aujourd'hui un homme déçu. S'estimant victime d'une injustice de la TA, il a résolu de nous conter son histoire car il attend de voir la lumière au bout du tunnel.

C'est avec beaucoup d'espoir que Saoud Khadim, directeur de Khadim Commerce Ltd, décide de se lancer dans le domaine touristique. «Après plusieurs démarches et négociations, j'ai décidé en 2013 de faire fabriquer en Chine, par des spécialistes, un bateau hors du commun qui m'a coûté Rs 12 millions. Il comporte plusieurs fonctions et peut accommoder 30 personnes. Mais aujourd'hui, après m'être donné toutes ces peines, ce bateau est ancré dans ma cour depuis plus de quatre ans.»

Même s'il n'utilise plus son bateau, il continue à payer pour son entretien et les frais de la police d'assurance, déplore l'homme d'affaires. Avant de se lancer, tient-il à souligner, il avait soumis une demande pour un permis afin de pouvoir opérer à Trou-d'Eau-Douce mais, finalement, c'est un permis pour travailler à Bras-d'Eau que la Tourism Authority lui a accordé. «On m'avait laissé comprendre que cette base d'opération serait temporaire et qu'on me donnerait un permis pour pourvoir opérer à Trou-d'Eau-Douce dès que ce serait possible», raconte Saoud Khadim. Mais ce jour se fait toujours attendre. Il ajoute que depuis qu'il a obtenu son permis, il n'est sorti qu'en six occasions, vu que la mer est trop dangereuse à Bras-d'Eau. «Je ne veux pas mettre des vies en danger. Les conditions de la mer y sont trop mauvaises, surtout qu'il faut traverser deux «passes» très dangereuses. En tant que citoyen responsable, j'ai préféré garder mon bateau à terre, en attendant que me soit délivré un nouveau permis avec une nouvelle base d'opération.»

Une pure injustice

Dès 2014 il a adressé plusieurs lettres à la TA et il a eu plusieurs rencontres également avec des cadres. Il continue à faire le va-et-vient entre chez lui et la Tourism Authority. «C'est une pure injustice que je subis. Plusieurs Mauriciens sont soit en attente d'un permis ou détenteur d'un permis qu'ils ne peuvent exploiter», déplore Saoud. Il lance un appel au nouveau ministre du Tourisme, Anil Gayan, pour lui demander d'ouvrir une enquête pour déterminer comment se fait l'allocation des permis et pour que celle-ci soit revue.

«Il faut qu'il y ait transparence dans l'allocation des permis afin que personne ne puisse se sentir pénalisé», s'offusque-t-il.