Chantier naval : Le CNOI construit le plus gros amphidrome français

il y a 7 années, 6 mois - 5 Octobre 2016, lexpress.mu
Franck Piriou (en médaillon), directeur du CNOI. Le «Polé» est un navire long de 67 mètres...
Franck Piriou (en médaillon), directeur du CNOI. Le «Polé» est un navire long de 67 mètres...
Il assurera la desserte inter-îles entre Petite et Grande Terre (Mayotte)

Le CNOI a livré le «Polé», bateau équipé de deux portes aux deux extrémités et pouvant se déplacer en avant et en arrière sans aucun problème. Il a quitté le port samedi en direction de Mayotte.

Belle prouesse technique pour le Chantier naval de l'océan Indien (CNOI). Il vient de construire le plus gros amphidrome français à Port-Louis. Destiné au Conseil régional de Mayotte, celui-ci, appelé Polé a quitté le port samedi, en remorquage. Il assurera la desserte entre Petite et Grande Terre.

Le CNOI, fruit d'un partenariat entre IBL (60 %) et son équipe de management (40 %), principalement d'ex-directeurs du Chantier Piriou, s'est donné un peu plus d'une année, soit 300 000 heures de travail, pour réaliser cet amphidrome.

Long de 67 mètres et large de 13 mètres, Polé peut embarquer jusqu'à 600 passagers et une trentaine de véhicules. Un second bateau identique en construction sur le chantier sera, de son côté, livré en mai de l'année prochaine.

L'appel d'offres international lancé par le Conseil régional de Mayotte,que le CNOI a décroché en juillet 2015, concernait la construction de deux amphidromes pour un montant de Rs 720 millions. Un projet qui bénéficie d'un financement partiel de l'Union européenne.

«La spécificité de ce bateau est qu'il a la particularité de pouvoir se déplacer indifféremment en avant et en arrière de la même manière. Il ne peut ainsi faire un demi-tour sur lui-même et retourner», explique le directeur du CNOI, Franck Piriou. Et d'ajouter qu'il est équipé de deux portes aux deux extrémités.

Le CNOI a mobilisé une centaine d'employés sur les 400 que la société compte. Au final, c'est un petit bijou qui quitte le chantier, se réjouit le directeur. D'autant plus, dit-il, que cette réalisation porte la griffe de l'expertise mauricienne.

Brassant un chiffre d'affaires de Rs 1 milliard, le CNOI, situé sur une superficie de huit hectares, s'est imposé au fil des années comme un des leaders de la construction et de la réparation navale dans l'océan Indien.

«Plus de 280 bateaux sont passés dans la cale sèche du chantier depuis 2003», se contente de dire Franck Piriou. Qui rappelle que le chantier dispose de facilités allant d'une cale sèche de 130 mètres, un élévateur à bateaux de 1 400 tonnes et un quai de plus de 350 mètres.

Le CNOI offre aujourd'hui une palette de services. Car outre la construction de bateaux, la société consacre une bonne partie de ses activités à la réparation, au carénage, à la mise à neuf et à la conversion de tous types de navires jusqu'à 120 mètres de long – plus particulièrement des navires de pêche, des remorqueurs, des navires militaires et autres patrouilleurs.

Ce qui amène Franck Piriou à annoncer fièrement que le CNOI affiche complet jusqu'à fin 2017. Quant à 2018, le chantier est réservé à 50 %.