Les Nissan Qashqai et Toyota C-HR sont deux SUV japonais du segment C taillés pour le marché européen, et pourtant ils constituent deux propositions très différentes. Là où le premier mise sur une vocation familiale et une large gamme de motorisations, le second avance un style affirmé et des mécaniques électrifiées.
Les deux crossovers affichent une longueur identique de 4,39 m. Il en va presque de même pour la largeur avec 1,80 m côté C-HR et 1,81 m pour le Qashqai. Le Toyota se montre en revanche plus bas avec 1,56 m revendiqués contre 1,59 m pour le Qashqai et, si tous deux peuvent accueillir cinq personnes à bord, le pavillon incliné du C-HR nuit à son volume de coffre. Toyota annonce entre 377 et 1 160 dm3 seulement, quand Nissan promet de 430 à 1 585 dm3. Style ou praticité, chacun ses priorités.
Tout thermique contre tout hybride
Sous le capot aussi, Nissan Qashqai et Toyota C-HR affichent des philosophies presque opposées. Le premier est proposé avec des moteurs diesel de 115 ch et 150 ch ainsi que un bloc essence disponible en version 140 ou 160 ch, avec boîte manuelle ou automatique, transmission aux roues avant ou intégrale. Le second n'est disponible qu'avec deux motorisations hybrides de 122 ou 184 ch, uniquement en traction et avec une transmission par train épicycloïdale à effet CVT.
Le Toyota C-HR échappe ainsi à tout malus écologique, ce qui devrait encore être le cas lorsque le prochain barème entrera en vigueur, tandis que le Qashqai dCi 150 à transmission intégrale et boîte Xtronic écope d'une taxe de 3.331 € minimum. Pire, ses versions plus modestes sont elles aussi susceptibles d'être "malussées" en fonction des options choisies, puisque ces dernières peuvent affecter le poids et donc les émissions de CO2.
Sur la route
Les prestations des nippons sont à l'image de leur plastique. Le Nissan Qashqai soigne la famille avec un amortissement assez conciliant malgré des barres stabilisatrices majorées depuis le restylage, et il saura se montrer agréable sur long trajet même si ses sièges gagneraient à être un poil plus moelleux. Le tout est d'éviter les jantes de 19 pouces si le look n'est pas votre priorité numéro 1, car ces dernières induisent des remontées nettement perceptibles à basse vitesse.
Côté Toyota C-HR en revanche, c'est le dynamisme qui prime. La version 122 ch est la plus recommandable en ville car un peu plus souple en châssis que la version 184 ch, qui peut vite se montrer sèche sur les petites aspérités. Mais aux allures routières, c'est bien la plus puissante des deux qui se montre la plus rigoureuse. On ne parle pas ici de sport, mais le crossover reste plaisant à emmener pour peu qu'on ne le violente pas avec des changements de cap trop vifs. Il est simplement dommage de constater que la transition entre le freinage régénératif et le freinage physique n'est pas totalement maîtrisée, avec un dosage parfois compliqué quant l'on veut s'arrêter sans à-coups et avec précision.
Les Nissan Qashqai et Toyota C-HR côté budget
L'électrification qui affranchit le C-HR de malus induit cependant un prix de départ élevé et, avec un tarif minimum de 30 500 €, il réclame environ 5 500 € de plus qu'un Qashqai d'entrée de gamme. Il jouit néanmoins d'un équipement plus riche avec notamment caméra de recul, climatisation automatique bi-zone, feux antibrouillard et commandes vocales dès la configuration de base. Pour obtenir une dotation équivalente sur le Qashqai, il faut se tourner vers le second niveau de gamme nommé Acenta et facturé 27.550 € minimum, ce qui reste moins cher que le C-HR. Les deux modèles disposent d'office d'une panoplie d'aides à la conduite comprenant régulateur de vitesse, reconnaissance des panneaux et aide au maintien dans la voie, entre autres.
Bien que proches en apparence, le Nissan Qashqai et le Toyota C-HR visent donc des clientèles bien distinctes. La présentation très prochaine de Qashqai de nouvelle génération, qui fera notamment l'impasse sur le diesel au profit de mécaniques électrifiées, pourrait rebattre les cartes.
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