Corruption alléguée: arrêté pour avoir demandé Rs 2 000 pour dédouaner une… bicyclette

il y a 5 années, 11 mois - 12 Décembre 2018, lexpress.mu
Corruption alléguée: arrêté pour avoir demandé Rs 2 000 pour dédouaner une… bicyclette
Il a été arrêté par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC).

La raison : Jean-Francois Follet avait demandé à un couple de Mauriciens Rs 2 000 pour le dédouanement d'un vélo. Il a comparu en cour de district de Port-Louis ce mardi 11 décembre, devant le magistrat Balluck, où une accusation provisoire de «corruption of agent» a été retenue contre lui.

L'affaire remonte à mai 2015. Les Hoohadeedally, un couple de Français d'origine mauricienne, décident de rentrer au pays. Pour le rapatriement de leurs effets personnels, ils se tournent vers la Compagnie de Transport Commerciaux (CTC), représentée par Jean-François Follet. Ce dernier leur dit qu'ils n'auront que 8000 € (environ Rs 312 000) à débourser pour ce faire, précisant qu'aucun autre frais ne s'ajoutera à cette somme.

Mais une fois à Maurice, le conteneur du couple est retenu par la douane. La raison : une bicyclette qui s'y trouvait n'avait pas été déclarée. Jean-François Follet aurait alors demandé au couple Rs 2 000 pour payer deux douaniers qui devraient s'occuper du dédouanement. Sentant l'arnaque, Mme Hoohadeedally a demandé au représentant de la CTC pourquoi les douaniers ne lui avaient pas demandé de l'argent lors du contrôle des conteneurs. «Zot koumsa mem sa, ar ou zot pa pou démandé», aurait répondu Jean-François Follet.

La femme se serait alors tournée vers la Mauritius Revenue Authority (MRA) et ses doutes ont été confirmés. L'instance l'informe qu'elle n'a que Rs 180 à payer pour le dédouanement de sa bicyclette. Lorsqu'elle demande des explications à Jean-François Follet, ce dernier lui a reproché de s'être rendue à MRA et lui a fait savoir que désormais elle devrait se débrouiller seule. Plus tard, il la rappellera pour lui dire que «bann dwanié-la dir ou blié Rs 2 000-la».

La MRA a porté l'affaire devant l'ICAC et Jean-François Follet a été inculpé sous l'article 16 de la Prevention of Corruption Act. Il a été libéré après avoir fourni une caution de Rs 10 000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 500 000.