Depuis hier, la STC a établi une nouvelle structure de prix. Indépendamment de cette décision, un analyste du marché pétrolier et l'ACIM estiment que le prix des carburants auraient dû baisser suivant la tendance mondiale.
La contribution de Rs 4 par litre de carburant figure dans la nouvelle structure de prix, établie depuis hier par la State Trading Corporation (STC). Comment se fait-il donc que l'essence se vende toujours à Rs 44 et le diesel à Rs 35 ? Si l'on compare le tableau de hier et celui publié le 6 mars, quand le Petroleum Pricing Committee s'est réuni pour la dernière fois, l'on note que les différentes contributions et taxes sont les mêmes. Sauf le Cost, insurance, and freight (CIF), c'est-à-dire, le coût, l'assurance et le fret pour le trajet jusqu'à Port-Louis. À titre d'exemple, en mars, le CIF par litre respectivement d'essence et de diesel était de Rs 16,67 et Rs 16,46. À hier, il y a eu un changement, le CIF pour l'essence est passé à Rs 12,24 par litre et pour le diesel, il est à Rs 13,24.
Cependant, si le CIF est faible, c'est en raison du prix des carburants qui a dégringolé sur le plan international, apprend-t-on auprès d'un expert dans le domaine. Si les frais d'assurance et du fret demeurent les mêmes, le prix des carburants a baissé. D'ailleurs, le prix de référence pour l'essence était de 534 dollars la tonne métrique en mars contre 353,50 dollars hier. Le diesel est aussi moins cher. En mars, il était à 65,53 dollars le baril, contre 48,81 dollars hier. Toutefois, il faut savoir qu'en mars, un dollar était à Rs 37,75 alors que hier, il est arrivé à Rs 40.
N'empêche, un analyste du marché pétrolier estime que malgré la fluctuation du dollar et l'introduction de la contribution de Rs 4, le prix des carburants aurait dû baisser. La raison, dit-il, le brut se vendait à 75 dollars en janvier et désormais, il se vend à 30 dollars environ. De plus, il estime que le prix de référence de 353,50 dollars pour l'essence, n'est pas approprié. Jugeant qu'il aurait dû être de 275 dollars, le prix moyen de la semaine dernière. «Il me semble que la STC a fait beaucoup de profits de janvier à fin mars. Si l'on se fie à cette baisse, les carburants auraient dû baisser par Rs 4.»
D'ailleurs, Jayen Chellum, le secrétaire de l'Association pour la protection de consommateur (ACIM), a envoyé une lettre vendredi au Premier ministre, Pravind Jugnauth, et au ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, pour réclamer une baisse des prix des carburants. «Dans beaucoup de pays, le prix de l'essence et du carburant a baissé sauf à Maurice. Il en est de même pour le prix du gaz ménager. Je ne comprends pas la logique du gouvernement.» Jayen Chellum maintient qu'il n'est pas contre le Covid-19 Solidarity Fund, mais il ne comprend pas pour quelle raison cette somme est prélevée sur les carburants. «Il y avait le prélèvement de Rs 4 par litre de carburant pour le Build Mauritius Fund. L'ACIM était sur le point de saisir la Cour suprême pour le contester, mais le gouvernement l'a dissout dans un autre item. Les automobilistes le paient toujours. Il aurait pu utiliser cet argent au lieu d'une nouvelle contribution.» Cependant, comme la décision a déjà été prise, il réclame que la somme de Rs 4 par litre de carburant soit versée au Consodilated Fund pour plus de transparence.
Pour la baisse du prix des carburants, un cadre proche du ministère du Commerce affirme que même si le brut a chuté, il n'est pas nécessaire qu'il y ait une réduction du prix à la pompe. «Les membres du Petroleum Pricing Committee font un calcul complexe. Ce n'est pas aussi simple que le public le croit. C'est pour cette raison qu'il n'y a pas eu de baisse.» Pendant plusieurs mois, la STC a puisé dans le Price Stabilisation Account pour garder les prix des carburants stables dans les stations-essence. À hier, le Price Stabilisation Account était à Rs 118,4 millions contre Rs 245,3 millions en janvier.
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