Décès d’Aniketh Dookhit: le policier Latour arrêté

il y a 2 années, 1 mois - 23 Mars 2022, lexpress.mu
Décès d’Aniketh Dookhit: le policier Latour arrêté
L’un des deux policiers chargés de transporter le détenu Aniketh Dookhit a été arrêté par la Major Crime Investigation Team, ce mardi 22 mars. Il s’agit du policier Latour.

Cette arrestation fait suite au décès du jeune homme de 28 ans. Pour rappel, ses proches, qui crient à la brutalité policière, ont porté plainte au poste de police de Petite-Rivière et à l’Independent Police Complaint Commission.

Mort suspecte de Aniketh Dookhit: L’autre officier qui était dans le véhicule de la police dans le collimateur

Après l’inculpation du constable Latour hier, d’autres arrestations sont à prévoir dans les jours à venir. Pour rappel, l’homme de loi de la famille Dookhit, RoubenMooroongapillay a eu une rencontre avec les responsables de la Major Crime Investigation Team hier. Celle-ci a initié une enquête pour faire la lumière sur le décès du jeune homme alors qu’il était sous la responsabilité de la police.

Il avait été arrêté pour vol de légumes. Toutefois, après sa comparution en cour, il avait tenté de prendre la fuite en ouvrant la portière du véhicule dans lequel il se trouvait. Il s’était alors blessé à la tête. Il avait donc été admis à l’hôpital Jeetoo. Cinq jours plus tard, AnikethDookhit a rendu l’âme.

Ses parents crient à la brutalité policière, car le corps de la victime portait des ecchymoses sur tout le corps.

La police s’intéresse ainsi aux deux officiers qui étaient dans le véhicule le jour de la comparution en cour.

Chute d’un détenu d’un véhicule de police : le père évoque une négligence professionnelle

Le père d’Aniket Dookhit, Dilipkumar Dookhit, estime qu’il y aurait eu « négligence professionnelle » concernant les circonstances du décès du maçon (28 ans). La police estime que ce dernier a fait une grave chute le 14 mars à Petite-Rivière lorsqu’il a tenté de s’enfuir d’un 4×4 de la CID.

La famille a retenu les services de l’avocat Rouben Mooroongapillay. Entre-temps, la MCIT a initié une enquête à son niveau pour faire la lumière sur cette affaire. Les deux policiers qui avaient accompagné Aniket Dookhit dans le 4×4 seront entendus sous peu aux Casernes centrales.

Le père du défunt a logé une entrée à la police hier, dans laquelle il avance que la CID de Petite-Rivière a arrêté son fils dans la matinée du 14 mars en relation avec un vol d’arouille à Gros-Cailloux. Le maçon a nié les accusations portées contre lui. Néanmoins, il a été inculpé sous une accusation provisoire de “larceny by two in number” au tribunal de Bambous. Comme la police a objecté à sa remise en liberté conditionnelle, il devait être placé en détention.

Près d’un feu de signalisation, Aniket Dookhit a alors ouvert la portière du 4×4 de la CID pour se jeter sur l’asphalte. Dilipkumar Dookhit avance qu’il s’était rendu au poste de police de Petite-Rivière le 14 mars, où un policier l’a informé que son fils était en observation à l’hôpital Jeetoo, sans lui donner d’autres détails. Et quatre jours plus tard, il est retourné au bureau de la CID, où des policiers lui ont raconté que son fils s’était jeté du véhicule en marche non loin du dispensaire.

Le plaignant a appris que deux policiers se trouvaient à bord. « J’ai appris que mon fils était menotté et assis seul à l’arrière », dit-il. Selon sa lecture des événements, Aniket Dookhit n’était pas sous la supervision d’un Escort Officer, étant donné que les deux policiers se trouvaient à l’avant du 4×4. Il dit aussi ignorer s’il y avait le “child lock” dans le véhicule . Le détenu est décédé samedi soir.

Dilipkumar Dookhit souhaite que la police initie une enquête pour “homicide by negligence”. « Mon fils devait être entre de bonnes mains, car il était sous la garde de la police. » Après avoir visionné une vidéo en circulation montrant la chute, il estime que les deux policiers n’auraient pas agi de manière professionnelle lorsqu’ils ont bousculé Aniket Dookhit pour le placer à l’arrière du 4×4 après cette chute. « C’est le personnel soignant qui devait le prendre en charge, et non les policiers. En plus, ils ne l’ont pas conduit dans un centre de santé, mais vers le poste de police. »

Il estime dès lors que ce délai a aggravé la situation de son fils, avec pour conséquence d’occasionner son décès. Le père de la victime souhaite une enquête approfondie sur tous ces aspects, et dit ne pas écarter que le jeune homme ait pu être victime de brutalité. D’où sa demande de sécuriser les caméras de la Safe City à Petite-Rivière. La MCIT a initié une enquête hier.