Délit de fuite : le PC Baboo Dulhumsingh tué par un chauffard sans permis

Son sens du devoir aurait pris le dessus lorsqu’il a tenté d’interpeller le chauffard d’un camion qui roulait dangereusement. La Criminal Investigation Division(CID) de Flic-en-Flac détient des éléments pouvant soutenir que le suspect a percuté le policier alors que ce dernier tentait d’intervenir en lui faisant signe de s’arrêter. Il n’est pas à écarter que ce cas soit traité comme un homicide avec préméditation.

L’épouse (27 ans) du policier a donné des éclaircissements à ce sujet. Le couple était en voiture se dirigeant vers Bambous. À la hauteur d’un feu rouge, le constable Dulhumsingh, qui n’était pas en service, s’est arrêté. Entre-temps, un camion venant en sens opposé roulait à vive allure.

Le chauffard a quitté sa voie et s’est dirigé sur la Nissan Juke du couple. Le constable a eu le réflexe de bifurquer sur sa gauche pour éviter un carnage. Il était très remonté contre cette attitude du suspect qui aurait pu avoir de graves conséquences. Sans compter que le camion ne s’est pas arrêté.

Appréhendant que le chauffard puisse être sous l’influence d’un produit intoxiquant et ainsi mettre en danger la vie d’autres usagers de la route, le jeune homme a voulu l’arrêter. Il a demandé à son épouse d’attendre dans la voiture avant de solliciter l’aide d’un motocycliste, âgé de 42 ans, qui roulait en direction de Tamarin. Le policier estimait sans doute que le deux-roues était plus approprié pour intercepter le camion.

Ainsi, c’est à hauteur de Black River Road/Cascavelle que les deux protagonistes ont pu rattraper le camion. Le policier a fait signe au chauffeur de ralentir alors que la motocyclette s’était arrêtée un peu plus loin sur la route. Or, le suspect a balayé la moto pour poursuivre sa route vers Rivière-Noire.

Baboo Dulhumsingh avait subi de graves blessures et il saignait abondamment au nez et aux oreilles. Ses collègues du poste de police de Flic en Flac sont arrivés aussitôt informés de cet accident. Le constable était encore en vie et agonisait lorsque les policiers avaient tenté de lui donner les premiers soins. Il a perdu connaissance quelques minutes plus tard et devait rendre l’âme sur l’asphalte.

Entre-temps, la police a trouvé le motocycliste plusieurs mètres plus loin avec la moto endommagée. Le quadragénaire était blessé aux pieds. Une ambulance l’a conduit d’urgence à l’hôpital Victoria pour les premiers soins. Il devait obtenir sa décharge plus tard. Il a aussi subi un alcotest qui s’est avéré négatif. L’autopsie de la victime a attribué son décès à un choc dû à de multiples blessures.

Les enquêteurs ont visionné les images des caméras du Safe City Network et l’un des appareils a enregistré les séquences de ce dramatique accident de la route. Ils ont appris que le camion est enregistré auprès d’une compagnie de construction à Trou-d’Eau-Douce. La police de cette région s’est rendue chez le propriétaire qui a confirmé que son fils était absent de la maison. Il ignorait où ce dernier s’est rendu avec le véhicule.

Dans la nuit, la police s’est rendue sur certains sites de construction dans l’Ouest , dont Tamarina Golf, Morcellement Jacarandas, Morcellement Beloguet, Morcellement Carlos et la plage de Tamarin, sans rien trouver. Le surintendant Guckhool et l’ASP Bhangeeruthee avaient mis sur pied une Tracking Team en vue de retrouver le chauffeur du camion.

Les policiers ont quadrillé sans relâche la région Ouest mardi et mercredi. Ils ont appris que c’est un autre homme qui était au volant et non le fils du propriétaire du véhicule. Ce dernier avait laissé l’engin sur un site de construction à Tamarin. Ainsi, un gardien, âgé de 27 ans, a été arrêté hier après-midi par les Field Intelligence Officers de la Western Division.

Cet habitant de Cascavelle ne détient pas de permis de conduire, mais seulement un Learner pour motocyclette. Il dit avoir pris le camion sur le site de construction qu’il surveillait, sans demander la permission au propriétaire ou à son fils. Le suspect est parti acheter à manger. C’est sur le chemin du retour qu’il a failli percuter la voiture du policier à Cascavelle. Le suspect dit ne pas s’être arrêté car il avait peur d’avoir des problèmes avec la police.
Interrogé sur la raison qui l’a poussé à écraser le policier, le gardien affirme qu’il ne connaît pas toutes les manœuvres du camion. Il ajoute qu’il n’a pu s’arrêter à temps car la moto se serait brusquement arrêtée devant lui. Le suspect a été placé en détention et il est attendu au tribunal de Bambous ce jeudi pour son inculpation provisoire.

Policier tué lors d’un délit de fuite : l’épouse de la victime revient sur les faits

Baboo Kawshiksingh Dulhumsingh, le policier tué dans un accident de la route à Cascavelle mardi, aurait tenté de stopper un camion quand le drame est survenu.

Présente aux moments des faits, l’épouse du jeune homme de 27 ans a indiqué à la police que son compagnon était au volant de sa voiture quand, au niveau des feux de signalisation de Cascavelle, un camion arrivant en sens inverse aurait quitté sa voie pour foncer vers eux.

Dans une tentative d’éviter un accident, le policier aurait esquivé le camion avant de s’arrêter.

Le camion ne s’étant pas stoppé, Baboo Kawshiksingh Dulhumsingh aurait sollicité l’aide d’un motocycliste pour poursuivre le véhicule. L’accident est alors survenu quelques mètres plus loin alors que le camion aurait pris la fuite.

À l’arrivée du SAMU, le constable gisait au sol dans une mare de sang et saignant à la tete. Le motocycliste a, lui, été blessé aux jambes.

Le décès du policier a été constaté à son arrivée à l’hôpital. L’autopsie pratiquée en fin de journée par le département légal de la police a attribué la cause de décès de la victime à de multiples blessures.

Baboo Kashiksingh Dulhumsingh, comptant huit ans de services au sein de la force policière, était affecté au National Coast Guard de Trou-aux-Biches.

À hier, aux moyens des caméras Safe City de la région, le camion a été aperçu dans la region de Tamarin sans que le chauffeur ne puisse être interpellé.

À ce matin, la police a pu remonter jusqu’au propriétaire du véhicule qui a été longuement interrogé. À la mi-journée, le conducteur est resté introuvable.