Route Beaux-Songes–Flic-en-Flac: Des techniciens s’opposent à une modification du projet initial

il y a 3 mois, 1 semaine - 10 Septembre 2024, lexpress.mu
Route Beaux-Songes–Flic-en-Flac: Des techniciens s’opposent à une modification du projet initial
L’inquiétude gagne des techniciens de la LDA, dont l’appréhension est partagée par des confrères de la RDA.

Ils craignent des inondations dans la région de Beaux-Songes et Cascavelle si le ministère des Infrastructures nationales modifie le plan initial de la nouvelle route Beaux-Songes-Flic-en-Flac.

Ce chantier de Rs 1,7 milliard est un projet du gouvernement en partenariat avec le groupe Médine. D’après le plan, il doit avoir un pont de 70 m de long enjambant un cours d’eau dans la région de Beaux-Songes. Cependant, le constructeur, Transinvest Construction Ltd, aurait recommandé au ministère des Infrastructures nationales et à la Road Development Authority (RDA) de remplacer ce pont par des box culverts, (ponceaux en caisson), un système de canalisation avec des matériaux préfabriqués.

Le constructeur aurait fait cette recommandation avec l’approbation de son consultant, alors que celui du ministère avait exigé la construction d’un pont. Le ministère et des cadres de la RDA seraient fort intéressés par ce changement, mais des techniciens de la Land Drainage Authority (LDA) auraient manifesté leur opposition, tout comme certains collègues de la RDA.

Ces experts du gouvernement, apprend-on, reconnaissent que des box culverts coûteraient moins cher mais seraient moins efficaces qu’un pont durant les grosses pluies. Un plus gros volume d’eau, soit deux fois plus, peut passer sous un pont mais pas dans ces structures préfabriquées. Toujours selon nos informations, ces techniciens sont persuadés que ces box culverts deviendront obsolètes dans quelques années avec le développement immobilier dans la région de Pierrefonds et Beaux-Songes.

Le groupe Médine a l’intention d’étendre ses projets dans cette région et le gouvernement projette également de construire un nouvel hôpital public dans les environs de Pierrefonds pour désengorger celui de Candos. Les techniciens, dit-on, sont arrivés à la conclusion qu’avec le changement climatique, couplé aux développements immobiliers, un pont est plus approprié que des box culverts afin d’éviter toutes inondations dans cette région.

Rien d’officiel n’a encore été décidé sur ce changement, mais le ministère des Infrastructures nationales aurait émis le souhait que la LDA approuve le remplacement du pont par des box culverts avant la fin du mois. D’ailleurs, le conseil d’administration de cette instance devrait se rencontrer fin septembre et ce dossier serait à l’agenda des discussions. Dans l’éventualité que ce nouveau plan est approuvé, il subsiste plusieurs questions. Pour tout changement majeur dans un contrat de cette envergure, la RDA doit en informer le Public Procurement office (PPO), selon la Public Procurement Act. La loi ne permet pas un changement majeur d’un projet, à moins que le PPO n’ait donné son feu vert.

De plus, d’après l’accord signé entre le gouvernement et le groupe Médine pour financer ces travaux, il doit y avoir un pont traversant cette rivière. Accord approuvé par le Conseil des ministres. Nous ne sommes pas en mesure de confirmer si ce dernier et le PPO ont donné leur aval pour toute modification et si le groupe Médine est au courant de cette proposition pour remplacer le pont. Nous avons envoyé un e-mail au bureau du ministre des Infrastructures nationales, Bobby Hurreeram, jeudi, pour plus des renseignements sur ce changement et si le PPO et le Conseil des ministres en ont été informés. Nous publierons les réponses à nos questions aussitôt obtenues, tout comme pour celles du groupe Médine. Cependant, Transinvest Construction Ltd nous a expliqué qu’elle ne peut rien divulguer sur ce projet et nous a référés à la RDA, qui tombe sous le ministère des Infrastructures nationales.

L’ancien ingénieur de ce ministère et député du Parti travailliste, Osman Mahomed, maintient qu’il est courant qu’un constructeur propose une solution alternative à un projet, mais que les ingénieurs du client, dans ce cas précis, le ministère des Infrastructures nationales, doivent toujours avoir le dernier mot.