Double Decker: maman on n’a pas raté le bus

il y a 8 années, 3 mois - 12 Septembre 2016, lexpress.mu
Double Decker: maman on n’a pas raté le bus
Vendredi matin à l’aéroport, pardon, la gare de Rose-Hill. On croyait qu’il y aurait foule pour accueillir le nouvel A380 des bus. Mais non.

Tant mieux pour les coudes, les genoux, les côtes, les fessiers et autres parties fragiles.

Vers 9 h 30, le mastodonte pointe le bout de son gros nez rouge. Double Decker, triple pleasure pour les yeux. Les passagers de «l'express» immatriculé DD 1954 ont le sourire. Retour vers le passé, version futur. Sauf pour les autrement capables, qui ont été oubliés, semble-t-il. Pas d'indication en vue quant à des dispositions prises pour eux, en tout cas.

À l'accueil, le steward, pardon, le receveur. Vinesh Ramchurn, 24 ans, s'est mis sur son 31, voire 62. L'uniforme gris sent le neuf. Hic : on doit payer son ticket dès l'entrée, surtout si on veut prendre place à l'étage. Ce qui retarde un peu le démarrage après chaque arrêt. Un contretemps qui devrait être réglé avec l'arrivée de la carte magnétique, assure-t-on. Le pilote-chauffeur, Kentish Candasamy, qui compte 15 années d'expérience, est aussi tiré à quatre épingles. Il négocie avec dextérité les virages en épingles à cheveux.

Un film ? Une série ? Marimar ?

En haut, tout en haut. Musique du film Titanic. Une Rose et son Jack ont pris place face au «hublot», histoire d'avoir une vue imprenable sur l'autoroute, les ponts, les toits des voitures. L'on toise les autres de haut. L'on croise en route des regards amusés, envieux.

Ding Dong. «Prochain arrêt Bagatelle», annonce Siri ou Cortana, version autobus. Sur le panneau électronique, les noms des endroits défilent. Les paysages aussi. «C'est génial, c'est extraordinaire», s'extasie Mirella Bac. «Le Wi-Fi ne marche pas», déplore Eassen, 21 ans. Stop. Voyons voir.

Fausse alerte. Il suffit d'entrer son adresse e-mail pour recevoir un code qui vous permet de vous connecter. La batterie du téléphone est presque à plat. Comment faire pour le selfie, se demande Krishna. Qui essaie alors la prise USB, à laquelle l'on a accès en soulevant une sorte d'opercule-languette-en-plastique-rigide. Test concluant. Pendant ce temps, la télé donne de la voix. Un film? Une série ? Marimar ? Non, de la pub. On développe une allergie au lactose et on fait une overdose des autres produits après 10 minutes.

Soudain, on a comme la vague impression d'être dans une pirogue. Ça tangue légèrement. À cause du vent et malgré la vitesse plus que raisonnable. Le bus risque-t-il de se retrouver les quatre roues en l'air et nous la tête à l'envers s'il y a une rafale? Non, assure un préposé de Rose-Hill Transport.

Ding Dong (bis). Prochain arrêt Victoria Square annonce The Voice. «Bonjour, veuillez rester assis jusqu'à l'arrêt complet du bus», renchérit le receveur-steward, qui observe tout ce qui se passe à travers un écran placé à l'entrée. De toute façon, personne n'est vraiment pressé de quitter son siège et de mettre un terme à ce voyage dans le temps.

Quelques minutes plus tard, le Double Decker (Dédé pour les intimes) arrive à bon Port-(Louis). Le temps de permettre à d'autres passagers curieux de grimper à bord, de faire des photos, d'examiner sa carrosserie, de la caresser, de l'examiner sous toutes les coutures ou plutôt les écrous. Et de repartir dans l'autre sens.

Pour couronner ce voyage à bord du bus à impériale, il ne manque que les plateaux-repas et quelques boissons désaltérantes.

Week-ends : horaires et itinéraires

Rose-Hill     Bagatelle

9 h 30          10 h 15

11 h 30        12 h 15

13 h 00        13 h 45

14 h 30        15 h 15

174 A «short service»

1. Place Margéot

2. MPF Building

3. IVTB

4. Ébène 1

5. Ébène 2

6. MCIA

7. Réduit

8. Martindale (Bagatelle)