Ébène Car Park : 100% d’occupation après un démarrage en dents de scie

il y a 3 mois - 23 Septembre 2024, Le Mauricien
Ébène Car Park
Ébène Car Park
L’heure du bilan a sonné, quatre ans après la mise en opération de l’Ébène Car Park, situé à l’entrée sud de la cybercité.

Construit par Laxmanbhai & Co. (Mauritius) Ltd, ce bâtiment de 6,000 m² à 8 niveaux est destiné à abriter jusqu’à 934 véhicules, dont 73 à l’extérieur. Après un démarrage des dents de scie, la compagnie Ébène Car Park Ltd peut se targuer d’avoir loué la totalité des places de stationnement disponibles à des entreprises et des particuliers.

Devant le développement rapide qu’a connu la cybercité d’Ébène depuis la fin des années 2000, et à une époque où l’usage de la voiture apparaît comme la norme sociale, les pouvoirs publics sont confrontés au cercle vicieux des stationnements sauvages qui n’a eu de cesse de s’amplifier et de causer énormément de désagréments aux piétons et aux automobilistes, jusqu’à que la police change son fusil d’épaule, en 2019, dans sa lutte contre cette pratique, très répandue sur les trottoirs et le long des routes où un véhicule était garé en moyenne tous les dix mètres. L’anarchie qui régnait naguère a quasiment disparu… quand bien même cette tendance tend à s’inverser depuis quelque temps (voir plus loin).

Compte tenu de l’accroissement du trafic routier et du manque d’aires de stationnement légales, l’aménagement de l’Ebene Car Park et d’autres parkings, « à la portée de toutes les bourses », pourrait bien avoir contribué à endiguer le phénomène, en dépit d’un baptême du feu timide. La mise en opération du parc, en août 2020, n’avait pas produit l’effet escompté sur les automobilistes au départ. Hormis les 73 places de parking situées à l’extérieur du bâtiment qui avaient toutes trouvé preneurs à la faveur d’une location mensuelle de Rs 2 700, sur les 861 places disponibles à l’intérieur, seuls 400 locataires environ avaient souscrit à une location mensuelle de Rs 4 000 en 2022. Les choses ont bien changé depuis, si l’on en croit une source, qui soutient que les 934 places de parkings ont trouvé preneurs depuis belle lurette.

« Il faut préciser que l’ouverture du parc a été plombée par les deux confinements et le déploiement en masse des employés au télétravail. Après un départ en dents de scie, un bon nombre de grosses entreprises n’ont pas lésiné sur les moyens pour louer des emplacements à leurs employés. Le nombre de souscriptions qui laissait à désirer, au départ, en ce qui concerne les particuliers, a connu une hausse vertigineuse au fil du temps, car ils se sont rendus compte des nombreux avantages que procurent un tel investissement », confie notre interlocuteur.

En sus d’être idéalement situé à l’entrée sud de la cybercité, avec l’aide de ses caméras de surveillance (CCTV), de son système d’identification à distance et de contrôle d’accès, reconnaissant les souscripteurs à travers un sticker, les locataires peuvent garer leurs véhicules sans tracas. Parallèlement, l’économie d’énergie et le développement durable ont fait partie du cahier des charges du parc de stationnement. En ce sens, un système de minuterie illuminant le parking en lumière LED a été aménagé pour économiser de l’énergie. Un service de navettes assuré par Rose-Hill Transport Ltd est aussi attaché au parc de stationnement, moyennant un paiement de Rs 15 à l’unité ou opter pour un abonnement mensuel de Rs 500. « Le succès est tel que les automobilistes se bousculent au portillon pour souscrire aux places de parking, un tarif qui, naguère, faisait tiquer de nombreux salariés du quartier d’affaires. Nous avons une longue waiting list en cas de désistement », souligne une source.

Les recettes publicitaires découlant des panneaux géants enveloppant les bâtiments constituent une manne financière non négligeable pour Ébène Car Park Ltd, qui percevrait entre Rs 300 000 et Rs 400 000 à chaque trimestre.

Exit l’organisation d’événements sur le toit

N’était-il pas prévu que le toit de l’Ebène Car Park se mue en un lieu incontournable pour les fêtards ? C’était l’objectif que s’était fixé la société qui gère le bâtiment. « Si vous voulez être dans le cœur des réjouissances nocturnes à Ébène, dites-vous bien qu’on projette de louer le toit du bâtiment pour l’organisation d’événements sous des marquises. Le toit aura l’avantage d’offrir aux gens qui viendront profiter du bon temps de belles vues sur la cybercité tout en ayant la garantie d’avoir des places de parking sécurisées », avait fait ressortir Ebène Car Park Ltd lors de l’inauguration du site. Sauf que cette dernière a été contrainte de faire marche arrière après que les autorités, dont le ministère du Commerce et la mairie de Quatre-Bornes, ont refusé de lui délivrer un permis d’opérer. L’implantation d’un morcellement, où les maisons poussent comme des champignons, à quelques encablures du parc automobile constitue l’obstacle qui entrave le projet événementiel sur le toit du site. Ebène Car Park Ltd compte proposer prochainement d’autres offres, telles qu’une conciergerie automobile, une cafétéria, une station de lavage pour automobiles et des espaces à louer. En sus d’être le tout premier parc de stationnement à Maurice alliant nouvelles technologies et écologie, des bornes de recharge pour les voitures électriques sont en train d’être installées.

L’implantation d’un morcellement à quelques encablures du parc constitue l’obstacle qui entrave le projet.

L’ouverture du fly-over d’Ébène : une certaine fluidité du trafic en direction des villes-sœurs et vice-versa

Le fly-over d’Ebène, qui vise à améliorer la circulation routière le long des autoroutes M1 et M3 et au rond-point de la Cybercité, a été inauguré, lundi, par le ministre des Infrastructures nationales et du Développement communautaire, Bobby Hurreeram, avant d’être ouvert à la circulation mercredi. Les automobilistes qui ont emprunté la nouvelle infrastructure aux heures de pointe ont constaté une certaine fluidité du trafic en direction de Rose-Hill et Beau-Bassin, bien que le statu quo demeure en ce qu’il s’agit de la circulation en contrebas pour les véhicules se rendant, notamment, à Belle-Rose.

Les regards étaient surtout braqués sur la partie du fly-over surplombant le rond-point existant de la Cybercité qui perturbait la libre circulation de Rose-Hill vers l’autoroute M1/M3 et vice-versa. Le fait que les usagers sortant de Rose-Hill soient dirigés directement vers l’autopont, sans passer par le centre d’Ébène, constitue une avancée significative. Le trafic en provenance de l’autoroute M1 (direction Nord) de St Jean menant à l’autoroute M3 exerçait également une pression qui semble s’être atténuée avec la mise en œuvre de ce projet. Grâce à cette nouvelle infrastructure, les automobilistes qui sortent de Quatre-Bornes n’auront plus à emprunter le rond-point d’Ébène pour avoir accès à l’autoroute Terre Rouge/Verdun. Reste à savoir si les semaines à venir renforceront ce bilan.