Essai Jeep Cherokee 2019 : La forme, pas le fond

il y a 5 années, 10 mois - 29 Janvier 2019, automobile-magazine
Essai Jeep Cherokee 2019 : La forme, pas le fond
Nouveau dans la forme, le Cherokee renoue avec un style très Jeep qui ravira ses fans. Mais faute d’évoluer dans le fond, pas sûr qu’il séduise les autres par ses qualités dynamiques clairement datées…

Silhouette plus vraiment baroudeuse, finition et qualité sensiblement améliorées, plate-forme Alfa Romeo (celle de la Giulietta), moteurs en position transversale, versions deux roues motrices... S'il avait eu le mérite d'évoluer radicalement par rapport à la précédente génération, le Cherokee de 2014, quatrième du nom et première Jeep née sous l'ère Fiat, avait en revanche surpris par son style très atypique. En cause, son étrange regard à trois étages... Avec ce restylage qui touche essentiellement l'avant (phares à LED d'un dessin plus classique, bouclier redessiné et entièrement peint) et un peu l'arrière (nouvelle signature lumineuse, plaque d'immatriculation migrant vers le hayon), le Cherokee va, c'est sûr, se réconcilier avec les fidèles de la marque. En plus d'un air de famille avec le petit frère Compass, ces derniers apprécieront aussi les quelques retouches intérieures comme le nouvel habillage cerclant les aérateurs, la console centrale remodelée avec un petit rangement bien pratique pour déposer son smartphone et, surtout, le nouveau système multimédia "Uconnect" à écran tactile de 8,4 pouces avec connectivité Apple CarPlay et Android Auto, aussi réactif qu'intuitif. Autant de petites attentions qui facilitent la vie au quotidien, sans oublier le coffre qui profite d'une ouverture électrique mains libres et gagne 70 dm3 tout en conservant la modularité de sa banquette arrière coulissant sur 15 cm.

Toujours classique

Du mieux donc, mais l'ambiance reste on ne peut plus classique à bord de ce Cherokee. Et malgré un équipement de série déjà très riche dans cette finition Limited, la présentation n'est pas suffisamment qualitative, surtout si on la compare à celle des Volvo XC60, Audi Q5 et consorts, autrement plus premium et chaleureux. Bien sûr, Jeep  oblige, le Cherokee conserve des aptitudes tout-terrain au-dessus du lot. Du moins dans cette version quatre roues motrices "Jeep Active Drive 1", équipée d'une transmission non permanente qui fonctionne comme une simple traction en conditions normales mais renvoie jusqu'à 50 % du couple sur les roues arrière en cas de perte de motricité de l'avant. Même pour ceux qui ne quitteront jamais le bitume, cette variante 4 X 4 vendue 2 500 € de plus que la version 4 X 2 est d'ailleurs – très – fortement conseillée car elle assure une motricité optimale, sans les désagréables effets de couple dans le volant lors des fortes accélérations.

Plus 4 X 4 que SUV

Accessoirement, elle procure aussi un meilleur confort que la 4 X 2 bien trop raide sur ses suspensions... Toujours est-il que même en "quatre roues", ce Cherokee ne laisse pas un souvenir impérissable sur la route. Pataud (plus de 2 tonnes sur la balance, un sérieux handicap !), doté d'une direction désagréable car lourde et peu incisive, d'une suspension manquant de maintien et mal filtrée, il est loin d'offrir le confort, la rigueur et le plaisir de conduite que l'on trouve sur d'autres SUV modernes. Même avec ce turbo-diesel 2.2 MultiJet de 195 ch (également proposé en variante 150 ch), certes doté d'une belle allonge (450 Nm à 2 000 tr/mn, ça aide !), mais peu raffiné en raison de son niveau sonore toujours élevé. Quant à la boîte automatique à 9 rapports, elle ne fait pas non plus de miracle : bien que plus réactive en mode Sport, elle manque de fluidité et s'avère lente au rétrogradage.

Bref, même s'il évoque l'Amérique et reste taillé pour l'aventure, ce Jeep Cherokee n'aura pas la partie facile face à des concurrents offrant des prestations nettement plus relevées. Encore moins avec un assommant malus de 4 673 € à rajouter aux 46 950 € ici demandés (prix janvier 2019).