Étude sur l’Econométrie du Transport en Commun

il y a 9 années, 3 mois - 1 Septembre 2015, Le Matinal
Étude sur l’Econométrie du Transport en Commun
Quelque 600 000 passagers ont recours au transport en commun chaque jour. Sur un an, ils sont environ 220 millions, a déclaré Nando Bodha, le ministre des Infrastructures publiques lors d’un point de presse jeudi à son bureau.

L’Etat dépense chaque année environ Rs 4,1 milliards si l’on estime qu’un passager paie en moyenne Rs 20 par jour, selon le ministre qui a brossé un tableau de cette industrie. Toutefois, dira-t-il, ce qui est extraordinaire avec le système de transport en commun mauricien c’est qu’il est dépassé. D’après les statistiques, Nando Bodha dira que seul 25 % des passagers payent le transport en commun. Car 75 % sont ont soit la possibilité de voyager gratuitement ou bénéficient d’un remboursement.  

Nando Bodha a cité des statistiques pour avancer qu’uniquement 25 % des passagers payent leur ticket dans le transport en commun. Car 75 % des voyageurs par autobus sont soit ceux qui ont la possibilité de voyager gratuitement ou ceux qui bénéficient d’un remboursement de leur ticket d’autobus. 

Nando Bodha dira que des Rs 4,1 à 4,2 milliards que le gouvernement dépense chaque année, Rs 1,25 milliard sont pour le transport scolaire et le transport des personnes âgées. Par ailleurs, il soutient que l’État accorde une compensation pour le diesel qui évolue d’année en année depuis 2010 passant de Rs 367 millions en 2010 à Rs 211 millions en 2014. Cette dépense de l’État ayant repris la courbe ascendante, le chiffre prévu pour 2015 franchira la barre de Rs 300 millions. Il explique qu’il y a le transport gratuit pour les élèves et les personnes âgées et la compensation de fuel ainsi que d’un support financier additionnel entamé en 2009. Cette enveloppe qui représentait Rs 245 millions en 2009 a été portée à Rs 410 millions en 2014. Ce soutien financier pour l’année en cours  s’élève déjà à Rs 187,3 millions. Sur la base d’un dossier présenté par le ministre des Infrastructures publiques, la semaine dernière les différentes compagnies d’autobus ont obtenu les sommes suivantes : National Transport Corporation (NTC) - Rs 82,7 millions, United Bus Service (UBS) - Rs 56,2 millions, TBS - Rs 30,9 millions, Rose-Hill Transport (RHT) - Rs 12,7 millions et Mauritian Bus Transport (MBT) - Rs 4,8 millions.

Nando Bodha a expliqué que  ce soutien a été revu à la hausse cette année en raison de l’augmentation des salaires, recommandée par le National Remuneration Board (NRB) qui tournerait autour de 17 %. “Pour aider les différentes compagnies à subvenir à cette augmentation, nous avons donc voté un budget de Rs 187,3 millions reparties comme mentionné plus haut”, a-t-il dit. 

Le ministre des Infrastructures publiques dira qu’en 2014,  l’Etat a dépensé Rs 1,9 milliards, cela en ajoutant le transport gratuit et la compensation pour le fuel entre autres. De même que le remboursement du coût du transport pour quelque 80 000 fonctionnaires qui touchent les Rs 700 millions. Nando Bodha dira que finalement le gouvernement est en train d’investir chaque année  entre Rs 2,7 à 3 milliards dans l’industrie du transport par autobus. Il évoque parallèlement l’aide accordée à la CNT. 

En brossant le tableau de l’industrie du transport en commun, Nando Boda a affirmé qu’elle est complètement dépassée et qu’elle ne répond plus à quelques exceptions près aux exigences d’une société sophistiquée comme l’île Maurice. Et de dire que le drame selon lui, est que tout cet argent  dépensé a été sans responsabilité et surveillance. Citant le cas récent du décès d’une collégienne lors d’un accident d’autobus, le ministre des infrastructures pu-bliques dira qu’il n’y avait pas de retour concernant les autobus scolaires ainsi que le nombre de passagers et le nombre de collèges qui avaient recours au transport gratuit. Ainsi dit-il, c’était donc un paiement tous les mois à un certain nombre de propriétaires d’autobus et des compagnies. Alors dit-il, avec le concours de la NTA et de son mi-nistère un système a été mis en place en attendant où désormais les noms du conducteur et du  receveur pour chaque bus sont connus. De même que l’heure du départ et l’arrivée au collège aussi bien que le nombre d’élèves qui ont pris ce véhicule. “Il y a donc un retour de données par la compagnie d’autobus qui est contre- vérifié par un préposé de l’établissement scolaire et qui par la suite permet à la NTA de faire un contrôle sur le véhicule, le receveur, le conducteur , le nombre de passagers, les heures de départ et d’arrivée entre autres.” Cependant Nando Bodha dira qu’il reste à savoir qui sont les passagers qui voyagent dans les autobus. “Aujourd’hui on n’a pas les noms des passagers qui prennent ces autobus  mais nous  savons par contre quand l’autobus est sorti et combien de personnes ont pris ce véhicule”, dit-il. Il indique que le nombre d’autobus total est de 1 943 reparti comme suit : CNT (489 autobus), UBS (311 autobus), TBS (204 autobus),  Rose-Hill Transport (100 autobus), MBT (31 autobus) et  Opérateurs individuels (808 autobus). 

Les compagnies d’autobus ont 1 135 véhicules alors que les opérateurs en ont 808. Son constat est que quelque 200 lignes sont desservies chaque année par les compagnies d’autobus et que les opérateurs individuels en desservent eux, 113 lignes. Ainsi faisant un total de 313 lignes à travers Maurice.

D’après les renseignements recueillis, il s’avère qu’en 2014, quelque 153 000 élèves ont voyagé par l’autobus scolaire contrairement à 111 000 en 2015. Il rappelle que quand le système a démarré en 2005, le nombre de personnes âgées pour le transport gratuit était de 44 000 et qui a passé à 67 000 en 2014. Ce qui fait selon lui  que le total en 2005 était 155 000 personnes  et en 2015, il est passé à 220 000.

Le transport gratuit, dira-t-il, au moment de son imposition en 2005, coûtait selon le ministre Nando Bodha environ Rs 456 millions pour franchir la barre de  Rs 1 milliard. L’État a dépensé Rs 1,2 milliard en 2014 et à peu près Rs 1.2-1.3 milliard cette année. “Alors, que faire de tout ça ? Il est clair que cela ne peut pas continuer. On ne peut avoir un transport public qui coûte si cher, et qui ne donne pas la satisfaction aux Mauriciens qui exigent un meilleur service”, dit Nando Bodha.

Le ministre a fait ressortir que la flotte d’autobus a augmenté de seulement 4 % cette année ce qui indique qu’il n’y a pas eu de  renouvellement quelquonque. Alors  pour lui, il est plus que primordial de mettre en place une nouvelle industrie du transport. Pour se faire, dit-il, le conseil des ministres et le gouvernement ont décidé de demander qu’il y ait une étude complète sur le transport en commun à Maurice. Nando Bodha indique à cet effet, que l’appel d’offre pour les consultants et les experts internationaux sera fait cette semaine. Il affirme que cette étude devra démontrer premièrement que toutes les statistiques concernant le transport en commun notamment le nombre de passagers et d’autobus, les lignes et les horaires, la structure de prix et des trajets entre autres. Aussi bien que le flux de la migration, les heures de pointe, le nombre de passagers qui voyagent. Bref dit-il ce sera une étude de l’écono-métrie du transport. Et que cette étude devra également mettre en avant les données du trajet, les statistiques, le profile des personnes qui voyagent c’est-à-dire qui sont ils, comment ils voyagent et sur quelques lignes entre autres. 

Le 2e élément de cette étude sera une analyse et une évaluation du schème du transport gratuit qui coûte au gouvernement quelque Rs 3 milliards. Alors le ministre Nando Bodha indique qu’elle aidera à effectuer une évaluation du système actuel afin de déterminer les manquements du service entre autres en ce qu’il s’agit du transport gratuit.

Une étude en profondeur sur la CNT 

Le ministre Nando Bodha a déclaré qu’une étude en profondeur sera entreprise sur la Corporation nationale du transport, ses finances, son fonctionnement et ses lacunes pour comprendre pourquoi la CNT est déficitaire alors qu’aujourd’hui elle est un service social qui dessert 99 lignes à travers le pays.

La zone nébuleuse des opérateurs privés 

Nando Bodha affirme que toute la zone nébuleuse du transport en commun est due à des opérateurs privés qui contribuent au système actuel en ayant leur propre mode de fonctionnement. Et que l’idée c’est désormais un renouvèlement de la flotte. A commencer par la CNT qui va renouveler sa flotte chaque année avec 100 nouveaux autobus. 

Un système d’horaires informatisés 

Il dira aussi qu’il est plus que nécessaire de refaire les abris d’autobus dans la mesure du possible à travers le pays. Et que l’introduction des “Smart Lines”   c’est-à-dire des autobus  nouveaux et un système d’horaires informatisés devraient permettre aux voyageurs de savoir le trajet des autobus en particulier. 

Refaire complètement les gares  

Refaire complètement les gares en des aménagements urbains avec des magasins, des food courts et des espaces de loisirs. Voilà une des ambitions du ministre Nando Bodha. Cela à commencer par Victoria Square et l’Immigration Square. Cela afin de connecter le vieux et le nouveau Port-Louis. Ce plan là sera prêt à la fin de ce mois, dit Nando Bodha. 

Introduction des autobus électriques 

Nando Bodha dira aussi que le gouvernement envisage de se procurer des autobus électriques qui sont plus écologiques. Il est à noter, qu’un autobus électrique coûte dans les Rs 9 M et que la subvention internationale allouée par la Banque Mondiale est environ de Rs 3 M.