Excès de vitesse : trois morts, cinq blessés

Le compteur de vitesse du minibus affichait 120 km/h au moment de la collision selon des informations glanées de sources policières.

Le 13 octobre, un jeudi noir pour de nombreux Mauriciens. Encore une hécatombe de la route, produite vers 9 heures quand un autobus a percuté de plein fouet une fourgonnette à Montée Lapeyre, Nouvelle-France.

Trois personnes ont été tuées sur le coup : Nathalia Marie Mylène Lamy - 21 ans ; Arnaud Patrice Armance - 30 ans, deux employés du centre d’appel Axa Customer Services de Coromandel ; et Anben Chinapen, 29 ans, le chauffeur de la fourgonnette appartenant à la compagnie ‘Camel Tours’.

Avec cet accident le nombre de morts sur la route depuis le début de l’année a atteint le chiffre 118.

Les rapports des autopsies pratiquées par le chef du département médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, et le Dr Maxwell Monvoisin attribuent la cause des décès des trois aux chocs liés aux multiples blessures. Cinq autres personnes ont été blessées dans l’accident. Les victimes rentraient chez elles après leur travail au centre d’appel Axa.

L’autobus ‘Aero Queen’ immatriculé 1987MY04, en provenance de Mahébourg avec une dizaine de personnes à son bord allait vers Curepipe tandis que la fourgonnette immatriculée 1471MR11, avec quatre personnes y compris le chauffeur, venait en sens inverse.

C’est à la hauteur de Montée Lapeyre, à Nouvelle-France, que cet accident d’une rare violence a eu lieu. Selon un premier constat policier, il semblerait que Anben Chinapen conduisait à grande vitesse car le compteur du van a été bloqué à un peu plus de 120km/h.

L’impact a été d’une telle violence que la carrosserie du van s’est littéralement détachée et que la partie avant a été complètement écrabouillée. Deux des trois victimes ont été projetées sur l’asphalte, gisant dans une mare de sang. Cinq autres personnes ont été blessées dans l’accident et ont été transportées à l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle pour des soins.

Le receveur de l’autobus, Mahesh Dhalivadoo alias Sailesh, dit qu’il était assis sur la banquette à côté du chauffeur près du pare-brise quand il a vu le van venir dans leur direction.

Selon sa version, le van avait délaissé sa voie pour emprunter le sens opposé de la route. Il a alors crié au chauffeur de freiner mais c’était déjà trop tard. Le van avait déjà percuté le flanc droit de l’autobus.

Le receveur a été projeté à travers le pare-brise hors de l’autobus. La police, le Scene of Crime Officers (SOCO), le Field Service Officers (FSO) ainsi que d’autres unités de la force policière s’activent à tirer au clair les causes exactes de cet horrible accident.

Les corps du chauffeur de la fourgonnette, Anben Chinapen, et Nathalia Marie Mylène Lamy ont été projetés hors du van. Nathalia Lamy a été défigurée ; quant à Anben Chinapen, il a succombé à une fracture du crâne. Les sapeurs-pompiers, premiers secouristes à être sur les lieux, ont extrait le corps de la troisième victime, Arnaud Patrice Armance du véhicule mais il était aussi déjà mort. Par contre, Ramdas Girishwarnath aussi connu comme Satish, âgé de 32 ans, le miraculé, est sorti vivant de cette hécatombe. Il a certes eu de graves blessures à la tête et des côtes fracturées mais a eu la chance inouïe d’avoir la vie sauve.

En ce qui concerne les passagers de l’autobus, deux passagers, Ameer Bhagalee - 49 ans, un habitant de Allée Jacques, Nouvelle-France et Jayshree Jaypaul, 28 ans, ont été blessés. Jayshree Jaypaul a dû être évacuée à l’hôpital ENT, Vacoas, pour des soins spécialisés. Quant au chauffeur de l’autobus, Sachin Ramessur, 32 ans, un habitant de Mare-Tabac et le receveur Mahesh Dhalivadoo, ils ont reçu des soins à l’hôpital Jawaharlal Nehru. Le chauffeur était inconscient après l’accident ; le receveur a lui eu la jambe plâtrée et a pu regagner son domicile.

Lormus Bundhoo, ministre de la Santé et de la qualité de la vie s’est rendu à l’hôpital rendre visite aux blessés et veiller qu’ils aient les meilleurs soins avec promptitude. Il s’est également rendu à la morgue, à Candos, pour garantir aux proches des victimes qu’ils aient les corps au plus tôt, une fois toutes les formalités nécessaires expédiées.

Trois familles du sud de l’île, et un point en commun : les Lamy, les Chinapen  et les Armance attentent avec impatience l’arrivée des leurs du boulot comme à l’accoutumée… mais ce sont dans des cercueils qu’ils vont les retrouver. Leurs yeux languissent leur retour. Ils n’arrivent pas à admettre comment leurs fils ou fille, mari et père aient pu leur être arrachés.

Le beau-frère de Nathalia Marie Mylène Lamy, en larmes, dit de souvenir d’une petite Nathalia. C’est une fille qui a avec succès bravé nombre de problèmes dans sa vie et ce n’est certainement pas la mort qu’elle méritait à ce tendre âge. Elle a eu la peau du visage arraché. Selon le beau-frère, Nathalia était la benjamine de cinq filles. Elle habitait seule avec ses parents. Il dit garder en souvenir l’image de la fille qui était la joie de vivre de tout le monde.

Patrice Arnaud Armance laisse derrière lui sa femme et ses deux enfants en bas âge.

En ce qui concerne la famille Chinapen, les vieux parents n’en reviennent pas. Sa femme, enceinte de trois mois, explique que son enfant ne connaîtra jamais, en chair et en os, son père. Quant aux deux amis d’Anben, pour eux ce dernier était un as du volant, “li ti pe kondirr vitt, me pa britt, zame li ti pu ferr enn errerr pou touyy limemm ek tou sa dimounn la”.

Axa Customer Services, qui a perdu deux de ses employés dans ce terrible accident a mis, à la disposition de tous ceux que cela intéresse, des informations supplémentaires sur ce numéro de téléphone, le 206 7638.

Mommar Tegally, le directeur des ressources humaines rassure que la compagnie Axa fait tout son possible pour soutenir les familles que ce cruel deuil afflige. La compagnie a pris en charge les frais des cercueils ainsi que les rites funéraires. Ils ont également fait de même pour le chauffeur du van. Il soutient que Nathalia Lamy était employée chez eux depuis 2009 ; quant à Arnaud Armance, il y travaillait depuis février 2010. Avec cet accident, le nombre de morts sur nos routes s’élève à 118.