Un accord dans ce sens a été conclu à la suite des pourparlers entre les autorités portuaires et les compagnies maritimes concernées.
Les « demurrage fees » sont les charges imposées par les compagnies maritimes sur les importateurs au cas où ces derniers n'auraient pas pris livraison de leurs cargaisons ou s'ils ne sont pas en mesure de les déplacer hors du port ou de la zone terminale dans la période règlementaire libre de sept jours, tout comme pour le retour tardif des conteneurs.
Dans un communiqué diffusé samedi, la MPA annonce que son conseil d'administration a pris une série de décisions en vue de soutenir les entreprises importatrices dans le sillage de l'imposition d'un couvre-feu sanitaire. Elle rappelle que le port assure le maintien du fonctionnement de la chaîne de distribution dans le pays. Cependant, le protocole sanitaire mis en place par les autorités compétentes pour endiguer la pandémie de Covid-19 a entraîné une réduction du personnel de manutention avec, pour conséquence, un ralentissement des opérations. Ce qui a occasionné une période d'accostage plus longue des porte-conteneurs opérant au port, entraînant des surcharges très élevées en termes de frais d'ancrage et de dock applicables.
« Consciente des effets inflationnistes sur les prix des biens de consommation, importés principalement dans des conteneurs, la MPA a suspendu les charges supplémentaires aux frais d'ancrage et de dock sur le séjour prolongé des navires à conteneurs à Port-Louis. De plus, la MPA a décidé de suspendre jusqu'au 30 juin prochain les surcharges applicables sur les paiements des redevances portuaires en dehors du délai prescrit. Ces deux mesures incitatives s'ajoutent à celle prise auparavant et visant à soutenir le secteur manufacturier. Elle concerne l'exemption des frais de quaiage, de l'ordre de USD 100 par conteneur de 20 pieds, cela destiné exclusivement à l'exportation », indique le communiqué. La MPA souligne par ailleurs que ces décisions sont intervenues à l'issue de consultations entreprises auprès des transporteurs maritimes, de la Cargo Handling Corporation, des sociétés transitaires et des agences maritimes.
Un marin testé positif et admis à l’hôpital ENT
— Les employés du secteur portuaire déplorent l’indifférence de la direction face à ce problème sanitaire
La nouvelle a été confirmée par la direction portuaire dans la matinée d’hier. Un cas positif de COVID-19 a été relevé parmi les employés du port et le patient déjà admis à l’hôpital ENT de Vacoas pour traitement. C’est sous pression d’un des syndicats des employés de ce secteur que la direction a concédé de confirmer cette information, alors que depuis la mi-semaine, des informations circulaient sous le manteau au sujet de ce cas de COVID-19 dans le port. Les employés sont très remontés contre l’attitude de la direction portuaire et dénoncent l’absence de tout exercice de contact tracing.
« Depuis jeudi, des rumeurs circulaient dans le port à l’effet qu’un marin affecté dans le département marin a été infecté par le COVID-19 et qu’il a été admis à l’hôpital ENT à Vacoas. Toutefois, la direction n’a pas jugé utile de nous informer. Des membres du syndicat ont dû mettre de la pression sur la direction pour qu’elle dévoile la vérité. Et finalement, dans la matinée d’hier, la direction a confirmé la nouvelle aux membres du syndicat », avancent des employés au port.
Depuis, c’est la panique au port. Les employés vivent dans l’angoisse, de peur qu’ils aient été contaminés par le marin. « Le patient est venu travailler normalement jusqu’à ce qu’il a appris qu’il a contracté le virus. Il a été en contact direct avec tous ses collègues ainsi qu’avec toutes les personnes qui font le va-et-vient au port. La situation est préoccupante. Mais ni le ministère de la Santé ni la direction ne jugent nécessaire d’engager des procédures prévues », déplorent les employés.
Ces derniers ajoutent qu’après la confirmation de la nouvelle, des officiers du ministère de la Santé ont procédé à un exercice de fumigation dans le département où était affectée la victime. Toutefois, aucune disposition n’a été prise jusqu’ici pour le contact tracing. Les employés du port lancent ainsi un appel aux autorités concernées pour que les dispositions nécessaires soient prises afin d’éviter une propagation du virus au port. « C’est le premier cas recensé parmi les employés au port et le pire doit être évité », font-ils comprendre.