Ce qui allait être catastrophique pour le business déjà en berne. Finalement, ils ont été reportés à janvier.
Alors que le pays sort d'une longue période de léthargie à la suite du confinement et de la fermeture des frontières, les opérateurs économiques comptaient sur la timide réouverture des frontières et la période festive pour rattraper un peu le temps et l'argent perdus. Grand-Baie, avec ses magasins, boîtes de nuit et autres marchands attire beaucoup de Mauriciens même s'il n'y a guère de touristes en cette période. Or, c'est le moment qu'avaient choisi les autorités pour lancer des travaux de tout-à-l'égout et fermer le Chemin Vingt-Pieds à la circulation durant deux mois.
Cette annonce, faite le 29 octobre, pour le début des travaux le 4 novembre, a pris tout le monde de court. Une commerçante qui a, depuis plus de trente ans, une boutique de produits artisanaux dans cette route très fréquentée, ne comprend pas l'urgence de ces travaux. Ni le fait que la Wastewater Management Authority (WMA) et le gouvernement n'aient pas pensé un seul instant à l'impact sur le commerce en cet endroit. «Si on va de l'avant avec la fermeture de cette route le 4 novembre, avait-elle prévenu, je ferme boutique. Déjà, j'ai subi d'énormes pertes ces derniers mois et je comptais sur le mois de décembre pour remplir les caisses et rembourser les dettes.»
Pour Khevin Chummun, le président de la General Retailers Association, la fermeture de cette route impactera les ventes en dépit de l'accès limité qui sera donné car le public contournera cet accès. «Et ce, à un moment où il faut payer le treizième mois aux employés et écouler les stocks.»
Suite à des protestations des commerçants, une réunion a été organisée entre les différentes parties. Le renvoi des travaux à janvier a été décidé. Interrogée quant à la raison pour laquelle WWA n'a pas consulté les habitants et commerçants avant cette annonce, la porteparole, Reshma Damoree, nous répond que cela vient d'être fait. Aucune dépense inutile engagée ? «Absolument aucune», assure-t-elle.
Une entreprise chinoise exécutante
L'entreprise chinoise Henan, Water and Power Engineering (HWPC) a obtenu ce gros contrat d'installation de tout-à-l'égout. Elle emploie en majorité des travailleurs chinois. «Alors que le gouvernement promettait de relancer l'emploi grâce à des travaux publics, ce sont des firmes et travailleurs étrangers qui vont en bénéficier», s'insurge un habitant. Toutefois, un cadre de la compagnie chinoise nous a avoué que cette dernière recrute des Mauriciens pour le chantier mais uniquement en raison de la difficulté d'importer des travailleurs chinois avec le Covid-19.
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