Hedging : Un document de la State Trading Corporation contredit la version de Jeetah

il y a 13 années, 1 mois - 13 Octobre 2011, lexpress.mu
Hedging : Un document de la State Trading Corporation contredit la version de Jeetah
Un document émanant de la State Trading Corporation (STC) indique que le ministre Jeetah aurait effectivement donné son «accord verbal» à l’exercice de hedging effectué en 2008.

Selon les proches de l’ex-ministre du Commerce, ce dernier réagira en temps et lieu.

Le directeur de la State Trading Corporation (STC) d’alors, Ranjit Singh Soomarooah, a-t-il obtenu l’assentiment «verbal» du ministre du Commerce de l’époque le jour même où l’exercice de hedging a été effectué le 22 juillet 2008 ? Cet exercice qui avait engagé la corporation en matière d’approvisionnement en produits pétroliers aura coûté la bagatelle de Rs 5 milliards à la STC. Une perte passée directement aux consommateurs.

Alors que jusqu’ici, l’exercice de hedging a été présenté comme une décision unilatérale de la direction de la STC d’alors, un document préparé par cette même direction de la corporation démontre le contraire. Ce document a été préparé et soumis au ministère de l’Industrie et du Commerce le 13 janvier 2009 à l’intention du ministre de tutelle de l’époque, Mahen Goowreesoo.

Portant le titre de Brief on the hedging done by STC on 22 july 2008, ce document de sept pages détaille les différentes étapes qui ont mené la STC à s’engager auprès de Morgan Stanley et de MITSUI & Co Ltd sur une période de 11 mois.

C’est à la cinquième partie du brief que le nom de l’ancien ministre du Commerce et de l’Industrie, Rajesh Jeetah, est cité. « Avant la conclusion de la transaction, le directeur général de la STC, M. R. S. Soomarooah, a obtenu l’approbation verbale du ministre, l’honorable R. Jeetah, alors ministre de l’Industrie, du Commerce et des Coopératives », fait ressortir la direction de la STC.

« Viles attaques politiciennes »

La responsabilité décisionnelle de la transaction est ainsi entièrement reportée sur Rajesh Jeetah qui, de son côté, continue à nier cette information. Lexpress.mu a, en effet, fait parvenir une copie du document au ministre Rajesh Jeetah qui occupe actuellement le fauteuil de l’Education supérieure. Après avoir pris connaissance du contenu de ce document, Rajesh Jeetah n’a pas souhaité faire de commentaires. Selon un proche collaborateur, «il réagira en temps et lieu » à ce qu’il considère être «de viles attaques politiciennes».

La fin de la cinquième partie du brief précise qu’un Cabinet Paper a été préparé le lendemain de la transaction, soit le 23 juillet 2008, afin de permettre au ministre Rajesh Jeetah d’expliquer la transaction au Conseil des ministres. A partir de là, il s’agit de savoir si Rajesh Jeetah a rapporté l’information à ses autres collègues du Cabinet.

La sixième et dernière partie du document indique qu’au lendemain de la transaction, soit le 23 juillet 2008, le conseil d’administration de la STC a approuvé la transaction à travers ce qui est connu comme un « covering approval ».

Ce conseil d’administration était présidé par le secrétaire permanent du ministère de l’Industrie et du Commerce. Y étaient également présents le Principal Management and Financial Analyst du ministère des Finances, ainsi que le secrétaire permanent du ministère de l’Agro-industrie. Selon toute logique, Rama Sithanen et Arvin Boolell, qui étaient respectivement responsables de ces deux ministères, ont été également mis au courant de la décision du conseil d’administration de la STC.

Par ailleurs, dans sa réponse à une question parlementaire en date du 14 juin 2011, le ministre Michael Sik Yuen avait indiqué qu’il n’y avait aucune mention dans le dossier à l’effet que la STC avait requis une autorisation quelconque, et encore moins que le ministre de tutelle de l’époque avait répondu positivement à cette demande. Ce qui est en contradiction avec le contenu du document de la STC intitulé Brief on the hedging done by STC on 22 July 2008.

Contacté à travers son attaché de presse, le ministre Michael Sik Yuen a fait comprendre qu’il n’a rien à ajouter et qu’il s’en tient à sa réponse à l’Assemblée nationale.