Hit and Run mortel : ultimatum au 1er mars pour loger une charge formelle

il y a 2 années, 8 mois - 10 Janvier 2022, Le Mauricien
Hit and Run Plaine-Lauzun
Hit and Run Plaine-Lauzun
Un accident fatal survenu à Plaine-Lauzun le 25 mars dernier a fini par être considéré par la police comme un règlement de comptes.

Riyad Owarish, infirmier de profession, fait ainsi face à une accusation provisoire de meurtre, la police le soupçonnant d’avoir renversé avec sa voiture intentionnellement son ex-épouse et le concubin de cette dernière, qui se trouvaient pour leur part à moto. Le concubin est mort sur le coup.

Riyad Owarish a jusqu’à présent nié avoir heurté intentionnellement la victime, affirmant qu’il s’agissait d’un accident. Aussi, devant la Bail and Remand Court, Riyad Owarish souhaitait de fait recouvrer la liberté contre conditions. Mais la police devait y objecter, avançant que le prévenu pourrait interférer avec des témoins une fois relâché, car deux autres personnes se trouvaient dans son véhicule le jour du drame, mais aussi qu’il pourrait être tenté de fuir la justice, du fait qu’il est aussi détenteur d’un passeport britannique et a travaillé une vingtaine d’années dans une institution médicale en Angleterre.

L’enquêteur principal dans cette affaire devait par ailleurs indiquer que l’enquête n’est pas encore bouclée, car dans l’attente de relevés téléphoniques. La MCIT estime qu’il pourrait s’agir d’un cas d’homicide car, selon ses informations, le prévenu n’acceptait pas de voir son ex-épouse avec un autre homme, et était par ailleurs prêt à tout pour mettre fin à cette relation. D’ailleurs, l’enquêteur principal avance que Riyad Owarish avait fait surveiller les moindres faits et gestes de son ancienne épouse.

Concernant sa demande de remise en liberté, la magistrate Bismohun n’a pas pris en considération les objections de la police, estimant notamment qu’aucune preuve directe n’a été avancée afin d’incriminer le prévenu. En outre, la version de l’ex-épouse ne se trouve pas dans le dossier à charge, dit encore la magistrate. Quant au risque que le prévenu puisse fuir la justice, elle a pris note que l’accusé vit avec ses parents à Maurice et que, malgré le fait qu’il possède un passeport britannique, « cela ne suffit pas pour conclure qu’il tentera de fuir ».

Pour toutes ces raisons, la magistrate a conclu que la poursuite aura à loger une accusation formelle avant le 1er mars 2022. Au cas contraire, le prévenu sera relâché. Selon les termes des conditions de remise en liberté, Riyad Owarish aura à s’acquitter de deux cautions de Rs 150 000, signer une reconnaissance de dettes de Rs 3 millions, rester à la disposition de la police et remettre ses passeports.

La mort d’Imran Badul (49 ans), renversé alors qu’il se trouvait à moto, est traitée comme un homicide. La police avait en effet obtenu des renseignements à l’effet que Muhammad Riyad Owarish serait impliqué dans cette affaire, car son ex-épouse avait refait sa vie avec la victime. L’autopsie pratiquée sur Imran Badul a attribué son décès à de multiples blessures. La police avait arrêté Riyad Owarish à Coromandel quelques heures après ce délit de fuite allégué. Il avait été testé positif à l’alcootest et placé en détention.