"Il ne s’agit pas d’un mauvais temps passager" : Porsche et Mercedes plongent dans la crise

il y a 4 mois - 3 Août 2025, AutoPlus
"Il ne s’agit pas d’un mauvais temps passager" : Porsche et Mercedes plongent dans la crise
L’industrie automobile traverse une crise importante, depuis plusieurs mois. Même certains poids lourds, comme Porsche et Mercedes, montrent des signes de fragilité.

Voilà déjà plusieurs mois que l’industrie automobile est secouée par une crise d’ampleur. La transition laborieuse vers le tout-électrique, mais aussi les droits de douane américains, entre autres, compliquent la vie de l’ensemble des constructeurs. Certains grands noms, que l’on pensait indéboulonnables, comme Porsche et Mercedes, commencent à craquer. Un changement de cap s’impose aujourd’hui.

Porsche rattrapé par la réalité du marché
Porsche doit aujourd’hui affronter une réalité économique sévère : au deuxième trimestre 2025, ses bénéfices se sont effondrés de 91 % par rapport à la même période en 2024. Mercedes, de son côté, a vu ses profits chuter de 69 %.

Pour Porsche, cette chute spectaculaire s’explique par une combinaison de facteurs : notamment des difficultés sur le marché chinois, où elle voit ses ventes reculer de 28 % sur le premier semestre 2025. Ensuite, les nouveaux frais de douane américains, qui ont grevé les marges. Enfin, la transition vers l’électrique, qui patine. Ce qui révèle un désamour croissant des consommateurs pour les véhicules 100 % électriques premium.

Pour réagir, Porsche envisage de diversifier sa gamme. Des modèles thermiques et hybrides devraient ainsi revenir au catalogue. En parallèle, la marque évoque un plan d’économie visant à réduire les effectifs de 15 % d’ici 2029. Plus de 6 000 postes sont ainsi menacés, dont 1 900 en Allemagne. Ce revirement stratégique porte à croire que les difficultés de Porsche ne sont pas seulement passagères.

Des difficultés aussi chez Mercedes
Chez Mercedes, la situation est hélas similaire. Au deuxième trimestre 2025, la marque a affiché une baisse de bénéfice de 69 % par rapport à l’année précédente.

Le constructeur identifie plusieurs causes. Notamment une chute des ventes en Chine (de 14 %), qui semble toucher l’ensemble des grands noms du secteur. Mais aussi une gamme électrique EQ qui peine à séduire les consommateurs. Ce qui a de quoi inquiéter, évidemment, à 10 ans de l’interdiction du thermique en Europe. Mercedes revoit donc ses ambitions à la baisse, avec des prévisions de marge opérationnelle ramenées à 4 - 6 % pour 2025 contre 6 - 8 % précédemment. Le tout pour un impact estimé à 362 millions d’euros, selon le PDG, Ola Källenius.

Pour Mercedes, comme pour Porsche, cette crise est bien plus qu’un coup de vent. Elle impose d’importantes refontes stratégiques, au moment où le marché de l’automobile de luxe est en pleine transformation. Une tendance confirmée par Oliver Blume, PDG de Porsche : « Il ne s’agit pas d’un mauvais temps passager. Le monde a massivement changé, et surtout, d’une façon différente de ce sur quoi nous tablions il y a quelques années ».