Il Sème le Trouble à Khoyratty: sa Famille Affirme qu’il Est Victime de Sorcellerie

L’homme en question, Vikash, âgé de 37 ans, est actuellement hospitalisé. Si sa famille affirme qu’il a été victime de sorcellerie, la police a, de son côté, ouvert une enquête. Qu’a-t-il fait pour en arriver là?

Les voisins s’accordent sur un point : Vikash, connu de ses proches comme Ahyaw, célibataire, était un homme doux et calme avec qui personne n’a jamais eu de problèmes. «Il ne boit pas, ne fume pas. Il est végétarien. Nous ne savons pas pourquoi il a agi ainsi. Il était devenu dangereux. Heureusement que la police l’a maîtrisé à temps», a déclaré son frère Mukesh, toujours en état de choc.

Vikash ne présentait aucun problème de santé mentale. Tout allait bien jusqu’à jeudi après-midi: il a commencé à paraître bizarre et à marmonner de manière inintelligible. Selon des voisins, il était assis avec eux dans la cour mais a commencé à leur raconter ce qui se passait sur la rue alors que ce n’était pas dans son champ de vision. Sa famille l’a emmené à l’hôpital, mais le médecin ne lui a rien trouvé d’anormal et, concluant à un cas de «so latet fatige», lui a prescrit des psychotropes.

«Il chantait dans une langue étrange»

Samedi, Vikash est rentré avec une statuette d’une divinité et s’est mis à prier. Il a passé la nuit en prière. La femme de Mukesh, qui habite à l’étage de la maison où Vikash vit avec sa mère, raconte: «C’était la première fois qu’il faisait cela. Nous avons préféré le laisser tranquille».

Dimanche matin, il priait encore, et ce n’est que vers 10 heures qu’il a commencé à se montrer agressif. Sans crier gare, il s’est levé et a mis le feu à la motocyclette de son frère. Son comportement s’est totalement transformé. La famille et les voisins ont tous conclu à la même chose: Vikash a été victime de sorcellerie. Il n’écoutait personne, ne répondait à aucune question.

50 policiers en renfort

«Il a brisé toutes les statuettes. Même celle qu’il avait achetée à Rs 12 000 y est passée. Puis, il a pris une autre statuette et a dansé avec. Il chantait dans une langue étrange», relate sa sœur aînée. Il devenait de plus en plus agressif, allant jusqu’à monter chez son frère et briser des carreaux de vitre pour le frapper. Ensuite, il a sauté du premier étage, a atterri sur ses pieds et a poussé un cri.

C’est là que la famille, qui s’est réfugiée dans la maison, a décidé d’appeler la police. «C’était par crainte pour notre sécurité. La fumée de la moto calcinée nous importunait, et il menaçait de mettre le feu à la maison. Il n’était vraiment pas dans son état normal. Il n’était pas conscient», dit sa belle-sœur, qui ne veut pas croire qu’un homme aussi calme puisse commettre des actes pareils.

À ce stade, Vikash, qui ne pouvait accéder à la maison, savait que la famille avait appelé la police. Il a dit à ses proches : «Je sais ce que vous cherchez à faire. Vous n’allez pas m’avoir. La police est en train de venir. Dir kisanla inn donn sa ti baba la poison», faisant allusion à une de ses nièces d’un an qui avait été hospitalisée. Certains badauds affirment que le trentenaire a même tué des animaux et s’est badigeonné avec leur sang, mais la famille a démenti cela.

Quatre agents de police sont alors arrivés. Vikash a réussi à les agresser. Pour leur part, ils n’ont pu le maîtriser car il faisait preuve d’une force surhumaine. C’est in extremis qu’ils ont pu s’enfuir. Vikash a alors pris une caisse de bière qui était en feu à proximité de la motocyclette et l’a projetée sur le 4X4 des policiers, qui a aussi pris feu.

Une cinquantaine d’autres policiers ont été appelés en renfort ainsi qu’une dizaine de pompiers. Toujours selon sa sœur, les pompiers ont essayé de l’immobiliser avec leurs lances mais c’était peine perdue. Même la pression de deux lances ne l’a pas mis à terre. Il a fallu que les policiers se constituent en mur et foncent sur lui pour le mettre à terre, l’embarquer et l’emmener à l’hôpital. Quatre policiers ont été blessés dans l’opération.

«Ce comportement n’est pas normal»

«Mais c’était mieux ainsi. C’est dur de voir les policiers embarquer un frère, mais c’était la meilleure chose à faire. Sur- tout qu’on a entendu les policiers dire qu’ils allaient tirer en visant ses pieds s’il mettait à exécution ses menaces de mettre le feu à la maison», confie Mukesh.

Au moment de l’événement, Vikash avait en sa possession une somme de Rs 10 000 qu’il a jetée par terre devant la foule, après avoir mis le feu au véhicule de la police. La famille essaie toujours de récupérer cet argent. Elle essaie aussi de comprendre ce qui s’est passé. «Vikash est un planteur. Il donnait souvent des légumes en cadeau aux gens qu’il connaissait ou aux démunis. Ce comportement n’est pas normal. Dimoune ine fer mesansté avek li akoz nou fami viv dan lakorite» soupire Mukesh avant de rentrer chez lui.

«Il y avait un mariage chez nous la semaine dernière. Il était bien, n’a eu de problèmes avec personne. Il a même dansé», signale la belle-sœur. Les caisses de bière vides étaient celles qui restaient de la fête.