Lamborghini, coincé entre l’électrique et l’envie de garder le moteur thermique

il y a 3 années - 10 Décembre 2021, automobile-magazine
Lamborghini
Lamborghini
Lamborghini lancera sa toute première voiture silencieuse en 2027. Mais alors que l’UE planche sur une interdiction stricte du moteur thermique à partir de 2035, les marques de prestige se posent la question du maintien des V10 et autres V12.

Chez Lamborghini, on est prêt à tourner une – petite – page. La marque l’avait déjà fait sur l’Aventador en abandonnant le V12 Bizzarrini après plusieurs décennies de bons et loyaux services. Mais le douze cylindres actuel se retrouve désormais menacé par le législateur européen, enclin à les bannir des concessions et des immatriculations nouvelles, comme l’ensemble des moteurs à combustion. L’UE souhaite en effet interdire l’immatriculation d’un véhicule doté d’un bloc thermique dès 2035 dans la plupart des pays de l’Union. Pour l’heure, la loi reste floue sur les exemptions éventuelles dont pourraient bénéficier des marques telles que Bugatti, Rolls-Royce, Ferrari ou encore Lamborghini.

Hybride jusqu’en 2030, mais après ?
Lamborghini est un constructeur traditionnellement discret sur son plan produit et ses investissements. Mais une fois n’est pas coutume, la marque a dévoilé récemment sa vision à plusieurs années du catalogue.

Il y aura 4 modèles chez Lamborghini dans quelques années : les deux coupés sportifs, le SUV, et une quatrième auto qui sera électrique et polyvalente. La marque de Sant’Agata souhaite clairement orienter sa stratégie vers un public plus familial et à la recherche d’autos du « quotidien ». Logique : l’Urus représente la moitié des ventes de Lamborghini et ne cesse de faire progresser l’entreprise, qui voit désormais ces modèles d’un nouvel œil.

Nous savons désormais que la future génération de supercars sera hybride rechargeable (tout comme le prochain Urus), mais Stephan Winkelmann, le patron de la marque, s’interroge sur l’après 2030 : « le législateur nous dira ce que nous serons autorisés de faire à partir de 2030 », a-t-il expliqué lors d’une interview chez Yahoo.

Les carburants de synthèse
Le charismatique chef d’entreprise, ayant fait un passage chez Bugatti avant de revenir à Lamborghini, entend miser sur une alternative au sans-plomb pétrolier : « nous espérons qu’il y aura des opportunités sur les carburants de synthèse suffisamment grandes, ou distribué en grosses quantités pour que nous en profitions sur nos super cars ». Le sujet est d’actualité dans le groupe Volkswagen puisque Porsche a déjà lancé des projets de production de ces carburants d’un nouveau genre, notamment en Amérique du Sud avec un partenaire industriel. La production reste toutefois limitée et sera réservée aux autos de course. Pour Lamborghini, toutefois, si l’UE décide de ne pas exempter les marques à faibles volumes et de ne pas valider les carburants de synthèse, il faudra alors se concentrer rapidement sur le tout électrique. Mais la marque aura probablement prévu le coup avec une plateforme modulaire.