Land Cruiser : Toyota interdit sa revente au Japon !

il y a 3 années, 3 mois - 27 Juillet 2021, automobile-magazine
Land Cruiser : Toyota interdit sa revente au Japon !
Un client a partagé sur Twitter le contrat qu’il a dû signer et qui stipule l’interdiction de revendre son véhicule ou de l’exporter.

Le vénérable Land Cruiser fait toujours des émules. La prochaine génération, nom de code LC300, arrivera bientôt sur les routes japonaises et l’engouement est tel que plus de 20 000 précommandes ont déjà été enregistrées dans l’archipel. Rien d’anormal jusque-là, si ce n’est que les clients ont dû signer un contrat stipulant qu’ils s’engagent à ne pas revendre le véhicule ou à le destiner à l’export. L’information a été relayée sur le média japonais Creative311 après qu’un client a partagé le contrat en question sur son compte Twitter.

Un mode de fonctionnement inhabituel pour un constructeur généraliste, qui s’explique d’une part par la volonté de la marque de contrer la spéculation sur un modèle très demandé, d’autre part pour éviter que le véhicule ne se retrouve dans des pays où il serait en violation avec les lois sur les échanges commerciaux. Suivant le lieu de l’export, Toyota va jusqu’à citer des « problèmes majeurs qui peuvent menacer la sécurité mondiale ». De là à lire entre les lignes et affirmer que Toyota souhaite faire en sorte que ses véhicules ne tombent pas aux mains de terroristes au Moyen-Orient, où les Land Cruiser et Hilux sont très prisés, il n’y a qu’un pas que beaucoup de médias spécialisés dans le monde ont déjà franchi.

Toyota déjà dans la tourmente
Il faut dire que le constructeur japonais s’est déjà retrouvé dans une situation délicate en 2015, quand le gouvernement américain lui a demandé des comptes après que plusieurs vidéos montrant des djihadistes parader dans des 4x4 Toyota ont fait surface sur internet. Particulièrement appréciés dans cette région du globe, ces engins robustes ne craignent pas les mauvais traitements, d'autant qu’ils sont fabriqués par une marque qui n’est pas américaine, ce qui arrange beaucoup leurs acheteurs.

Toyota n’a pour l’instant pas communiqué officiellement sur ce contrat, qui semble de toute manière destiné au marché japonais seulement. Quant à savoir si les sanctions prévues à l’encontre des contrevenants seront réellement appliquées ou non, cela reste à prouver.

Les concessionnaires surveillés de près
Dans le contrat, Toyota reste vague sur les peines encourues, parlant simplement de « suspendre les transactions » avec les personnes impliquées en cas de violation constatée des termes mentionnées. En revanche, le média Creative311 va plus loin en affirmant que les premiers sanctionnés seraient les concessionnaires ayant vendus la voiture aux mauvais clients, puis que les concessionnaires pourraient à leur tour se retourner contre les clients fautifs. Impossible de savoir si Toyota ira jusqu’à empêcher certains concessionnaires d’acquérir de nouveaux modèles, ou si des clients seront carrément blacklistés par la marque. Les concessionnaires pourraient aussi très bien demander des dommages et intérêts aux clients qui ont enfreint les règles. Aucune durée d’interdiction de revente n’est non plus stipulée, bien que les rumeurs parlent d’un an minimum avec le même nom sur la carte grise.

En tout cas, ce contrat permettra au moins au géant nippon de garder la balance de l’offre et de la demande en sa faveur et d’éviter que le marché de l’occasion pullule de LC300 vendus plus chers que leurs homologues neufs. Pour rappel, le Land Cruiser laissera tomber le V8 pour un V6 3.5 biturbo, tandis qu’un V6 diesel 3.3 biturbo sera lui aussi disponible suivant les marchés.