Chaque année au début du mois de mars, la planète automobile gravite autour de Genève, en Suisse, où se tient l'un des salons majeurs de l'industrie. L'événement helvétique est d'autant plus une vitrine qu'il fait la part belle aux constructeurs de prestige aux côtés des marques généralistes et premium. Mais pour la deuxième année consécutive, pandémie de coronavirus oblige, le salon de Genève n'a pas lieu en 2021. Pour le moins menacé, l'événement pourrait toutefois être sauvé par un changement de propriétaire selon la RTS.
Les gérants de Palexpo, le lieu qui accueille la manifestation, sont passés près d'en prendre le contrôle à l'été 2020 mais l'opération n'a finalement pas abouti. Un autre acheteur serait maintenant en lice. Sandro Mesquita, directeur général de la fondation GIMS (Geneva International Motor Show) qui organise le salon, a notamment révélé : "C'est un partenaire qui va nous permettre, financièrement, de retrouver une base stable, mais aussi de développer le salon. Il est fort probable que le salon soit beaucoup plus hybride avec une part digitale plus importante, mais avec toujours une part physique de rencontres. (...) Ce partenariat permettra d'envisager l'organisation d'une nouvelle édition en 2022." Le partenaire en question, dont l'identité n'a pas encore été communiquée, ne serait pas suisse. Mais le projet vise à maintenir l'événement à Genève. "Notre volonté est de rester à Genève et de pouvoir l'organiser ici. Genève et ses infrastructures sont idéales", dixit Mesquita.
Coronavirus, juste le coup de grâce ?
Au-delà de Genève, c'est la question de la survie des salons automobiles tels que nous les connaissons qui se pose. Avant même l'arrivée du Covid-19, ces événements étaient en perte de vitesse, souffrant de deux dynamiques qui s'entretiennent. D'un côté, l'absence de plus en plus régulière des constructeurs - on se souvient d'ailleurs qu'avant même d'être annulé, Genève 2020 devait se passer de Nissan, Peugeot, Citroën, Opel ou encore Lamborghini - et de l'autre côté, un public de moins en moins important lors de ces grand-messes.
Entre la location de l'emplacement, la logistique et le personnel, être présent sur un salon coûte très cher à un constructeur et la rentabilité n'est pas directement au rendez-vous. De plus en plus de marques préfèrent donc communiquer sur les réseaux sociaux et organiser leurs propres événements, ce qui leur permet en prime d'attirer toute la lumière à eux loin de la concurrence d'un salon. Le public, lui, peut-être découragé par la désertion des constructeurs, se tourne de plus en plus vers des événements plus modestes tels que le salon de Bruxelles ou des expositions à thème tels que le Festival Automobile International ou le Goodwoood Festival Of Speed qui voient, eux, leur fréquentation augmenter.
Reste-t-il un espoir ?
La pandémie dure et les salons prévus pour 2021 sont à leur tour reportés les uns après les autres. Les constructeurs n'ont pas cessé de présenter leurs nouveautés pour autant, par d'autres canaux, et cette période sans salons représente un test grandeur nature concernant la viabilité de ceux-ci sur le plan commercial. Coronavirus mis à part, si les marques constatent que les salons ne leur sont pas utiles, ceux-ci pourraient bien être condamnés au profit d’événements digitaux à l’intérêt certes diminué mais autrement moins chers.