La force policière redoublera d’efforts pendant la période des fêtes de fin d’année afin d’assurer la sécurité des Mauriciens. Pas moins de 10 000 policiers seront présents sur le terrain à partir du jeudi 15 décembre et y resteront jusqu’à la fin de la période festive, soit le samedi 31 décembre. Du 15 décembre au 5 janvier 2023, les policiers ne sont pas autorisés à prendre de longs congés. C’est une des mesures prises par la force policière pour mobiliser le maximum d’officiers durant les fêtes de fin d’année, période souvent synonyme d’excès en tout genre. Le commissaire de police a eu une réunion avec les hauts gradés de la force afin de discuter du plan de déploiement des policiers sur le terrain. La cellule de communication de la police travaillera en étroite collaboration avec les différentes associations de Neighbourhood Watch à travers l’île, afin de faciliter la liaison entre la police et les habitants.
Le commissaire de police ne lésine pas sur les moyens pour faire en sorte que les 15 derniers jours de l’année se déroulent sans anicroche. Ce plan prévoit que les policiers affectés au travail administratif, à la section trafic et au bureau des passeports seront appelés, après les heures de bureau, à soutenir leurs collègues auxquels incombe la responsabilité de patrouiller les rues d’une région spécifique. De même, ceux affectés aux unités spécialisées, telles la Central Investigation Division (CID) et l’Anti Drug & Smuggling Unit (ADSU), et qui travaillent généralement en civil, devront revêtir l’uniforme pour prêter main-forte à leurs collègues sur le terrain. Il ressort de cette réunion que le commissaire de police a eue avec les hauts gradés qu’une politique de zéro tolérance sera appliquée envers tout contrevenant, quelle que soit la nature du délit qu’il aura commis.
On ne compte plus le nombre de familles qui ont souffert, le jour du Nouvel An, de la mort d’un proche, lors d’un accident de la route. Outre les excès de vitesse, les policiers de service sur les routes veilleront au grain quant au respect d’autres aspects du code de la route. Les tests d’alcoolémie, qui se font généralement la nuit, se feront également dans le courant de la journée du fait que certains déjeuners sont bien arrosés pendant cette période de fêtes. La police sera tout aussi intransigeante dans l’application de la nouvelle loi liée à la conduite sous l’influence de la drogue, introduite sous la Road Traffic (Amendment) Act 2019 et répartie en deux catégories : primo, “les drogues avec zéro tolérance”, qui signifie que toute présence de stupéfiant dans le sang sera sanctionnée et, secundo, “les limites à ne pas dépasser”, qui comprennent les médicaments prescrits contenant lesdits produits interdits.
Safe City, outil indispensable
Autre lieu où la police renforcera sa présence : les abords des institutions financières comme les banques et les compagnies d’assurance, où ont lieu d’importantes transactions financières ou de gros transferts de fonds à cette période de l’année. Les guichets automatiques ne seront pas négligés pour autant. La police envisage aussi d’augmenter le nombre de patrouilles mobiles dans les zones résidentielles. En fait, le contrôle s’exercera sur tous les axes routiers.
La question du stationnement illégal devient plus polémique et plus préoccupante compte tenu de l’accroissement du trafic routier, du manque d’aires de stationnement légales et de l’arrivée du Metro Express. La police entend donc changer son fusil d’épaule dans sa lutte face à cette pratique, très répandue sur les trottoirs, le long des routes Saint-Jean, à Quatre-Bornes et Sivananda, à Vacoas et Curepipe, où les voitures se garent n’importe où, souvent avec une roue gênant la circulation routière. Elle sévira contre les parkings sauvages ou en double file, l’absence de cartes de parking là où elle est obligatoire et le non-respect des voies à sens unique. « Les policiers intensifient leur présence sur le terrain depuis pour appliquer la politique de zéro tolérance face aux comportements inciviques et dangereux de certains automobilistes qui mettent en péril la vie des piétons », soutient l’inspecteur Shiva Coothen du Police Press Office (PPO).
La force paramilitaire sur le qui-vive
La police de l’Environnement aura quant à elle la charge d’intervenir dans les cas de tapage nocturne généré par la musique forte, les conversations interminables, les cris et hurlements, traditionnellement très nombreux en cette période de l’année, notamment dans les régions côtières, à l’instar de Flic-en-Flac, où les bungalows sont pris d’assaut. « La police n’hésitera pas à frapper à la porte des fauteurs de trouble, car certains jouent de la musique jusqu’à 3h ou 4h du matin, ce qui est un manque de respect total envers les habitants du quartier », soutient Shiva Coothen. À ce dispositif renforcé s’ajoutent les caméras de surveillance de Safe City, un outil en quête permanente de comportements jugés déviants et qui « s’est très bien établi et qui a largement fait ses preuves », dit-il.
Les hommes de la National Coast Guard (NCG) et de la Special Mobile Force (SMF) ne chômeront pas non plus et seront sur le qui-vive en cette période de festivité pour parer à toute éventualité, comme cele a pu être le cas les années précédentes avec les grosses pluies arrosant le pays, avec les risques d’inondations. Au sein de la force paramilitaire, une cinquantaine d’hommes se relaieront par rotation de 24 heures. Concrètement, cela fait que ces opérations dureront entre 72 et 96 heures par semaine.
Pas de répit non plus pour les sapeurs-pompiers, qui assureront leur tour de garde comme les autres jours de l’année sur deux shifts : de 8h à 16h et de 16h à 8h. Environ 3 000 pompiers seront mobilisés, prêts à intervenir sur l’ensemble de l’île. Ils proviennent des 10 casernes de Curepipe, Quatre-Bornes, St-Aubin, Mahébourg, Flacq, Piton, Triolet, Port-Louis, Coromandel et Tamarin. En plus de devoir lutter contre les flammes, les soldats du feu sont aussi appelés à intervenir en cas d’inondations ou pour sauver des vies d’animaux.Le personnel hospitalier : « Triplez de vigilance »
ll n’y a jamais de trêve pour les soins, car les maladies, les blessures ainsi que les naissances ne s’arrêtent pas les jours de fête. Aussi, avec la recrudescence des cas de Covid-19, les choses risquent de se corser pour les unités de soin qui ne sont pas au bout de leurs peines. Du personnel administratif chargé de l’accueil, en passant par les infirmiers, les aides-soignants et les médecins, ils seront nombreux à se relayer dans les hôpitaux ou cliniques dans la nuit du 24 décembre au premier jour de l’an 2023. « Mains abîmées à cause des pétards, blessures à l’œil suite à une mauvaise manipulation de fusée, accidents de la route, blessures au couteau. Voici le lot d’incidents auxquels on a eu affaire l’année dernière. Or, avec le nombre croissant d’hospitalisations liées au virus, nou pou fer zigzag ankor sa kou-la », nous confient des infirmiers de l’hôpital Victoria à Candos, qui lancent un appel à la population pour « tripler de vigilance cette fois. » À l’image des pompiers ou des policiers, le personnel d’urgence du SAMU sera également présent afin de répondre aux éventuelles urgences médicales.