L'industrie automobile allemande est dans la tourmente

il y a 1 mois, 2 semaines - 5 Novembre 2024, AutoPlus
L'industrie automobile allemande est dans la tourmente
Selon une récente étude, l’industrie automobile allemande devrait subir d’importantes pertes d’emplois au cours des prochaines années.

Depuis quelques temps, l’industrie automobile n’est pas au mieux de sa forme, et cela concerne globalement tout le marché européen. Mais un pays paie un tribut encore plus lourd que les autres. En effet, d’ici à 2035, près de 190 000 emplois pourraient disparaître en Allemagne, particulièrement dans le secteur automobile. Ce chiffre, révélé par une étude récente, n’est pas surprenant pour un secteur déjà fragilisé : depuis 2019, l’industrie automobile en Europe a déjà perdu plus de 124 500 emplois.

Un industrie en danger
Cette situation souligne une crise profonde, alimentée par plusieurs facteurs économiques et géopolitiques, qui pourrait continuer à s'aggraver, avec l'Allemagne en première ligne. Mais alors, à quoi cette situation est elle due ? Ne vous en faites pas, nous allons bien évidemment tout vous expliquer dans la suite de notre article ci dessous ! En fait, la transition vers les véhicules électriques est souvent désignée comme responsable de cette situation, mais elle ne raconte qu’une partie de l’histoire. Le passage au tout électrique est en effet coûteux pour les constructeurs, nécessitant des investissements colossaux en recherche et en développement, et dans la conversion des chaînes de production. Cependant, cette mutation ne suffit pas à expliquer la baisse de 20 % des ventes de véhicules en Europe, qui frappe également les véhicules thermiques, dont les coûts ont explosé en raison de l'augmentation des prix des matières premières et de nouvelles normes environnementales strictes.

De nombreux facteurs
À cette situation s’ajoute la concurrence féroce des marques chinoises. Depuis plusieurs années, les constructeurs allemands comme Volkswagen, Mercedes et BMW ont misé sur le marché chinois, jusqu’à en devenir largement dépendants. Or, ce marché semble désormais se détourner des marques européennes, qui peinent à rivaliser avec des constructeurs locaux comme BYD ou Geely, offrant des modèles électriques à des prix plus compétitifs. Les récentes difficultés de Volkswagen en sont un exemple marquant : le groupe a annoncé la fermeture de trois usines en Allemagne, et Audi pourrait fermer son unité de production en Belgique. Mais d’autres marques allemandes subissent également des difficultés : Mercedes, par exemple, a enregistré une baisse de ses ventes de 12 % sur les six derniers mois, et son chiffre d'affaires a été divisé par deux. Opel, de son côté, a accusé une chute de 24 % de ses ventes en septembre dernier. En France et en Italie, l’espoir de compenser les pertes d’emplois par l’arrivée de constructeurs chinois pourrait également être mis à mal. Initialement, plusieurs de ces marques prévoyaient d’investir massivement en Europe pour contourner les taxes d'importation.

Cependant, le 10 octobre, le ministère du Commerce chinois a convoqué les grands dirigeants de l’automobile locale, dont ceux de Geely, SAIC et Chery, pour les inviter à suspendre tout investissement en Europe. Cette décision survient après que l’Union européenne a décidé de tripler les taxes sur les véhicules importés de Chine, en réponse à la montée en puissance des voitures chinoises sur le marché européen.