Manif des taxis d’hôtel : la plainte contre Atma Shanto et six membres de la FHTA rayée

il y a 1 année, 2 mois - 25 Août 2023, Le Mauricien
Manif des taxis d’hôtel : la plainte contre Atma Shanto et six membres de la FHTA rayée
Cette inculpation provisoire logée par la police trois ans après une manifestation devant la NLTA à Cassis

Le DPP estime qu’il n’y avait pas de matière à poursuite

Victoire pour Atma Shanto et six membres de la Federation of Hotel Taxi Associations (FHTA) en Cour, hier. Le magistrat Prashant Bissoon a rayé la charge provisoire d’obstruction de la voie publique lors d’une manifestation de la FHTA en 2019. La police avait inculpé les sept protagonistes trois ans après les faits.

La convocation du syndicaliste Atma Shanto et de six membres de la FHTA en septembre de l’année dernière, avait surpris plus d’un, étant donné que les faits qui leur étaient reprochés remontaient à 2019. Hier, ils étaient toujours sous une charge provisoire d’obstruction de la voie publique. La police n’avait pu communiquer les Grounds pour une charge formelle. Le tribunal a donc rayé la charge provisoire.

Pour Atma Shanto, c’est une nouvelle victoire syndicale. « J’ai tenu à être présent en Cour en dépit de mes problèmes de santé, car je savais que nous n’avions rien fait de mal. Nous avions d’ailleurs obtenu la permission de la police pour cette manifestation. Puis, la veille, elle a changé d’avis. Mais nous avions maintenu notre manifestation. C’est une victoire pour les chauffeurs de taxi qui défendaient leurs droits », déclare-t-il.

Le négociateur syndical laisse entendre qu’il ne compte pas rester les bras croisés face à cette situation et que des poursuites contre la police sont à l’étude. « La première chose que je compte faire est d’enclencher les procédures pour récupérer ma caution et mon passeport, qui était en possession de la police. Ensuite, je discuterai de la marche à suivre avec mon avocat. Des poursuites contre la police ne sont pas à écarter », dit-il.

Il ajoute que la répression n’a pas sa place dans un pays comme Maurice. « Notre manifestation était quelque chose de démocratique. J’espère que les responsables de la police réfléchiront à deux fois la prochaine fois qu’ils recevront des ordres d’en haut. Car il ne faut pas oublier que nous avons été convoqués trois ans après ladite manifestation. À ce moment-là, on n’avait rien trouvé à redire », devait-il s’appesantir.

Atma Shanto se dit très satisfait de la décision de la Cour, qui a tranché en faveur des défenseurs des droits humains. Il invite la police à en tirer des leçons.

Yash Murrakhun, porte-parole de la FHTA, affiche la satisfaction au vu de la tournure des événements. Il indique que son avocat avait déjà demandé à la police de rechercher l’avis du DPP avant de loger la charge provisoire. « Aujourd’hui, la Cour nous a donné raison. »
La FHTA avait manifesté contre la National Land Transport Authority (NLTA) en 2019, car des tour-opérateurs et autres vans avaient été autorisés à venir récupérer des clients dans les hôtels concernés, alors qu’eux payent un permis d’opération à la NLTA à cet effet.