Même si peu d’éléments sont disponibles sur les circonstances de ce drame, hormis les déclarations des témoins, la police privilégie certaines pistes.
Quelques témoins ont avancé avoir vu la voiture prendre feu aux environs de l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle. Hemraz Nohur sortait de Nouvelle-France, où il habitait, et roulait en direction de Plaisance. D’autres ont indiqué à la police que la voiture aurait plutôt pris feu juste après le rond-point de Gros-Bois.
Une version que les enquêteurs estiment plus plausible, selon nos informations. D’autant que Hemraz Nohur a pu négocier le virage à la hauteur du rond-point de Gros-Bois. «Si la voiture avait déjà pris feu aux environs de l’hôpital, elle aurait fini sa course sur le rond-point ou l’aurait du moins traversé au beau milieu», indique une source policière.
Pourquoi n’est-il pas sorti de la voiture ? Au dire des conducteurs ayant assisté à la scène, Hemraz Nohur a bien tenté de sortir de son véhicule, mais il semblait être pris au piège à l’intérieur de sa Mercedes, une voiture automatique. C’est d’ailleurs le scénario que privilégie la police en attendant le rapport du Forensic Science Laboratory.
Voitures fiables
Une source proche du dossier explique que même si les voitures comme celle que conduisait le responsable de la succursale de la SBM de Mahébourg sont considérées comme plus fiables, leur système s’avère vite inflammable De souligner la rapidité avec laquelle un tableau de bord peut prendre feu lorsqu’il y a un court-circuit. Dans ce genre de cas, plus rien ne fonctionne dans le véhicule. Y compris le système de verrouillage.
L’autre hypothèse dégagée des témoignages recueillis, c’est que l’incendie s’est déclaré de la banquette arrière et que Hemraz Nohur n’arrivait pas à enlever sa ceinture de sécurité. Or, pour la police cette version n’est pas plausible. La raison ? Si un mégot de cigarette ou une batterie défectueuse en était à l’origine, le verrouillage central serait encore opérationnel. Qui plus est, le feu ne se serait pas répandu à cette vitesse et Hemraz Nohur aurait eu le temps de s’enfuir ou du moins d’ouvrir la portière. La police dit également regretter le fait qu’aucun des témoins oculaires n’ait accepté de faire une déposition officielle.
Autre scénario pris en considération : un incendie peut se déclencher lorsque le carburant coule sur un pot d’échappement chaud. Mais, encore une fois, si cela s’était produit dans le cas de Hemraz Nohur, le trentenaire aurait eu le temps de sortir de sa voiture. Le système électronique du véhicule n’aurait pas été affecté dans un si bref délai.
Toujours est-il que même si certaines pistes semblent moins probables, la police n’écarte aucune thèse.
Et si un défaut de fabrication était à l’origine de l’incendie ? La police n’écarte pas cette possibilité. Quant au concessionnaire CFAO Motors, revendeur agréé des voitures de la marque Mercedes, il ne veut faire aucun commentaire pour l’heure. «CFAO Motors a pris connaissance de l’accident en date du 30 janvier 2019 qui a eu lieu sur l’autoroute en direction du sud de l’île. Étant donné que les circonstances de l’accident n’ont pas été officiellement établies, nous ne pouvons émettre de commentaires ou d’explications à ce stade», est-il mentionné dans un communiqué officiel envoyé hier après-midi.
Toujours est-il que depuis cet accident, les médias et les internautes ont fait ressortir les cas où les voitures de la marque Mercedes ont été rappelées par leur fabricant.
En 2017, The Telegraph évoquait un rappel massif d’un million de Mercedes dans le monde, dont 75 000 au Royaume-Uni. Un dysfonctionnement avait été relevé dans les voitures fabriquées entre 2015 et 2017. Anomalie qui causait une surchauffe des véhicules. Un risque d’incendie avait fait que Daimler, le propriétaire de la marque, avait fait rappeler toutes les voitures, notamment des Mercedes A-Class, B-Class, C-Class, E-Class et des voitures CLA, GLA et GLC SUV. 51 cas d’incendie de voitures avaient été rapportés dont 30 aux États-Unis.
Volkswagen
En septembre 2015, le constructeur allemand est accusé d’avoir enfreint des réglementations anti-pollution à l’aide d’un logiciel truqueur installé sur des centaines de milliers de véhicules diesel. Ceux-ci ont été fabriqués à partir de 2009. 11 millions de véhicules sont concernés dans le monde. Le patron de l’époque Martin Winkerkorn est contraint à la démission. Volskwagen plaide coupable de fraude et accepte de payer plus de 22 milliards de dollars de compensation. En 2015, le groupe essuie une perte historique de 1,6 milliard d’euros en raison de poursuites judiciaires.
Toyota
En septembre 2018, le constructeur japonais Toyota rappelle plus de deux millions de voitures hybrides, les Prius et Auris. Celles-ci courent le risque d’avoir un court-circuit électronique. Ce rappel demeure l’un des plus gros depuis 2016. Malgré ce scandale et le fait que les concurrents de Toyota ont prédit sa chute, le géant japonais a tenu bon et affiche une bonne santé.
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