Mercedes-Benz CL C216 (2006-2014) : 100 % de l’exception pour 10 % du prix neuf, dès 14 000 €

il y a 2 années, 7 mois - 11 Avril 2022, caradisiac
Mercedes-Benz CL C216
Mercedes-Benz CL C216
Monstrueusement puissant, bardé de technologies et d’équipements et pourtant confortable, le coupé CL C216, ancien vaisseau amiral de Mercedes, se déniche à l’heure actuelle au prix d’une Dacia d’occasion. Tentant…

Les collectionnables, c’est quoi ?

Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !

Pourquoi la Mercedes CL600 est-elle collectionnable ?

Plus hi-tech que jamais, le coupé CL C216 corrige les défauts de son prédécesseur C215, profitant d’une suspension plus fiable, tout en renforçant son dynamisme, aussi bien côté look que châssis. En somme, voici un grand coupé de super-luxe plus séduisant que jamais, surtout qu’il profite d’équipements hi-tech, qui sont désormais la norme. Il retient aussi des moteurs très puissants (de 388 ch à 630 ch), pour des performances… suffisantes. C’est le dernier CL en date, son successeur se nommant Classe S Coupé, et peut-être l’ultime à saisir par son élégance. Et il conserve un vrai tableau de bord, non une tablette digitale…
Les grands coupés constituent une sorte de tradition chez Mercedes. Une tradition qui remonte à près de cent ans. Mais pour lui permettre de perdurer, la firme de Stuttgart a dû plusieurs fois en modifier la formule, et à ce sujet, la génération C 216, apparue en juin 2006 tranche par son esthétique. À l’instar de la berline W 221 dont elle dérive, elle arbore des passages de roue très marqués, et oublie les quatre projecteurs ronds de sa devancière, pour plus de dynamisme.

L’équipe de designers emmenée par Gorden Wagener a donc produit un dessin assez particulier trouve son écho à l’intérieur. En effet, l’originale planche de bord de la Classe S contemporaine a été reprise. Apparemment inspirée par celle de la BMW Série 7 E65 de 2001, elle se dote d’une mollette permettant de contrôler son système multimédia en minimisant le nombre de boutons… En théorie. Initialement, le coupé est proposé en deux motorisations, un V8 5,5 l de 388 ch et un V12 5,5 l biturbo de 517 ch, tous deux attelés à une boîte auto maison, comptant 5 rapports dans le cas de la première et 5 dans la seconde.

Les Mercedes de haut de gamme peu équipées, c’est du passé, car sur le C216, le cuir, les sièges électriques, la clim multizone, la sono, les projecteurs au xénon, la suspension pneumatique pilotée ABC, le régulateur de vitesse actif, le GPS ou encore les portes à fermeture assistée sont de série ! Le tout est facturé 116 402 € (139 000 € actuels selon l’Insee), dans le cas de la « petite » 500. Monstrueux !

Et si ça ne suffit pas, la 600 ajoute le système de vision nocturne, les sièges ventilés, la réception TV ou encore le store arrière amovible, pour près de 40 000 € supplémentaires. Toutes pèsent deux tonnes minimum mais toutes se révèlent performantes, passant quoi qu’il arrive la barre des 1 000 m en 25 s ou moins.

Pour les plus impatients, une version 63 AMG est lancée au Mondial de Paris 2006, dotée du fabuleux V8 M156, un 6,3 l de 525 ch. De quoi passer les 100 km/h e, 4,6 s… Trop lent ? Alors tournez-vous vers la 65 AMG apparue un an plus tard. V12, 612 ch, 1 000 Nm de couple ! Elle pulvérise le 0 à 200 km/h en 13,3 s, un temps de supercar, pour un prix de supercar : 231 000 € (264 000 € actuels selon l’Insee). En 2008, la CL 500 peut bénéficier de la transmission intégrale 4Matic, puis, en 2010, c’est le restylage. Visuellement, les modifications demeurent subtiles (nouveaux boucliers, éclairage de jour).

Techniquement, elles sont plus tangibles. Outre l’adoption d’un système de récupération d’énergie au freinage Blue Efficiency, on relève l’adoption d’un nouveau V8 pour la 500. Désormais, il s’agit d’un 4,6 l biturbo offrant 435 ch pour 700 Nm de couple. Pour sa part, le bloc de la CL 63 AMG grimpe à 544 ch, celui de la CL 65 à 630 ch, mais la 600 reste à 517 ch. La suspension est améliorée, tout comme la direction et les freins, alors que l’équipement comprend désormais une aide au maintien de file, un détecteur de fatigue ou encore des feux de route automatiques. Des systèmes avant-gardistes mais qui se sont généralisés : Mercedes a joué, une fois de plus, un rôle de pionnier. En 2014, le CL cède la place à une Classe S Coupé de nouvelle génération au look flasque.

Combien ça coûte ?
Un beau coupé CL 500 se déniche dès 14 000 €, à plus de 200 000 km, ce qui n’est pas grand-chose pour ce type d’auto si elle a été bien entretenue. À 19 000 €, on en trouve qui s’en tiennent à 100 000 km. Les phases 2 sont bien plus chères, nécessitant un surplus de 8 000 €.

Le 600 varie de 25 000 € à 200 000 km à 35 000 € à moins de 100 000 km, en phase 1, les phases 2 étant pratiquement introuvables. Pourquoi ? Parce que la clientèle a préféré les versions 63 AMG. Bien plus courantes, celles-ci se présentent donc à des tarifs plus abordables, débutant à 20 000 € (plus de 200 000 km là encore). Comptez 35 000 € pour une auto de moins de 100 000 km, voire 40 000 € pour une de moins de 50 000 km. Cher en apparence, mais rapporté au neuf…

Quant à l’exceptionnelle 65 AMG, on ne trouve rien à moins de 42 000 € pour un exemplaire de 150 000 km environ.

Quelle version choisir ?
En termes de rapport qualité/prix, un CL 500 non restylé et bien entretenu à fort kilométrage représente un choix judicieux, surtout qu’il ne décotera plus. Pour le plaisir, le 63 AMG est un très bon plan, là encore si la maintenance a été scrupuleuse. Aucune version n’est mauvaise cela dit.

Les versions collector
Les 12-cylindres, 600 et surtout 65 AMG, de par leur rareté, leur noblesse mécanique et leur surpuissance sont les plus collectionnables.

Que surveiller ?
Le CL C216 se révèle bien moins problématique par sa suspension que le C215, ce qui ne signifie pas qu’il ne rencontre aucune avarie indépendante de l’entretien. Sur le V8 M273 équipant le 1er CL500, on relève l’usure prématurée du pignon de renvoi de la chaîne de distribution, qui a tendance à décaler les arbres à cames voire à sérieusement endommager le moteur si on n’intervient pas à temps. Une avarie qui se produit avant 150 000 km en général. Mercedes a corrigé le montage pour 2008, et rectifié le défaut en après-vente : assurez-vous que cela ait été fait.

Pour le reste, pas de souci particulier à relever, si tant est qu’on vidange moteur boîte auto et pont en temps et en heure, d’où l’importance de privilégier les exemplaires dotés d’un suivi complet plutôt que ceux affichant un faible kilométrage. Surtout que la maintenance peut coûter cher. Par exemple, sur les 600, le remplacement des bobines et des bougies, vers 60 000 km, revient à plus de 2 000 € !

Cela étant posé, les CL soignés enchaînent les centaines de milliers de km sans panne majeure.

Au volant

J’ai eu la chance de conduire plusieurs CL, du 500 initial au 65 AMG, en passant par le 63 et le 500 phase 2. Plusieurs constantes dominent. Ce sont des autos d’un confort incroyable, superbement finies, magnifiquement insonorisées et parfaitement sûres. Pour effectuer de longs voyages, on n’imagine pas mieux !

Elles pâtissent en revanche toutes d’une ergonomie parfois aberrante : je pense à cette rangée de basculeurs sur la console centrale. Aucun n’est bien suffisamment identifié alors qu’ils agissent sur des fonctions très variées, de la clim à la suspension.

En phase 1, la 500 va déjà vite, mais son freinage manque d’endurance en montagne (j’ai fait fumer les plaquettes sans avoir attaqué) et son châssis n’est guère agile. En phase 2, la différence est très marquée. Les modifications apportées aux trains roulant se révèlent très judicieuses, l’auto se montrant nettement plus alerte dynamiquement et toujours aussi douillette. Quant au moteur, son regain de punch est franchement étonnant.

Mais, en la matière, la 63 fait mieux encore, tout en subjuguant par sa sonorité, alors que la 65 a cette propension sidérante à vous écraser dans le fauteuil sans avoir l’air de produire aucun effort. Utile ? Certainement pas. Jouissif ? Assurément !

Évidemment, la consommation n’a rien d’économique. Comptez 13-14 l/100 km en 500 phase 1, 12 l en phase 2 ou en 63. Les V12 ne tombent que rarement sous les 15 l/100 km.

L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz C140 (1992-1998)

Dérivant de l’énorme Classe S W140, le coupé SEC est tout aussi démesuré, hyper-technologique et… lourd. Initialement, il ne se décline qu’en 500 V8 (326 ch) et 600 V12 (408 ch). Dans l’habitacle, le luxe est omniprésent, le confort infini et le silence quasi-total. Un premier restylage en 1994 apporte un changement de dénomination (ce n’est plus CL mais S Coupé), des modifications esthétiques, une boîte auto à 5 rapports et un nouveau bloc 4,2 l de 279 ch.

Les 500 et 600 chutent à 320 et 394 ch respectivement pour cause de dépollution. L’ESP et le GPS arrivent peu après, constituant des premières dans l’industrie automobile ! En 1996, une troisième vague d’améliorations intervient. L’auto s’appelle désormais CL et enrichit sa dotation notamment de radars de stationnement voire de xénons à faisceau dynamique. À partir de 9 000 €.

Mercedes-Benz CL 500 (2006), la fiche technique

  • Moteur : 8 cylindres en V, 5 461 cm3
  • Alimentation : injection électronique
  • Suspension : 4 bras, ressorts hélicoïdaux, amortissement ABC, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras ressorts hélicoïdaux, amortissement ABC, barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 7 automatique, propulsion
  • Puissance : 388 ch à 6 000 tr/min
  • Couple : 530 Nm à 2 800 tr/min
  • Poids : 1 995 kg
  • Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 5,4 s (donnée constructeur)