Selon une source proche de l'Hôtel du gouvernement, le constructeur indien Larsen & Toubro (L&T) aurait dû démarrer des travaux au niveau de la gare Jan Palach (Nord) fin mars.
Sauf que rien n'a été fait jusqu'ici. Le terrain au niveau de la gare n'a pas encore été remis à L&T pour le chantier qui concerne la nouvelle infrastructure de pointe qui devrait changer la face de Curepipe. Ce sera chose faite dans quelques semaines et la démolition pourra commencer. La ville accueillera la deuxième station surélevée après Rose-Hill. Pour ce faire, il faut raser la gare existante, sauf que la municipalité n'a pas encore donné son feu vert. Le marché et ses tours, eux, ne seront pas démolis.
Une solution devrait également être trouvée rapidement pour le stationnement des bus des différentes compagnies de transport qui desservent les lignes depuis cette gare. À la National Transport Authority (NTA), l'on explique qu'un plan pour leur déménagement et leur stationnement est en préparation avec la collaboration de Metro Express Limited (MEL), qui gère tout le projet. Par la suite, il faudra informer les passagers des changements mis en place à la gare. D'ailleurs, une réunion et une visite ont eu lieu mardi avec la Traffic Management and Road Safety Unit (TMRSU) et la NTA pour l'identification des sites alternatifs pour la délocalisation des bus et des marchands.
Interrogé, le maire de la ville, Hans Margueritte, explique que même si 177 marchands travaillent près de la gare et une soixantaine opère dans l'illégalité, ils ne seront pas affectés par les travaux. «Ils sont tous en dehors de la gare. Il y a six magasins à l'intérieur de la gare qu'il faut reloger. On n'a rien finalisé encore.» Selon le maire, une réunion est prévue lundi avec les autorités.
Pourquoi Jan Palach ?
Si de nombreuses villes en République tchèque sont baptisées Jan Palach, les rues de certaines villes d'Europe portent également ce nom. À Maurice, c'est la gare de Curepipe. Selon le site web de la ville, cette gare est considérée comme la plus grande avec un flot de passagers au nombre de 100 000 par jour. Pourquoi ce nom ? Interrogé, Amédée Darga, ancien maire de la ville, explique qu'il a été choisi au début des années 70 par sir Gaëtan Duval (SGD). Selon lui, deux éléments l'ont poussé à nommer la gare de Curepipe Jan Palach. «C'est le nom d'une personne qui s'est immolé en protestation contre le régime communiste en République tchèque.» Jan Palach est un étudiant tchèque qui étudiait l'histoire et l'économie politique à l'université Charles de Prague. Il s'est immolé suite à une manifestation politique contre la fin du printemps de Prague, consécutive à l'invasion de la Tchécoslovaquie par les armées du pacte de Varsovie, en 1968. L'autre élément, selon Amédée Darga, c'est que SGD, à cette époque, avait désigné le Mouvement militant mauricien (MMM) comme un parti communiste. «Il a nommé Jan Palach comme un symbole de l'anticommunisme et anti-MMM.»
Hôtel Europa: le conseiller juridique sollicité
Où en est-on avec le projet de parking de l'hôtel «Europa» ? Hans Margueritte explique que le dossier se trouve entre les mains du conseiller juridique de la mairie. «Rien n'a été touché au bâtiment.» Ce bâtiment de cinq étages, sis à la rue Lees, à quelques mètres du complexe Manhattan, sera rasé pour faire place à un parking surélevé dans le cadre du Metro Express. Les automobilistes pourront y stationner leurs voitures avant de prendre le métro. Une fois que tout sera mis sur le papier, la mairie prévoit la démolition de ce bâtiment qui, autrefois, était qualifié d'établissement de classe internationale et la clientèle visée par la direction était des étrangers huppés.