Metro Express: sur le tracé du patrimoine

il y a 7 années, 8 mois - 4 Avril 2017, lexpress.mu
Metro Express: sur le tracé du patrimoine
Quelles vieilles pierres – elles doivent avoir au moins 100 ans pour être patrimoine – se trouvent sur le tracé du Metro Express ?

La première et toute nouvelle pierre de ce nouveau mode de transport a, elle, été posée le 10 mars.

Métro contre train. Quels sont les bâtiments historiques qui se trouvent sur le tracé du Metro Express? Selon les indications disponibles pour l'heure, dans la capitale, c'est l'ancienne gare de trains (ancienne Central Railway Station et ex-bâtiment de la National Transport Authority) qui est concernée. «Ce bâtiment ne sera pas démoli mais intégré à l'urban terminal», précise le lord-maire Oomar Kholeegan, joint en déplacement à l'étranger.

Dans le cas de l'ancien marché de La Butte, il ne s'agit pas d'un patrimoine classé. Alors que l'ancien pont de Grande-Rivière Nord-Ouest, qui aurait été évoqué, «n'est pas sur le tracé», indique le lord-maire. «Quand le métro quitte Richelieu, il passe par le Chantier de Plaisance, Bell-Village et Plaine-Lauzun.»

À Beau-Bassin–Rose-Hill, le maire Ken Fong est catégorique. Aucun patrimoine n'est concerné. Idem à Quatre-Bornes, confirme le maire Atmaram Sonoo.

Dans les localités jumelées de Vacoas–Phoenix, Navin Ramsoondur, le maire, affirme d'abord qu'il n'y a pas de patrimoine sur le tracé. Avant d'attirer l'attention sur l'ancien pont utilisé du temps du chemin de fer, situé dans la région de Sadally, entre Vacoas et Curepipe. «Mé mo pa kapav azardé», avertit le maire. À la suite d'une «rencontre rapide» avec le ministre Nando Bodha, Navin Ramsoondur indique que le métro passera par une partie de «laplas kamion» et une partie du parking du marché de Vacoas. «Il faut voir cela comme un projet révolutionnaire. Il est grand temps de moderniser. Le centre-ville va connaître un développement incroyable. Ce n'est pas juste un train qui passe.»

Du côté du ministère des Arts et de la culture, qui a sous sa tutelle le National Heritage Fund (NHF), une source officielle indique seulement qu'à «l'heure actuelle nous n'avons pas reçu de demande d'autorisation pour toucher à un bâtiment classé patrimoine national». La loi prévoit que tous les travaux concernant un bâtiment listé comme patrimoine ne peuvent se faire sans l'aval du NHF.

Histoire: ces pierres déracinées et replantées

Il existe plusieurs exemples d'édifices liés à l'histoire qui ont été démontés, pour faire place au développement, avant d'être remontés. Sans doute le plus connu : la ferme du rhum, entrepôt qui conservait la production locale de rhum destiné à l'exportation, qui se trouvait dans le port. En 1992, il doit faire place à l'autoroute. Les pierres sont numérotées et démontées. «Elles ont été conservées à Cassis et ont été la proie de voleurs», indique Christophe Leroux de l'association SOS Patrimoine. La ferme du rhum a, par la suite, été remontée à Vacoas par la Special Mobile Force. Musée de la police, puis salle de répétition pour l'orchestre de la police, le bâtiment est aujourd'hui silencieux.

Au Caudan, le «petit bâtiment en pierre à côté de la poste centrale était ce que l'on appelait le corps de garde. Les policiers s'y tenaient. Il a été démonté pour faire place aux travaux de la passerelle souterraine, avant d'être reconstruit au même endroit», indique Christophe Leroux. Il cite aussi le château Bénarès qui appartenait à la famille Naz. «Elle habitait aussi à Curepipe. Le château a été démonté et des pierres ont servi à la construction de l'église Sainte-Hélène.» Il nous parle aussi du marché de Rose-Belle. «Les pierres ont été démontées à Pamplemousses