L’un des plus ambitieux projets d’infrastructure économique et routière, de surcroît le Mauritius Light Rapid Transit, piloté avec détermination par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, nécessitant des investissements massifs de $ 825 millions (Rs 24,8 milliards), a déjà obtenu son go-ahead du gouvernement.
Le contrat a été alloué sans surprise à la société indienne Afcons Infrastructure (India) en partenariat avec un constructeur ferroviaire espagnol, Construcciónes y Auxiliar de Ferrocarriles. La cotation initiale soumise dans le cadre de l’appel d’offres était de Rs 27,2 milliards mais ramenée à Rs 24,8 milliards après une série de négociations menées par des représentants du gouvernement avec la firme soumissionnaire de l’Inde. Initialement, le coût du projet était estimé à environ Rs 23,9 milliards, soit Rs 900 millions de moins que le real price tag, en raison des escalation costs, fait-on comprendre dans les milieux autorisés à l’hôtel du gouvernement.
Avec le déplacement à Maurice à partir de ce week-end des représentants du consortium indo-hispanique pour un ultime round de négociations, tout semble indiquer que la target date de fin octobre-début novembre pour la mobilisation d’un des plus importants chantiers dans le domaine de l’infrastructure publique devrait être respectée avec les premiers trains du métro léger entrant en gare en octobre 2018, après des travaux d’une durée de quatre ans. D’ailleurs, la prochaine visite officielle de la ministre des Affaires étrangères de l’Inde, Sushma Swaraj, annoncée pour le premier week-end de novembre, marquera une étape cruciale dans la mise à exécution de ce projet de mass transit en vue d’alléger le problème de congestion routière sur le principal axe routier de l’île.
Des recoupements d’informations effectués par Week-End de sources concordantes, le poids de l’Inde, que ce soit en termes d’apport technique ou financier, est des plus déterminants dans la mise en opération éventuelle du métro léger. D’abord, la société Afcons Infrastructure, qui travaillera en étroite collaboration avec une firme espagnole, spécialisée dans le domaine ferroviaire, a décroché le contrat après un exercice d’appels d’offres, comportant différents paliers de contrôle.
Après l’étape d’expression of interests, où onze firmes internationales avaient été présélectionnées, six d’entre elles avaient été invitées à soumettre des cotations. Toutefois, deux seulement avaient répondu officiellement avec trois offres reçues. Au terme des procédures établies, ces bids furent examinés par un Due Diligence Committee, comprenant des officiels faisant partie d’une evaluation team locale travaillant en étroite collaboration avec des spécialistes de la Singapore Cooperation Enterprise.
Les Espagnols : un gage de garantie
Même si l’offre venant de la République populaire de Chine a été écartée pour une question de vices de procédure car cette société de construction fait partie de la liste rouge des debarred companies de la Banque mondiale pour des raisons relevant de pratiques peu conformes à la bonne gouvernance, l’avantage en faveur d’Afcons Infrastructure est cette association avec Construcciónes y Auxiliar de Ferrocarriles d’Espagne, un spécialiste de renommée internationale des équipements de Light Rail Transit System, notamment aux Etats-Unis, au Portugal et en Inde.
« Le constructeur espagnol des équipements est un gage de garantie pour la qualité du produit fini aux normes européennes alors qu’avec le soumissionnaire chinois, les Light Rail Vehicles provenaient de Chine », fait-on comprendre dans les milieux autorisés.
« The whole procurement exercise ranging from the call for expression of interest up to the evaluation and negotiation stages has been conducted under the strict supervision and scrutiny of the Probity Officer appointed by the government of Mauritius», affirme-t-on à l’hôtel du gouvernement, comme pour convaincre les dernières poches de réticence dans les milieux politiques. Une équipe de légistes du State Law Office a procédé à une vérification systématique des procédures adoptées en vue d’éliminer tout manquement ou autre lacune.
D’ailleurs, les recommandations du Due Diligence Committee en faveur de l’offre indienne d’Afcons Infrastructure ont été approuvées par un High Powered Committee, institué sous les provisions statutaires de la Public Procurement Act avant l’ultime feu vert du Conseil des ministres. Les experts de la Singapore Cooperation Enterprise ont confirmé qu’Afcons Infrastructure détient les compétences techniques et la capacité pour la construction du métro léger à Maurice.
Équilibres financiers et monétaires
D’autre part, l’apport des autorités indiennes a été plus conséquent sur le plan financier car pour ouvrir le chantier du métro léger sur une distance de 37 kilomètres entre Curepipe et Port-Louis, il fallait trouver la somme de $ 825 millions, soit Rs 24,8 milliards, en hard currency sans perturber les grands équilibres financiers et monétaires au sein de l’économie. Dans cette perspective, Maurice pourra compter sur une enveloppe financière sous forme de ligne de crédits de $ 200 millions (≈Rs 6 milliards) avec des taux d’intérêts inférieurs à 1% par an fournie par le gouvernement indien. Viendront se greffer à cela des buyers credits de $ 400 millions, soit Rs 12 milliards, de l’EXIM Bank d’Inde. Le taux d’intérêts devrait être de l’ordre de 2%.
En contrepartie, Maurice devra participer financièrement à hauteur de $ 250 millions (Rs 7,5 milliards) sous forme de LRT Bonds émis par la Banque de Maurice pur le compte du gouvernement. Les autorités mauriciennes ont déjà arrêté la décision de puiser des fonds locaux à cet effet avec pour conséquence de stériliser les excès de liquidités dans le circuit bancaire. Il ne devrait pas y avoir de difficultés car les dernières données publiées par la Banque de Maurice indiquent que pour le mois dernier, les excès de liquidités étaient de plus de Rs 10 milliards.
Cette question de gestion d’excess liquidity avait envenimé les relations entre l’ancien vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, et le gouverneur de la Banque de Maurice, Manou Bheenick. Le projet de métro léger devrait faire œuvre utile sur le plan politique d’abord en enlevant une épine dans les pieds du Grand Argentier qui s’installera à l’hôtel du gouvernement après les prochaines élections générales.
Ce package financier mis à la disposition de Maurice par l’Inde fait partie des dossiers que la ministre des Affaires étrangères d’Inde apportera dans ses bagages pour sa visite officielle du 1er au 3 novembre. Le programme de travail pourrait comprendre une cérémonie de signature des documents relatifs entre les deux gouvernements dans le cadre du renforcement des relations.
Entre-temps, les représentants d’Afcons Infrastructure sont arrivés à Maurice ce week-end pour les dernières discussions avec la partie mauricienne et pour dégager les modalités des travaux à être réalisés entre Curepipe et Port-Louis. La signature du contrat formel pour le Mauritius Light Rapid Transit Project pourrait également intervenir en marge de la visite de la ministre Sushma Swaraj.
Des discussions sont actuellement engagées de gouvernement à gouvernement en vue d’identifier la société internationale avec la compétence voulue pour assurer le Project Management du métro léger à Maurice. La Delhi Metro Corporation et les Railways of India ont déjà été approchés par Maurice pour des discussions préliminaires mais une décision devra être dégagée et probablement annoncée lors de la visite de la ministre des Affaires étrangères indienne.
Congestion routière
D’autre part, le trajet définitif du métro léger a déjà été arrêté par les consultants de la Singapore Cooperation Enterprise (voir graphique plus loin). Comme déjà indiqué, à certains endroits, le Light Rapid Transit opérera en position de surélévation, notamment avec le passage sur pilotis au centre de Quatre-Bornes, de Rose-Hill et devant La Butte à Port-Louis principalement. Le métro léger comprendra six interchanges majeurs avec des gares connexes pour des feeder buses desservant les agglomérations avoisinantes. Ces échanges sont installés à Curepipe, Vacoas, Quatre-Bornes, Rose-Hill, Place Victoria et Place de l’Immigration.
Par ailleurs, le coût du ticket de métro léger sera comparable à celui du barème des tarifs de bus en vigueur en octobre 2018. L’étude de faisabilité mise sur des fare revenues de Rs 100 millions par mois au début des opérations avec des dépenses opérationnelles variant de Rs 788 millions à Rs 818 millions par an pour les premiers dix ans. Cette viabilité est axée sur une clientèle de 163 765 passagers par jour avec un maximum de 18 472 pour la pointe horaire du matin sur le corridor entre Curepipe et Port-Louis. « Ridership of the MLRT is expected to total approximately 50 million passengers per annum in 2018, and grow upward to approximately 54 million passengers per annum by 2038 », note l’étude.
Avec la mise en application des tarifs de bus en vigueur, le métro léger devrait générer des recettes de Rs 204 millions pour les deux premiers mois d’opération en 2018, de Rs 1,3 milliard par an pour la période allant jusqu’à 2028 avec une fréquentation du métro léger de 170 000 passagers par jour et de Rs 1,4 milliard annuellement jusqu’en 2038, atteignant la barre des 178 000 passagers par jour.
« It is estimated that over a 20 year operational period, the present value (PV) of farebox reveue would be approximately Rs 18,266 million. In addition to farebox revenue, advertising revenue and the residual values of the MLRT were taken into account within the financial evaluation», relève l’Executive Summary misant sur des recettes publicitaires de Rs 395 millions annuellement.
Les principaux avantages découlant du projet de métro léger sont un mode de transport alternatif dans une tentative de régler le problème de la congestion routière à Port-Louis avec une croissance du parc automobile nettement supérieure au taux démographique, une contribution à l’économie de Rs 12,5 milliards et 7 000 emplois directs ou indirects lors de la construction entre 2014 et 2018.
Depuis vendredi après-midi, une amère déception prévaut au sein de la Union of Bus Industry Workers (UBIW). Les 13 mesures annoncées après les délibérations du conseil des ministres de la fin de la semaine ont reçu un accueil mitigé, d’autant que la principale revendication portant sur le paiement d’un increment de Rs 175 par mois à tout employé de bus avec plus de dix ans de service a été modifiée.
Les dirigeants de la UBIW s’attendaient au moins à voir cette recommandation du National Remuneration Board (NRB) être entérinée par le gouvernement sans aucune modification. Ils ont été déçus, le gouvernement adoptant une staggered formula comme suit :
Cette décision n’est pas au goût des employés du transport en commun, l’UBIW affirmant que « le gouvernement a reculé face aux faucons qui tentent de pousser à l’affrontement ».« Dès ce samedi matin, nous pouvons sentir une grande colère chez les employés concernés. Nous attendrons la prochaine rencontre avec le Premier ministre, Navin Ramgoolam, pour lui demander de tenir parole. Cette décision ne traduit pas l’esprit et la teneur des négociations de mardi dernier. Après, nous aviserons de la marche à suivre », a déclaré à Week-End Ashok Subron, négociateur de la UBIW.
Du côté des syndicalistes, une série de propositions d’actions industrielles sont à l’étude en vue d’exprimer dans le concret la déception des employés, qui avaient placé de gros espoirs dans la réunion de mardi dernier au Prime Minister’s Office. Par ailleurs, la UBIW est en présence d’une proposition officielle en vue de solliciter l’intervention de l’Employment Relations Tribunal pour obtenir un Variation Order du Collective Agreement signé avec les compagnies d’autobus en date du 3 août dernier en vue de bénéficier de la grille salariale proposée par le NRB.
Les autres mesures adoptées par le Conseil des ministres suite aux négociations de mardi sont :
D’autre part, commentant les derniers développements sur le dossier du Mauritius Light Rapid Transit avec l’allocation de contrat de Rs 24,8 milliards, Askok Subron, au nom de Rezistans & Alternativ, préconise la mise en place d’un système de transport par autobus gratuit pour toute la population au lieu de s’engager avec précipitation dans ce projet, qui coûtera très cher aux usagers et au pays.
« Nous travaillons en collaboration avec d’autres parties sur un projet de bus gratuit, qui est entièrement faisable. Il n’y a pas lieu pour le pays de céder à des lobbies économiques internationaux ayant des visées géopolitiques inavouables », fait-il comprendre en promettant de revenir à la charge en temps et lieu.
La gare routière de Victoria est l’une des plus importantes de l’île vu le nombre de passagers qui y transitent chaque jour et surtout à des heures de pointe. Aux yeux et à la barbe des autorités, notamment des Casernes centrales, qui se trouvent à moins de 50 mètres, les marchands ambulants font la pluie et le beau temps surtout aux pointes. C’est un kidnapping pur et simple de tous les passages non seulement piétonniers mais également pour les autobus.
Ceux qui doivent emprunter chaque jour le couloir entre les stands alloués aux autobus et l’immeuble en désuétude qui abritait jadis la Road Traffic Licensing Authority (RTLA) assistent à des scènes des plus folkloriques, presque du jamais vu. Pour pouvoir quitter la gare, des chauffeurs de bus doivent attendre que les marchands ambulants dégagent de manière temporaire le passage de leurs tréteaux de fortune avec leurs copies piratées de DVD, de légumes en tous genres.
Tant ce passage est devenu étroit avec l’occupation illégale des marchands ambulants que les piétons et les chauffeurs doivent être extrêmement vigilants pour éviter des problèmes. Mais il y a pire en termes de normes sanitaires où des fruits, principalement des mangues, et légumes sont exposés à même le sol devant la sortie des toilettes publiques, qui débordent régulièrement…
Cela s’est passé mardi après-midi. Un véritable record établi par ce chauffeur de bus individuel sur la route de Rivière-Noire. Les passagers, qui ont voyagé dans ce bus quittant Port-Louis vers les 17 heures, l’ont appris à leurs dépens. Le chauffeur, qui ne se souciait nullement de ce qui se passait autour de lui, était accroché à son téléphone portable, alors que le véhicule roulait à la vitesse de l’escargot. En plus, le bus s’arrêtait à chacun des arrêts à partir de La Butte. Cette scène au téléphone a duré jusqu’à la hauteur de Gamma, soit peu avant l’entrée du village de La Ferme, vers 17h53.
Pourtant, sur ce tronçon de route de Port-Louis à La Ferme à cette heure de pointe, il doit y avoir des policiers sur la route. Évidemment, le bus a même été doublé par deux véhicules de la police. Mais le chauffeur de bus, qui aurait bien pu travailler dans un centre d’appels, n’a nullement été inquiété. Sacré veinard !
Ce bus a pris plus d’une heure pour rallier Cascavelle de Port-Louis, alors que la moyenne est de 45 minutes. Les passagers pénalisés ne pouvaient rien car le patron n’est autre que le chauffeur au volant
Avez-vous déjà tenté de prendre contact avec la National Transport Authority (NTA) pour protester contre des manquements aux règlements dans le système de transport en commun, comme le non-respect des horaires ? Peine perdue, vous n’avez aucune chance de vous faire entendre et encore moins d’avoir raison.
Pour ces officiels de la NTA, tout se déroule de manière normale et il n’y a aucun problème avec les bus, même si le premier qui quitte Flic-en-Flac le matin arrive à hauteur de Rogers House à 7h20 et même plus. Ainsi, celui qui prend le premier bus 123 au départ de Wolmar le matin ne doit jamais prendre un job ou même un rendez-vous à 7h à Port-Louis. Il sera toujours en retard et pénalisé. Pourtant, il y a quelques années, ce même bus arrivait à cet arrêt à 6h55. Ce n’est pas une question d’embouteillage sauf que l’heure du départ du bus est aléatoire, dépendant de l’humeur du chauffeur et du receveur, et les inspecteurs de la NTA jouant aux abonnés absents sur les routes tôt le matin…
À peine les bus, qu’ils soient individuels ou des compagnies, ont pris le départ à la gare de l’Immigration en direction de l’Ouest qu’ils font une plus longue escale à l’arrêt le long de La Nationale à l’arrière de gare Victoria. Des fois, ces arrêts durent plus d’un quart d’heure, les passagers ayant à subir la chaleur ambiante et également la chaleur du ton des émissions de radio à fond la caisse dans le bus. Il semblerait que le règlement de la durée des arrêts de bus est l’aspect de la loi le plus violé tous les jours et en toute impunité. Des fois, aux heures de pointe, un motard de la force policière, en bon samaritain, se fait un devoir de mettre un peu d’ordre en exigeant que les bus démarrent aussitôt les passagers embarqués. Sinon, c’est le receveur qui dicte la loi…
Les usagers du transport en commun habitant Mahébourg dénoncent l’absence d’un service de bus express vers Port-Louis et vice-versa. En effet, depuis de nombreuses années, c’est un fait indéniable qu’après 8h, il n’y a plus de bus express qui quitte Mahébourg pour la capitale. Dans l’après-midi, le premier express quittant Port-Louis est à 16h, le dernier étant à 17h. Ainsi, ils n’ont d’autre choix que de se fier au service des lignes normales, où les bus traversent tous les villages du Nord au Sud, soit un périple de plus de deux heures.