C'est du moins l'objectif du gouvernement, comme l'a annoncé le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, lors de sa conférence de presse le 8 avril, au Hennessy Park Hotel, à Ébène. Mais, les plans ont quelque peu déraillé. Et, les travaux qui ont déjà démarré à St-Jean seront stoppés dans l'immédiat, apprend-on...
Du côté de l'Hôtel du gouvernement, une source proche du dossier affirme en effet que les travaux sur ce tronçon seront stoppés, pendant quelque temps du moins, après l'exercice de «piling» effectué par le constructeur indien, Larsen & Toubro, à l'entrée de St-Jean, au début du mois. Le «piling» consiste à planter des pieux en béton dans le sol, ceux-ci devant servir de support aux structures devant soutenir le métro.
Mais pourquoi les machines seront-elles à l'arrêt ? Surtout qu'un plan de travail a déjà été établi et soumis aux autorités. Il s'agit tout d'abord d'éliminer les parkings le long de la route St-Jean vu l'étroitesse de celle-ci. Il était prévu que le métro passe au milieu de cette route avec une seule voie de chaque côté dédiée aux automobilistes. Une centaine d'empiétements ont également été «sauvés» et deux sites ont été identifiés pour résoudre le problème de parking. Un plan de déviation a en outre été approuvé par les autorités et devait être mis en place le soir et les week-ends.
Transfert de main-d'œuvre
Que se passe-t-il alors ? En fait, avance notre source, le «piling rig» – la machine utilisée pour cet exercice – sera utilisé pour les travaux au niveau du Caudan. St-Jean – lieu stratégique – ne serait pas une priorité tant que le flyover qui sera construit à Hillcrest, n'est pas finalisé. Le métro passera sous l'autopont en question, qui reliera Sodnac à l'autoroute M1 et les travaux ne pourront pas avancer vers Vacoas-Phoenix, de St-Jean, tant qu'il ne sera pas prêt.
En tout cas, de nombreuses questions demeurent en suspens. Et le député de Belle-Rose–Quatre-Bornes Arvin Boolell, qui est monté au front pour dénoncer l'absence de dialogue avec les habitants et commerçants, de même qu'un manque de planification correcte, s'interroge. S'il ne comprend pas les raisons qui pourraient conduire à l'arrêt des travaux, il émet deux suppositions. «Il se pourrait qu'on veuille transférer toute la main-d'œuvre pour finaliser la phase I et compléter les travaux sur le tracé Rose-Hill-Port-Louis. Ou alors, on craint qu'il y ait des étincelles...»
Le député rouge souligne que «le gros problème à Quatre-Bornes», c'est qu'il y a pas mal de petites et moyennes entreprises, des commerces, installés sur le tracé. «Il n'y a pas suffisamment d'espace et il y aura d'énormes d'embouteillages.»
Pour sa part, le leader de l'opposition, également député de cette circonscription, Xavier-Luc Duval, dit accueillir favorablement cette décision si celle-ci s'avère. «À mon avis, il faut revoir le concept du Metro Express à Quatre-Bornes. Cela va causer un chaos pas possible à la route St- Jean et à la rue Victoria. Il faut revoir tout le tracé. Il est impératif que le métro soit sur pilotis et qu'il aille jusqu'à Ebène...»
Région très complexe
Sollicité pour une réaction et une confirmation, surtout, Metro Express Limited laisse planer le doute. «En ce qui concerne les travaux le long de la route St-Jean, la région est très urbanisée et complexe, impliquant une multitude de services publics et autres infrastructures existantes. À travers le projet Metro Express, notre objectif est de transformer Quatre-Bornes en une ville moderne et tournée vers l'avenir, avec des transports intégrés et un terminal urbain multimodal. Cela implique une approche d'intégration complexe et nécessite bien sûr une planification détaillée et coordonnée, ce qui est actuellement en cours avec toutes les parties, y compris la municipalité de Quatre-Bornes, le ministère des Infrastructures publiques, la Traffic Management and Road Safety Unit, la National Transport Authority, la Roard Development Authority, la police et les services publics.»