
Un incendie s’est déclaré à bord du cargo Morning Midas, au large de l’Alaska, forçant l’équipage à abandonner le navire alors qu’il transportait plus de 3000 véhicules, dont 800 électriques équipés de batteries lithium-ion. L’incident rappelle les risques liés à ce type de batteries, difficiles à maîtriser en cas de feu. Face à la multiplication de ces sinistres, l’industrie s’intéresse de près à des alternatives plus sûres, comme la batterie sodium-ion.
Le Morning Midas est en train de sombrer
Il y a quelques heures, à plus de 1900 kilomètres d’Anchorage (Alaska), un incendie s’est déclaré à bord du Morning Midas, un cargo transportant plus de 3000 voitures, dont 800 électriques. Le feu, repéré sur un pont dédié aux véhicules électriques, s’est rapidement propagé, rendant toute tentative d’extinction vaine pour l’équipage. Les 22 membres à bord ont dû quitter le navire à la hâte, embarquant dans un canot de sauvetage avant d’être récupérés sains et saufs par un autre bâtiment commercial.
Conscientes du risque d’explosion lié aux batteries lithium-ion, les autorités américaines ont choisi de surveiller l’incendie à distance, préférant laisser le feu s’éteindre de lui-même plutôt que de risquer la vie des équipes de secours. Cette décision, dictée par la prudence, montre la difficulté à intervenir sur ce type de sinistre. Il faut dire qu’une batterie lithium-ion peut surchauffer et entrer en emballement thermique, générant des fumées toxiques et des flammes difficiles à maîtriser. Si la cause exacte de l’incendie reste à déterminer, la surchauffe d’une batterie électrique figure parmi les hypothèses sérieuses. Rappelons aussi que ce n’est pas la première fois qu’un tel scénario se produit. Beaucoup se souviennent du Felicity Ace, ce cargo qui, en 2022, avait sombré dans l’Atlantique après deux semaines d’incendie, emportant avec lui près de 4000 voitures.
Sodium-ion, la piste qui rassure l’industrie
Face à la multiplication de ces incidents, la recherche s’active pour proposer des alternatives plus sûres aux batteries lithium-ion. Parmi les pistes les plus sérieuses, la batterie sodium-ion attire de plus en plus l’attention. À la différence du lithium, le sodium est abondant, peu coûteux et présente une stabilité chimique supérieure, réduisant drastiquement les risques de surchauffe et d’incendie. CATL, leader mondial des batteries, a dernièrement présenté sa Naxtra, une batterie sodium-ion affichant une densité énergétique de 175 Wh/kg, soit un niveau comparable aux meilleures batteries LFP (lithium-phosphate-fer). Outre la sécurité, cette cellule se distingue par sa capacité à fonctionner dans des conditions extrêmes, de -40°C à +70°C, et par une longévité dépassant les 10 000 cycles de charge.
Pour les constructeurs automobiles, c’est un argument de poids car ces batteries présentent moins de risques et une autonomie qui atteint désormais les standards attendus. Les avantages ne s’arrêtent pas là. Le sodium, sixième élément le plus abondant sur Terre, permet de réduire les coûts de production et l’empreinte environnementale liée à l’extraction du lithium]. Les batteries sodium-ion se montrent aussi plus performantes par temps froid. Si la technologie sodium-ion progresse à grands pas, elle doit encore prouver qu’elle est aussi performante que la technologie lithium-ion. Mais les avancées sont réelles, et les derniers modèles présentés par les laboratoires et les industriels laissent entrevoir une probable adoption à grande échelle dans les prochaines années.
Nouvelles connexes