Ne Dites Plus « Véhicule Autonome », Mais « À Conduite Automatisée »

il y a 3 années, 6 mois - 31 Mai 2021, AutoPlus
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Tout est question de sémantique : selon des experts, il faudrait plutôt parler de « véhicule à conduite automatisée » que de « véhicule autonome ».

Le phénomène a été rendu populaire par Tesla : en appelant son système de conduite semi-autonome « Autopilot », la firme californienne a laissé croire à ses clients que ses voitures étaient en mesure de se conduire toutes seules. Et pourtant, une supervision humaine est toujours nécessaire afin de garder à tout moment le contrôle de son véhicule, et éviter tous ces accidents tragiques largement médiatisés. La sémantique a alors toute son importance pour prévenir ces comportements à risque.

Si vous ne le saviez pas, le gouvernement français a créé un « Comité National Pilote d’Éthique du Numérique » : une assemblée liée au Comité Consultatif National d’Éthique, chargée « d’aborder de manière globale les enjeux éthiques du numérique et de l’intelligence artificielle » et qui s’intéresse notamment aux sujets des agents conversationnels, du véhicule autonome, ou encore du diagnostic médical à l’ère de l’intelligence artificielle.

Véhicule à conduite automatisée : pour responsabiliser les conducteurs ?
Ces experts de l’éthique du numérique ont récemment publié un avis recommandant de ne plus parler de « véhicule autonome », mais plutôt d’un « véhicule à conduite automatisée » pour que les conducteurs se sentent toujours responsables : « L’utilisation d’expressions comme ‘autonomie’ ou ‘délégation de conduite’ donne l’illusion que le véhicule prendrait ses propres décisions et que les utilisateurs n’auraient pas à s’occuper de la conduite, et pourraient se dégager des responsabilités afférentes ».

Parmi les différentes réflexions de ce Comité, nous retiendrons également qu’il recommande que le conducteur d’un véhicule « à conduite automatisée » soit « libéré de toute responsabilité à l’occasion des accidents causés par le véhicule ». Si la méthode serait encore à définir, seraient alors rendues responsables les sociétés à l’origine de la défaillance technique qui aurait provoqué l’accident : le constructeur, les équipementiers ou encore le responsable des infrastructures.