PNQ : L’État Escompte Rs 6,8 Md de Taxes sur les Produits Pétroliers

il y a 11 années, 7 mois - 28 Mars 2013, The Défi Media Group
PNQ : L’État Escompte Rs 6,8 Md de Taxes sur les Produits Pétroliers
L’État envisage d’engranger Rs 6,8 milliards de revenus à travers les diverses taxes perçues sur les produits pétroliers cette année.

Cader Sayed-Hossen explique que plus de Rs 2,4 milliards ont été versées à Betamax depuis 2010. Alors qu’Alan Ganoo soutient que les cours mondiaux des carburants ne correspondent pas aux calculs de la State Trading Corporation (STC).

La première Private Notice Question de la rentrée parlementaire, mardi, a été l’occasion de se pencher sur les produits pétroliers. Alan Ganoo, leader de l’Opposition, a voulu obtenir de plus amples détails du ministre du Commerce, Cader Sayed-Hossen, sur la structure et la récente hausse des prix de ces produits.

Le ministre du Commerce a donné une estimation détaillée de ce que l’État compte percevoir cette année sur ces produits pétroliers, soit l’essence et le diesel.

Rs 2,7 milliards devraient être ainsi perçues en termes de droits d’accise; Rs 2,5 milliards pour la TVA;

Rs 131 millions pour le MID Levy; Rs 778 millions pour la contribution à la RDA et 653 millions pour les subsides sur le gaz, la farine et le riz. Au total, ce sont Rs 6,8 milliards que l’État escompte engranger. À titre de comparaison, l’État avait récolté Rs 6,39 milliards sur les mêmes intrants en 2012.

Autre chiffre communiqué à la Chambre lors de cette PNQ, celui du montant payé par la STC à la compagnie Betamax qui se charge du transport de nos produits pétroliers. Le ministre du Commerce a souligné que pas moins de Rs 2,5 milliards ont été payés en termes de fret à la compagnie depuis août 2010. Et de rappeler que les pertes de la STC sur le hedging s’élevaient à

Rs 4,7 milliards.

Calcul pour calcul, Alan Ganoo s’est livré à un petit exercice mathématique. Résultat des comptes : la hausse des cours des produits pétroliers sur le marché mondial ne cadre pas avec les prix à la pompe à Maurice. La majoration à l’international, entre 2011 et 2013, martèle le leader de l’Opposition est de 7 % pour l’essence et de 0,8 % pour le diesel, soit beaucoup plus que celle répercutée à Maurice. Une arithmétique sur laquelle Cader Sayed-Hossen n’est toutefois pas d’accord.

« L’on ne peut comparer les cours de 2011 et de 2013, exclusivement. Il y a des fluctuations notées entre-temps », explique le ministre. Alan Ganoo, lui, n’en démord pas. « La STC écorche les consommateurs », tempête-t-il. Et de souligner que les consommateurs, justement auraient pu économiser Rs 760 millions. Le leader de l’Opposition estime « injuste » le système d’indexation et de fixation des prix utilisé par la STC. Et Cader Sayed-Hossen, glissant vers un terrain plus politique que technique, de rappeler que c’est lorsque Showkutally Soodhun était ministre du Commerce que le présent système a été mis sur pied.

Ces « barons » qui ont reçu Rs 115 millions

Lors de la PNQ, le leader de l’Opposition s’en est aussi pris à certains « barons » de l’industrie pétrolière, entendez par là, les Majors implantées à Maurice. Selon Alan Ganoo, ces dernières ont reçu une révision à la hausse de leur marge de profit, ce qui leur a procuré des bénéfices additionnels de Rs 115 millions,

« alors que les stations-service n’ont rien reçu », déplore le leader de l’Opposition. Cader Sayed-Hossen souligne que ces stations-service avaient déjà obtenu une hausse significative de leur marge.

Le contrat avec Betamax « sensible »

Le ministre du Commerce a expliqué, à une interpellation supplémentaire d’Alan Ganoo, qu’il serait très « sensible » de rendre public le contrat conclu entre la STC et Betamax. « Nous devons obtenir l’autorisation de l’autre partie avant de rendre publics les termes de cet accord », a expliqué le ministre.

Ambiance – Les yeux étaient rivés sur Alan Ganoo

Il se lève et attache les boutons de sa veste, respect du décorum oblige. Il lit d’une voix posée, bien qu’un peu grésillant au début, l’énoncé de la PNQ du jour. Alan Ganoo se lance ainsi dans la bataille en tant que leader de l’Opposition. Cette lourde casquette que lui a confiée Paul Bérenger, en congé pour des traitements à l’étranger. Pour ses étrennes comme chef de file de l’Opposition, Alan Ganoo a réussi, peut-être pas un sans-faute, mais du moins à maintenir un niveau appréciable des travaux parlementaires, mardi.

Au Parlement, l’ambiance générale était plutôt calme, bien que, de temps à autre, les esprits se soient échauffés avant un retour à la normale. Une logique suivie lors de la très attendue PNQ axée sur les produits pétroliers.

Alan Ganoo, attendu justement au tournant, s’est montré parfois technique (un peu trop ?) et parfois davantage pugnace face au ministre du Commerce Cader Sayed-Hossen. « Les consommateurs ont été tondus », a lancé avec force le leader de l’Opposition qui recueillera, ainsi, l’adhésion bruyante des membres de l’Opposition, MMM et MSM confondus, bien que le ministre du Commerce ne se soit pas laissé faire. Il a multiplié les références, tantôt à Showkutally Soodhun alors que ce dernier était ministre du Commerce, tantôt aux « cadeaux » du gouvernement MSM-MMM avec l’Illovo Deal. Ainsi, la joute a bien eu lieu entre les membres des deux côtés de la Chambre. De quoi réconforter les sceptiques...

Les 30 minutes imparties à la PNQ écoulées, Alan Ganoo se rassoit avec un certain soulagement. Sous les applaudissements des autres membres de l’Opposition et accompagné de quelques tapes sur le dos de la part de ses collègues assis à côté de lui.