Est-ce la levée de boucliers du public qui fait que Das Mootanah nuance à présent ses propos ?
Lorsque l’express a demandé le 23 mars au Chief Executive Officer (CEO) de Metro Express Limited (MEL) si l’on doit s’attendre à une augmentation du prix du ticket du tram, il nous avait répondu : «C’est le gouvernement et le Fare Review Committee qui inclut la NLTA (NdlR : la National Land Transport Authority) qui fixent les tarifs du ticket du transport en commun, dont celui du métro léger. Le métro fonctionne à l’électricité mais, comme vous le savez, l’augmentation du prix des carbu- rants aura certainement, tôt ou tard, un impact sur d’autres frais. L’effet papillon se fera sentir et il faudra s’attendre à des répercussions sur tout le secteur.»
Que devrait-on comprendre par cette réponse ? Qu’une nouvelle hausse du prix du pétrole aurait un impact sur d’autres frais. De quels frais s’agit-il ? Tout sauf l’électricité utilisée par le tram pour rouler ? «L’effet papillon» ferait, selon Das Mootanah, qu’il «faudra s’attendre à des répercussions sur tout le secteur.»
Difficile de comprendre ce que le CEO a voulu dire. C’est pour cela que nous avons demandé des précisions. La cellule de communication de MEL affirme cette fois que la compagnie «is also monitoring fluctuations in costs beyond our control, which impact on our cost of doing business».
Donc, selon les réponses de MEL, si le prix du pétrole augmente sur le marché international, le prix du ticket du tram ne sera pas affecté directement car le métro roule à l’électricité. Mais les autres frais encourus par MEL le seront. Quels frais ? «Supply chains, shipment, support services, etc.» On ne sait pas exactement de quels frais de shipment et de support services parle MEL.
Une hausse de frais qui, selon l’organisme, justifierait une éventuelle augmentation du prix du ticket. MEL, tout en réitérant que c’est «le gouvernement et le Fare Review Committee quifixent le tarif du ticket», semble cependant bien en train de justifier par anticipation la révision à la hausse du prix du ticket à cause de l’augmentation du coût de la vie due à son tour à l’augmentation du prix du pétrole.
Ce que MEL ne dit pas, c’est que, ce faisant, l’organisme contribuerait lui aussi à une hausse du coût de la vie en rendant les trajets en métro plus chers. «Une sorte d’effet papillon», comme il le dit. Cependant, MEL veut limiter la casse en proposant des tarifs promotionnels à ses fidèles passagers.
Osman Mahomed se pose la question suivante :«Si le prix du ticket augmente quand même, quelle incidence cela aura-t-il sur l’usage du métro ? Ne découragerait-on pas les passagers de voyager par le tram ? Alors qu’avec la hausse du prix du pétrole, il fallait encourager les gens à laisser leur véhicule chez eux et prendre le métro pour réduire notre facture nationale d’importation des énergies fossiles. On fait exactement le contraire. Cela augmentera encore plus notre facture d’importation nationale d’énergie. De plus, il faut se demander sur quel tarif d’électricité le métro, qui fait partie de l’industrie du transport, est facturé. Le tarif industriel est vendu aux bénéficiaires à un prix préférentiel qui est moins cher que le coût de production du CEB, si je ne me trompe pas.»
Et qui ne se souvient pas des arguments mis en avant par le gouvernement lors du lancement initial du projet Metro Express ? Moins de pollution, moins d’embouteillages, moins d’importations de pétrole ? Et les résolutions de la COP26 ?
Au cas où le prix du pétrole continue son ascension, MEL demandera-t-elle une subvention pour encourager les voyageurs à utiliser le métro ? La cellule de communication ne nous a pas répondu, jugeant la question trop spéculative. Pourtant, elle spéculait bien elle-même, il y a quelques jours de cela…