Produits pétroliers : l’ACIM réclame une révision des prix de l’essence et du diesel

Jayen Chellum, le secrétaire général de l’association, souligne que le prix de l’essence aurait dû baisser depuis le mois de janvier cette année, mais que le gouvernement a amendé la loi en utilisant le Price Stabilization Account pour ne pas passer la baisse aux consommateurs.

Il est injuste de continuer à faire payer le prix fort aux Mauriciens alors que le prix du pétrole sur le marché mondial n’a cessé de baisser depuis le début de l’année. C’est le message de l’ACIM adressé au Premier ministre, Pravind Jugnauth, à la veille de Noël. « Les prix actuels de l’essence, soit Rs 74 le litre, et celui du diesel, à Rs 54,55, avaient été fixés lorsque le baril de pétrole était à USD 120 sur le marché mondial. Or, celui-ci est à USD Rs 79 actuellement, et les Mauriciens continuent de payer le carburant au même prix. C’est totalement injuste et inacceptable. »

Jayen Chellum rappelle également que le gouvernement a modifié la loi cette année pour faire en sorte que la baisse sur le marché mondial ne soit pas répercutée sur le marché local tant que le Prize Stabilization Account sera déficitaire. « Vous avez modifié la loi pour empêcher la baisse du prix des produits pétroliers. Vous avez le pouvoir de rétablir la situation. Selon nous, le prix de l’essence et du diesel, actuellement, aurait dû être de Rs 55 le litre. »

Faisant une comparaison, il indique également que dans des pays ayant un salaire moyen trois à quatre fois supérieur à Maurice, l’essence et le diesel sont vendus bien moins cher. « Avec les prix auxquels on vend les produits pétroliers, c’est comme si le salaire moyen était de Rs 90 000 à Rs 150 000. »

L’ACIM dénonce également la surtaxe des produits pétroliers à Maurice. « La taxe pour la contribution sur le gaz, la farine et le riz est passée de Rs 4,20 à Rs 7,20. En dépit de cela, la population a été privée de riz ration pendant plus de quatre mois en raison de l’absence de vision de la STC. » Dans la foulée, l’association réclame la démission du directeur de la STC, Rajiv Servansingh.

Jayen Chellum dénonce également le silence de la MBC face à ses différentes requêtes pour un vrai débat sur le mécanisme de prix des produits pétroliers. Jusqu’ici, la station nationale se contente toujours de donner la version du gouvernement et de la STC, déplore-t-il. « Nous avons envoyé 12 lettres à la MBC, qui sont restées sans réponse à ce jour. Nous réclamons un débat avec des points de vue différents sur la question. D’ailleurs, la MBC Act mentionne que la station de télévision nationale doit traiter l’information de manière équitable. »

Une nouvelle lettre a aussi été adressée au directeur de la MBC, Anooj Ramsurrun, pour dénoncer sa manière de faire. « Vous ne pouvez prendre Rs 150 des citoyens et Rs 300 des commerces chaque mois et, par la suite, refuser de répondre aux lettres. Vous refusez de faire entendre la voix des citoyens. » Jayen Chellum a tout de même fait une nouvelle requête au directeur de la MBC pour un débat équilibré sur le prix du carburant.