Rapport de l’Audit: les autres gaspillages du ministère du Transport

il y a 1 année, 8 mois - 11 Avril 2023, lexpress.mu
Rapport de l’Audit: les autres gaspillages du ministère du Transport
Il n’y a pas que le soutien financier aux opérateurs d’autobus sous le «Bus Companies Recovery Account» et le transport gratuit qui font tache.

Le rapport de l’Audit épingle le ministère du Transport pour d’autres projets au coût de plusieurs millions de roupies.

L’acquisition de quatre radars fixes annulée Afin d’améliorer la sécurité routière, le ministère du Transport avait lancé des appels d’offres en janvier 2021 pour l’achat, l’installation et la mise en service de quatre caméras supplémentaires. C’est ce qui ressort du rapport de l’Audit, rendu public le 28 mars. Le 7 avril de la même année, le Bid Evaluation Committee avait recommandé que le contrat pour l’acquisition des radars soit attribué à un autre entrepreneur pour quelque Rs 11,3 millions. Cependant, le ministère a été informé dans une correspondance, datée du 2 avril 2021, par FC Ltd qu’il détenait des droits de propriété intellectuelle sur le système existant.

Par conséquent, l’intégration de caméras supplémentaires achetées à d’autres fournisseurs n’était pas envisageable compte tenu des droits de propriété intellectuelle détenus par FC Ltd et de son contrat exclusif avec son partenaire local. Le ministère s’est ainsi retrouvé dans une situation où un seul fournisseur détient l’exclusivité sur les radars et le contrat de maintenance. L’exercice d’appel d’offres a donc été annulé. Des moyens alternatifs pour éviter de recourir à un fournisseur unique n’ont pas encore été finalisés.

En octobre 2022, aucune négociation avec FC Ltd concernant les droits de propriété intellectuelle n’avait eu lieu, ni aucune décision politique pour garantir que les contrats ne soient continuellement attribués au même fournisseur en cas de négociations infructueuses avec FC Ltd, n’avait été prise.

 Le «Cashless Ticketing System» toujours au point embryonnaire

Une société de service-conseil, qui a été payée Rs 12,8 millions pour revoir le Free Travel Scheme, a recommandé un système de billetterie intégré depuis septembre 2017, car cela déterminerait le nombre réel de passagers dans les autobus. Les procédures d’appel d’offres lancées en avril 2018 et avril 2019 n’ont pas été finalisées en raison de l’absence d’offres techniquement conformes et de failles dans le dossier d’appel d’offres. Le Public Procurement Office a conseillé que le Cashless Ticketing System (CTS) soit mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat public-privé.

En mai 2020, la décision a été prise de recourir soit à l’achat direct après les vérifications nécessaires, soit de demander à Metro Express Ltd (MEL) de concevoir et de développer un système similaire à sa MECard, pour les bus. Le 9 août 2021, il a été décidé de constituer un comité technique. Or, en décembre 2022, aucune amélioration n’a été notée et le CTS est encore à un stade embryonnaire, sans aucun développement. 

Rs 5,8 M déboursés pour le paiement en ligne du «Motor Vehicle Licence»

Éviter les longues files d’attente aux guichets de la National Land Transport Authority (NLTA), des cours de district et dans les différents bureaux de la Mauritius Post Limited. C’est l’objectif du système de paiement en ligne pour le renouvellement du Motor Vehicle Licence (MVL), directement à partir d’un ordinateur ou d’un appareil mobile. 1 000 propriétaires de véhicule étaient attendus par jour pour effectuer leur paiement en ligne. Toutefois, l’objectif fixé pour le nombre de paiements en ligne n’a pas été atteint.

En effet, trois ans après sa mise en service, le nombre moyen de paiements en ligne était d’environ 163 par mois, soit une moyenne de 5,4 par jour contre les 1 000 prévus. Rs 5,8 millions ont été déboursées pour la mise en œuvre de la phase I du projet. En septembre 2022, les dépenses totales pour le système de paiement en ligne s’élevaient à environ Rs 6,7 millions.

Le contrat pour le système de paiement en ligne MVL, alloué à environ Rs 5,8 millions, comprenait également l’achat de 200 tablettes au coût d’environ Rs 3,5 millions. Ces appareils, remis aux officiers de la NLTA, étaient destinés à notamment scanner les codes QR pour garantir l’authenticité des documents. En octobre 2022, il y avait 118 tablettes d’une valeur d’environ Rs 2,1 millions, dont 115 n’ont pas été utilisées depuis leur acquisition. La NLTA n’a toujours pas été en mesure d’utiliser judicieusement les tablettes après presque quatre ans. Quant à la deuxième phase du projet de paiement MVL en ligne pour d’autres catégories de véhicules, qui devait démarrer six mois après la phase I, elle n’a toujours pas commencé. 

«En octobre 2022, aucune négociation avec FC Ltd concernant les droits de propriété intellectuelle n’avait encore eu lieu.»

Le «Passenger Information System» désactivé en l’absence de contrat de maintenance

Développé au coût de quelque Rs 25 millions, le Passenger Information System (PIS) a été mis en service en septembre 2019 pour fournir aux passagers des informations en temps réel sur les horaires et le temps d’attente des autobus à 34 abribus modernes, via des applications sur mobile et sur le web. Le PIS couvrait initialement 18 lignes de bus le long du corridor Curepipe–Port-Louis qui sont desservies par trois compagnies de transport. Un écran équipé d’une carte SIM a été installé dans la cabine des conducteurs de bus dans cinq gares routières. Or, le système n’a jamais fourni l’heure d’arrivée précise des bus depuis sa mise en service. Il a été désactivé en mars 2021 par l’entrepreneur car il n’y avait pas de contrat de maintenance après la période de garantie et aucune disposition n’a été prise pour le paiement des licences logicielles.

Le contrat couvrait la mise en œuvre du système et prévoyait une maintenance gratuite pour la première année uniquement. Un coût d’entretien annuel de Rs 9,89 millions a été proposé par l’entrepreneur pour une période de cinq ans. La désactivation a été justifiée par le fait qu’il n’y avait aucune indication que la NLTA signerait le contrat de maintenance.