Renault Argos (1994), quand le losange était en avance sur l'Audi TT

il y a 9 mois, 2 semaines - 26 Janvier 2024, automobile-magazine
Renault Argos (1994), quand le losange était en avance sur l'Audi TT
Il y a trente ans, le concept Renault Argos insufflait un esprit nouveau dans le design automobile

En mars 1994 au salon de Genève, Renault dévoile le concept-car Argos. Ce roadster minimaliste reposant sur la base de la Twingo née l’année précédente incarne à l’époque « l’esprit nouveau » qui prend le contrepied des tendances du design du moment.

A la manœuvre, c’est Jean-Pierre Ploué qui a déjà à son actif le concept car Renault Laguna commis quatre ans plus tôt et surtout la Twingo originelle.

La fin du biodesign

La Renault Argos délaisse très clairement les formes douces du biodesign qui a phagocyté la quasi-totalité de la planète automobile et arbore des arrêtes vives tout en faisant l’apologie des matériaux bruts tels le capot et le coffre sans peinture.

Le dessin du bouclier de l’Argos a par la suite inspiré celui de la Renault Clio V6 Phase 1. Tandis que sa poupe rebondie fit florès au moment de concevoir celle de Clio de seconde génération.

Un piano dans le coffre ?

De l’autre côté du Rhin, à Ingolstadt, Audi est en train de cogiter au TT dont le prototype ne sera dévoilé qu'au salon de Francfort en septembre 1995. Renault a donc une longueur d’avance mais l'Argos n'arrivera pas directement en série. La « quasi » symétrie de l’auto – ce n’est pas une idée nouvelle, la Peugeot Peugette de Pininfarina l’exploitait déjà dès 1976 – simplifie les lignes. En regardant dans le détail, le porte-à-faux arrière est un peu plus imposant que son homologue avant et le bas de caisse strié s’achève à l’aplomb des sièges avant.

Dans cet optique, les portes dont la découpe est en forme de vague et forcément sans poignées coulissent horizontalement dans les ailes arrière, une manière revisitée vis-à-vis de celles qui descendent verticalement dans les pontons de caisse sur la BMW Z1. Et pour rester dans l’originalité, cette auto qui ne fait décidemment rien comme tout le monde a son coffre qui s’ouvre comme le couvercle d’un piano à queue.

Un peu de Spider, beaucoup de Twingo

A bord, si l’on peut dire car il n’y a pas de toit ni de vitres latérales, trois places sont agencées de telle sorte que l’unique passager arrière soit assis transversalement comme s’il était sur un divan. Une disposition que la marque réemploiera en 2005 sur le concept Renault Zoé. Ce véhicule a été pensé dans les moindre détails, en témoigne un style sous capot très abouti valorisant, au mieux, la mécanique issue de la Twingo.

Cette dernière a aussi légué sa planche de bord peinte en trompe l’œil en fausse ronce de noyer comme celle d’une Facel Vega qui est savamment camouflée par une coiffe épurée. Elle recèle des compteurs à fond blanc empruntés au Renault Spider alors en gestation. Le Spider sera en quelque sorte la transformation en série de l’Argos. En 1998, toujours au salon de Genève, le prototype Renault Zo poursuivra dans cette voie en mode buggy cette fois ci.