Ce n’est certainement pas la première fois que l’on assiste à un litige. Un conflit opposant un constructeur automobile européen à un constructeur chinois. Ces derniers ont traditionnellement eu un recours massif dans les années 2000 au reverse-engineering pour se développer. Une manière de croître sans trop d’investissements ou de recherche & développement.
Des modèles de série européens, américains et japonais se retrouvaient ainsi observés, démontés et analysés, puis remontés sous forme de copies, avec des pièces bricolées sur la base des modèles de référence. BYD F3 (Toyota Corolla), Chery QQ (Daewoo Matiz) et Lifan 320 (Mini Cooper) en sont des exemples tristement célèbres. Ces derniers donnèrent lieu à plusieurs procès de la part des constructeurs trompés.
Monde à l’envers
Pour cette nouvelle affaire, la chose est différente. Pour une fois, c’est un constructeur chinois qui attaque un constructeur européen pour contrefaçon !
Renault a ainsi récemment reçu une plainte de la part de la société Human Horizons, basée à Shanghai et distribuant pour l’heure un seul modèle : le Hiphi X. Un crossover électrique premium à six places. Mais subsiste un problème. Ce modèle et cette nouvelle marque HiPhi utilisent un logo qui est en apparence très proche de celui de Mobilize, la nouvelle marque de mobilité du groupe Renault.
Un trait entouré de deux demi-cercles : tel est le logo commun aux deux constructeurs qui sont effectivement assez proches, bien que disposés d’une manière différente…
Une procédure en cours
Human Horizons qui a breveté son logo en août 2018 est techniquement arrivé le premier. Donc avant Renault et sa marque Mobilize dont le logo a été déposé en janvier 2021.
Le constructeur chinois a déposé un dossier auprès d’un tribunal allemand pour demander à Renault de cesser d’utiliser son logo Mobilize. De peur que la future expansion européenne de HiPhi ne soit entravée par Mobilize, qui pourrait perturber les clients.
On a récemment vu un cas de figure similaire opposant Citroën et Polestar, la marque 100% électrique du groupe Volvo. Celle-ci est pour l’heure toujours interdite en France pour cause de trop grande similitude entre son logo (deux chevrons qui se touchent) et celui de Citroën, et ses deux chevrons historiques.
Affaire à suivre pour Mobilize donc. Le dossier suit son cours côté allemand…
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